Ce jeudi 24 avril 2014, les syndicats CGTR, FO, Solidaires, FSU et Unef ont présenté leurs revendications communes dans la perspective du traditionnel défilé du 1er mai. L'occasion pour eux de dénoncer "la politique d'austérité du gouvernement", avec dans le viseur le fameux pacte de responsabilité et l'ANI (accord national interprofessionnel). Des sujets sur lesquels ces syndicats s'opposent vivement à leurs homologues de la CFDT, de la CFTC et de la CGC, qui ne marcheront donc pas à leurs côtés jeudi prochain.
Ce jeudi 1er mai 2014 sera significatif à plusieurs titres. Placé entre deux échéances électorales, il permettra de mesurer l’état d’esprit et la force de mobilisation du monde du travail, dans un contexte de crise économique toujours prégnant et d’impopularité gouvernementale. Mais il mettra également en lumière la colère d’une partie du monde syndical – symbolisée par la rare présence de Force ouvrière dans un défilé commun – dirigée contre le gouvernement mais aussi contre certains de leurs "confrères" dits "réformistes".
"Historiquement, FO ne défile pas avec les autres lors du 1er mai", rappelle son secrétaire général Eric Marguerite. "Il est rare qu’on soit en ordre de marche avec les autres, et pourtant on y sera car le moment est difficile. Nous avons estimé que notre présence était nécessaire car il y a une urgence sociale et démocratique de lutter contre la politique d’austérité du gouvernement", détaille-t-il.
Jeudi prochain à Saint-Denis, FO défilera donc aux côtés de la CGTR, la FSU, Solidaires et l’Unef, du Jardin de l’Etat à la préfecture (départ prévu vers 10 heures). Mais l’unité syndicale se bornera à ces cinq organisations. Des discussions ont bien eu lieu, notamment avec la CFDT, mais elles n’ont pas abouti. "La CGTR a œuvré pour l’unité, mais c’est la CFDT qui nous a dit non", souligne Ivan Hoareau.
Pour le secrétaire général de la CGTR, la rupture semble ainsi bel et bien consommée avec la CFDT, mais aussi avec la CFTC ou la CGC. "Le différent est vraiment phénoménal sur les questions de l’ANI et du pacte de responsabilité", confie-t-il. "Quand on voit ces syndicats qui aident à la signature de l’ANI et du pacte de responsabilité, nos chemins ne peuvent que se séparer", abonde Johny Michel, secrétaire départemental de Solidaires. Et du côté de la FSU, Marie-Hélène Dor ne dit pas autre chose, affirmant préférer "être peu accompagnée que mal accompagnée".
Malgré cette désunion, CGTR, FO, FSU, Solidaires et Unef entendent bien parvenir à mobiliser les salariés pour ce 1er mai 2014. "C’est vrai que c’est de plus en plus compliqué, mais je pense qu’on va devrait réussir notre 1er mai", prévoit Ivan Hoareau.
Au menu, la lutte contre "le dogme ultralibéral qui sacrifie la fonction publique" pour la FSU, la demande d’actes et de messages forts" en direction des jeunes pour l’Unef, la sauvegarde du "modèle social français" pour FO, ou encore l’exigence d’une "politique de relance de l’emploi et de hausse des salaires" pour la CGTR.
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