Ce lundi 7 avril 2014, le groupe français Lafarge et son concurrent suisse Holcim ont annoncé un accord de fusion donnant naissance à un géant mondial du secteur du ciment. Un mariage qui inquiète fortement le secrétaire général de la CGTR BTP, Jacky Balmine, craignant des pertes d'emplois et dénonçant une situation de monopole. Même si selon ce dernier, cette union ne fera qu'entériner des pratiques ayant déjà court à La Réunion : "Je suis persuadé qu'on a déjà des ententes ici dans le ciment, qui existent depuis des années", a-t-il confié au micro de Radio Festival.
Bruno Lafont, PDG de Lafarge, l’a assuré au journal Le Monde : "L’impact sur l’emploi sera très limité." Mais cette fusion annoncée avec le groupe suisse Holcim demeure une sérieuse menace pour Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR BTP. "L’histoire nous a montré qu’à chaque fois qu’il y a une fusion, il y a une mutualisation des moyens qui finit obligatoirement par des pertes d’emploi", a-t-il expliqué au micro de Radio Festival.
Selon le responsable syndical, le risque vient également du monopole qui sera détenu par le futur géant du ciment. "Quand on parle de fusion, ça devient une situation de monopole, c’est une chose qui est réelle", souligne-t-il. Une situation qui, selon Jacky Balmine, existe déjà dans les faits. "Ici à La Réunion, entre Holcim et Lafarge, j’ai vu que ça reviendrait à 95 %, donc de toute façon ils ne peuvent pas d’après la loi. Mais ça ne les empêche pas d’être ensemble, de faire des prix... Ils sont pour moi déjà en situation de monopole", explique-t-il.
Le secrétaire général de la CGTR BTP dénonce ainsi des ententes déjà existantes entre les deux groupes sur les tarifs pratiqués. "J’en suis quasiment certain. Ici à La Réunion, ils s’alignent sur les prix. D’ailleurs on a déjà appris qu’ils allaient augmenter les prix de 3 à 14 %. On sait qu’il y a un gros chantier qui arrive et ils sont déjà dans une augmentation de prix. Je suis persuadé qu’on a déjà des ententes ici dans le ciment, qui existent depuis des années", affirme-t-il.
"On n’a pas d’éléments probants qui montrent ça. Mais si vous regardez les deux, à la fin de l’année ils font toujours des bénéfices, ils se partagent toujours les dividendes, ils gagnent toujours des millions d’euros. Donc ce n’est pas anodin que les deux fassent de tels résultats...", conclut Jacky Balmine.
Le groupe Lafarge compte près de 5300 salariés en France et 450 sites dans les activités ciments, granulats et bétons. De son côté, le suisse Holcim exploite en France près de 200 sites et fait travailler 1800 personnes.
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cet article ressemble à une discussion de bistrot entre 2 piliers de comptoir ; on atteint le niveau 0 de l'analyse économique...