Economie en 2010

La croissance est de retour

  • Publié le 26 mars 2011 à 10:00

La Réunion a renoué avec la croissance en 2010, selon l'Iedom (Institut d'émission des Dom). "Après avoir connu en 2009 un ralentissement comparable à celui de la métropole, avec un PIB en baisse de 2,6 % par rapport à 2008, l'activité économique de La Réunion s'est redressée tout au long de l'année 2010", note l'Iedom dans son emploi.

L'indicateur du climat des affaires (ICA) s'est progressivement rapproché de sa moyenne de longue période, accélérant même au dernier trimestre. La consommation des ménages a contribué positivement à cette évolution A fin décembre 2010, les importations cumulées de biens à destination des ménages ont augmenté de 14,1 % par rapport à 2009 (contre - 8,2 % entre 2008 et 2009). Dans le détail, les importations de biens d'équipement du foyer ont progressé de + 26,4 % et celles de produits courants de + 8,4 %. Les ventes de véhicules de tourisme ont elles aussi bénéficié d'une année 2010 mieux orientée. Sur les neufs premiers mois de l'année (derniers chiffres disponibles), elles ont progressé de 8,7 % par rapport à la même période en 2009.

Cette progression de la consommation s'est faite en dépit d'un contexte de remontée des prix à la consommation (+2,2% entre décembre 2009 et décembre 2010). La hausse des prix des services contribue à près de la moitié de cette augmentation. Les prix de l'énergie participent également de façon importante à cette hausse, en lien avec la nette augmentation des prix des produits pétroliers (+ 13,0 % en glissement annuel). Les autres postes augmentent plus modérément.

L'investissement est en revanche resté atone tout au long de l'année du fait du manque de perspective. Des signes de redressement de l'investissement sont néanmoins perceptibles. Les encours de crédits à l'investissement consentis aux entreprises réunionnaises par l'ensemble des établissements de crédit s'inscrivent en hausse à fin décembre 2010 par rapport à décembre 2009. Les ventes de véhicules utilitaires ont quant à elles progressé de 7,0 % sur les neuf premiers mois de l'année 2010 par rapport à la même période de 2009. Enfin, les encours de crédits à l'habitat des ménages ont progressé de manière sensible : + 4,8 % en glissement annuel en décembre 2010.

Concernant les échanges avec l'extérieur, elles se sont intensifiées, qu'il s'agisse des importations ou des exportations. Les importations progressent de 7,5 % (hors acquisition d'avion par Air-Austral), entraînant avec elles les recettes d'octroi de mer (+ 10,3 %). Cette progression est essentiellement permise par l'augmentation des importations de produits pétroliers et de biens d'équipement du foyer et, dans une moindre mesure, par celles des produits courants et des biens intermédiaires. Les importations de biens d'équipement professionnel contribuent en revanche négativement à l'évolution du poste.

Les exportations sont pour leur part en hausse de 14,0 %. Cette évolution s'explique pour plus de la moitié par la hausse des exportations de produits des industries agroalimentaires. Les ré- exportations (de biens d'équipement professionnel, de produits pétroliers et de déchets industriels et ménagers) sont les autres principaux contributeurs.


A l'échelle sectorielle, les évolutions sont contrastées. Si les secteurs des industries agro-alimentaires, du commerce, des services marchands et du tourisme ont bénéficié d'un regain d'activité, le constat est plus mitigé dans l'agriculture, les industries manufacturières et le BTP. De plus, la progression de l'activité n'a pas suffi à contenir le chômage, dont le taux au sens du BIT a atteint 28,9 %. 4 800 nouveaux actifs occupés, et surtout 9 500 chômeurs supplémentaires, sont ainsi venus étoffer la population active.

En 2011, "l'économie réunionnaise devrait bénéficier des efforts déployés ces deux dernières années pour atténuer les effets de la crise. L'accélération des mises en chantiers de programmes de logements sociaux observée courant 2010, la déclinaison des bonnes pratiques mises en évidence par le Haut Conseil de la Commande Publique et la montée en puissance des réalisations permises par le protocole de Matignon vont notamment permettre d'accélérer la sortie de crise du secteur du BTP et des secteurs liés. Mais La Réunion devra aussi trouver de nouveaux moteurs pour asseoir la croissance de ces prochaines années, en favorisant la coopération économique pour mieux s'insérer dans son contexte régional et en valorisant les savoir-faire et acquis technologiques dont elle dispose aujourd'hui", conclut l'Iedom.
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