L'usine du Port est fermée depuis le 4 avril dernier

SIB : La direction du travail refuse le licenciement économique

  • Publié le 17 juillet 2014 à 15:46

Dans une lettre communiquée ce jeudi 17 juillet 2014 aux salariés concernés, la direction du travail indique avoir refusé le licenciement des employés de la SIB. Le courrier, signé par l'inspectrice du travail Christelle Lim-Su-Kwai, indique "que le motif économique n'est pas constitué", considérant notamment la croissance continue et les bénéfices du groupe Colgate-Palmolive en charge de la Société industrielle de Bourbon. "C'est une bonne nouvelle. Nous n'avons pas gagné la guerre, mais une bataille. Cette lettre conforte la position que nous adoptons depuis le début", a réagi Jocelyn Rivière, délégué syndical CGTR. La direction dispose de 3 mois pour déposer un recours.

"Le combat n’est pas fini." Pour Jocelyn Rivière, cette décision de la direction du travail est une petite victoire face au géant Colgate-Palmolive. Le délégué syndical attendait ce courrier depuis des semaines : "la lettre devait arriver le 2 juillet. Avec ce retard, je me doutais bien que le licenciement allait être refusé. Aujourd’hui, nous en avons la preuve et la Dieccte donne les raisons qui empêchent le licenciement."

En effet, les raisons sont détaillées point par point par Christelle Lim-Su-Kwai. Pour l’inspectrice du travail, le groupe de Colgate-Palmolive a fourni une "vision tronquée" de la situation économique de son secteur d’activité pour justifier les licenciement économiques. En effet, la direction a donné à la Dieccte des chiffres qui "concernent uniquement les marchés européen et français, ou restreint à certain produits, créant ainsi des sous catégories du secteur."

La direction du travail s’est alors appuyée sur l’activité mondiale de l’ensemble du secteur d’activité du groupe pour prendre sa décision. De ce fait, l’inspectrice du travail a noté des ventes nettes en augmentation, "une croissance continue de son chiffre d’affaires et de ses résultats", et une rentabilité de la société "très largement supérieure à ses concurrents." "Les facteurs invoqués ne se traduisent pas de manière négative sur le positionnement du groupe sur le secteur", écrit Christelle Lim-Su-Kwai.

Pour la Dieccte, le motif économique du licenciement n’est pas constitué, étant donné que "la menace sur la compétitivité du secteur n’est pas avérée et que la réorganisation ne répond au critère de la sauvegarde de la compétitivité." Une décision qui va dans le sens du rapport d’expertise publié en février dernier indiquant que "la SIB dégage d’excellents résultats que la direction n’arrive pas à expliquer."

Par ailleurs, l’expert qui avait écrit de document n’a toujours pas été payé d’après Jocelyn Rivière. "La direction de Colgate-Palmolive conteste ses honoraires d’un montant de 65 000 euros. Maintenant, il galère et ce n’est pas évident pour lui non plus. Cela prouve encore la mauvaise foi de la direction", assure-t-il.

Malgré la décision de la direction du travail, le représentant syndical reste sur ses gardes : "le patron peut encore dire que les salariés ne fournissent pas assez de travail. Nous faisons donc encore très attention. Nous connaissons bien les méthodes de Colgate depuis plusieurs années, et ils ne se laisseront pas faire." La direction dispose en effet de trois mois pour déposer un recours hiérarchique auprès du ministère du travail, et de deux mois pour déposer un recours contentieux devant le tribunal administratif de Saint-Denis.

Jocelyn Rivière ne peut qu’attendre la suite des événements. "C’est la première fois que la direction du travail est confrontée à une telle situation", souligne-t-il. En attendant, cette décision de la Dieccte a conforté le délégué syndical dans son combat : "c’est de bonne augure pour plus tard, nous avons d’autres projets et nous n’allons pas nous laisser faire. Nous irons prochainement devant les prud’hommes par exemple."

Faut-il pour autant espérer une réouverture de l’usine, fermée depuis le 4 avril dernier ? "Je ne pense pas. L’usine est en train d’être démantelée, il n’y a plus grand chose dedans. Au mois de septembre, on devrait connaître le repreneur, et s’il arrive à recaser quelques employés, ça serait déjà bien", répond, réaliste, Jocelyn Rivière.

www.ipreunion.com

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5 Commentaires
jean
jean
10 ans

Enfin un inspecteur du travail qui fait son boulot et qui surtout n'est pas à la botte du patron, si les représentants de la justice ferait correctement leurs boulot on n'en serait pas la.
Courage Jocelyn je sais ce que s'est de se battre tout seul contre un ogre.

Barbara Gence
Barbara Gence
10 ans

Belle victoire pour les travailleurs de la SIB. Ils se sont battus quasiment seuls , abandonnés des politiques et surtout de leur syndicat la CGTR.Ivan Hoareau avait sans doute autre chose à faire. Honte à tous ces gens et bravo aux travailleurs. Tiens bon largue pa

combat , depuis son mobile
combat , depuis son mobile
10 ans

Bravo Jocelyn, continue le combat. Ivan Hoareau devrait prendre exemple sur la lutte des employés de la SIB

Bravo
Bravo
10 ans

La lutte paye! Bravo à ces salariés pour leur combat!! Ne lâchez rien!!

Fleur
Fleur
10 ans

Les salariés auraient dû proposer un rachat de l'entreprise. Pas de la marque, de l'entreprise. Et se débarrasser une fois pour toutes des investisseurs.

"Par ailleurs, l’expert qui avait écrit de document n’a toujours pas été payé d’après Jocelyn Rivière. "La direction de Colgate-Palmolive conteste ses honoraires d’un montant de 65 000 euros."

Hi hi hi. Voilà ce que c'est quand on veut mentir. Il y a le juste retour des choses !