Conseil de surveillance d'Air Austral

Paul Vergès ne démissionnera pas

  • Publié le 17 septembre 2010 à 10:00

Le mandat de Paul Vergès, président actuel du comité de surveillance d'Air Austral semble se terminer. Pour autant lors de sa conférence de presse de ce jeudi 16 septembre 2010, le président a laissé entendre à demi-mot qu'il ne démissionnerait pas, pour céder sa place à Didier Robert. "Notre président veux donc sa place, puisque la région est actionnaire majoritaire dans la Sematra", lance-t-il le sourire aux lèvres. "Ce n'est pas une tradition que le président de Région soit président du conseil de surveillance. Quand j'étais président de région, je n'ai jamais demandé la présidence du conseil", souligne Paul Vergès.

Le dirigeant de l'Alliance, méfiant, se dit "plus préoccupé par la survie de la compagnie que par la présidence au conseil de surveillance". "Il faut quelqu'un qui soit capable de gérer les rivalités entre Air Austral et Air France", insiste-t-il. Il propose même une cohabitation entre lui et le président de la Région, Didier Robert. Paul Vergès va jusqu'à envisager une motion qui porterait à 12, au lieu de 11 actuellement, le nombre de sièges au conseil de surveillance. "Je serai enchanté d'ajouter un siège. Et en plus ce serait la première fois qu'un ancien et un nouveau président cohabiteraient", lâche-t-il. Et d'ajouter : "de toute façon, ce sont les actionnaires qui nomment le conseil, et ils doivent être tous d'accord".

Remercieront-ils ou ne remercieront-ils pas Paul Vergès? un premier élément de réponse à cette question devrait être apporté le vendredi 24 septembre lors de la réunion du conseil d'administration du principal actionnaire d'Air Austral, la Sematra qui détient 46, 57 % des parts de la compagnie.

Autre point évoqué, la question des retraites. Paul Vergès a noté le vote favorable de René Paul Victoria et de Didier Robert, tous deux députés UMP, sur la réforme des retraites. "Ils sont restés très discrets, mais ils vont devoir s'expliquer et expliquer les conséquences qui vont découler de cette réforme, alors que le régime actuel exclu déjà les salariés réunionnais", commente le président du parti communiste. "La situation actuelle va être aggravée par cette loi" affirme-t-il.

La plupart des problèmes économiques ont été passés en revue par le dirigeant de l'Alliance. La crise du BTP notamment. "Un milliard d'euros de commande publique pour 2010. Pourquoi avant cette fin d'année ce budget n'a-t-il pas été engagé ?", s'interroge Paul Vergès. "Nous attendons le détail de l'application de cette commande publique" prévient-il.

Paul Vergès a aussi remis en cause la politique menée par la Région. "Il est vrai que le conseil régional communique dix fois plus qu'avant, surtout sur des projets engagés par l'ancienne présidence", place-t-il en souriant. Beaucoup de projets ont été critiqués comme le trans-eco-express, la route du littorale sur 6 voies et le problème des eaux à usage agricole à Salazie. Le dirigeant de l'Alliance a terminé sur une anecdote. "Quand je regarde le comportement de la majorité régional actuelle, je me dis qu'il y a des gestes sectaristes. La nouvelle majorité a même effacé toutes les archives mises en ligne par l'ancienne équipe sur sur le site internet de la collectivité".

Julie Fioretti
guest
0 Commentaires