Suite au décès récent d'un Saint-Paulois présentant des traces de morsures, des associations de protection animale ont décidé de s'unir dans une tribune afin d'inviter tous les réunionnais, citoyens et élus, à prendre leurs responsabilités pour endiguer le fléau de la surpopulation canine et féline. Nous, associations de protection animale, nous tenons à présenter nos plus sincères condoléances à la famille du défunt. Nous déplorons évidemment le décès de cet homme mais tenons à rappeler que l'autopsie a confirmé que les morsures ne sont pas la cause du décès. Nous publions ci-dessous le communiqué des signataires de la tribune libre. (Photo d'illustration - rb/www.ipreunion.com)
Une population impossible à quantifier avec précision
Il est aujourd’hui très compliqué de pouvoir chiffrer précisément le nombre de chiens errants sur l’île par manque d'implication des pouvoirs publics. Si les outils scientifiques existent, nous déplorons qu'ils ne soient pas utilisés. La population canine est alimentée en permanence par la reproduction de chiens errants, sans propriétaire, et de chiens divagants, avec propriétaire, non stérilisés et majoritairement non identifiés.
Or, l'abandon, la divagation et l’absence de stérilisation sont les causes principales de l’errance animale sur notre île. Il en résulte une reproduction massive non contrôlée.
Il existe des campagnes de stérilisation gratuites pour les foyers non imposables depuis plusieurs années mais qui ne sont pas suffisamment efficaces et qui ne sont pas du tout harmonisées. Sur certains secteurs, comme la CIVIS et la CASUD, les budgets sont déjà épuisés au bout de 2 mois de campagne, au grand désarroi des usagers.
La responsabilité est donc humaine et collective : se contenter de pointer du doigt la responsabilité de l’animal est une erreur qui persiste depuis des décennies et qui conduit à une inaction des pouvoirs publics et à l’absence de prise de conscience de la population.
Des solutions existent :
• Utiliser l'argent public efficacement
Nous sommes aujourd’hui en état d’urgence, en témoigne le nombre d’animaux abandonnés et euthanasiés chaque année. Nous détenons le triste record national avec près de 20% des euthanasies en France, qui sont pratiquées sur notre si petit territoire.
L’euthanasie massive, inefficace, une solution largement priorisée aujourd’hui, depuis trop longtemps, est improductive et cruelle. La situation non seulement perdure mais en plus s’aggrave au fil des ans. Il est temps d’utiliser l’argent public efficacement.
• Des solutions positives sur le long terme : sensibilisation et stérilisation massive
Mener des actions positives comme des campagnes de sensibilisation sur l’ensemble du département, dans les quartiers, au plus près de la population, mais aussi dans les établissements scolaires avec le concours du rectorat.
Proposer parallèlement des campagnes de stérilisation massives et illimitées dans le temps, afin de répondre aux besoins des foyers les plus démunis.
Mettre en place un véritable accompagnement des familles qui en auraient le plus besoin. Contrôler la population des chiens des rues.
• Application des lois
Le contrôle de l’application des lois est également plus que nécessaire et aujourd’hui négligé, voire inexistant. Les sanctions doivent être mises en place : l’interdiction de la divagation (150€ d'amende), l’identification obligatoire (750€ d'amende), la surveillance des élevages illégaux,...
• Des efforts collectifs et co-construits
Nous, associations de protection animale, nous défendons l’idée qu’il est possible de vivre en harmonie avec les chiens et les chats. Mais nous devons pour cela diminuer tous ensemble, dans un effort collectif, le nombre des naissances, afin de préserver la sécurité de tous, élevages, humains et animaux.
La surpopulation animale n’est qu’une conséquence de l’irresponsabilité et de la négligence humaine, ainsi que l’appât du gain pour certains.
Les associations à elles seules ne peuvent endiguer l’errance animale à La Réunion.
Beaucoup oeuvrent pour sortir des animaux des rues, de fourrières et de maltraitance en les proposant à l’adoption et, en parallèle, il y a un manque cruel de familles d’accueil. Certaines proposent déjà un accompagnement des familles en aidant à stériliser et identifier leurs animaux. Elles ne peuvent faire plus et se sentent bien impuissantes.
• Vers l'élaboration d'une stratégie et d'un plan d'action à l'échelle du département
Nous demandons à la préfecture d’organiser une table ronde en présence de tous les acteurs locaux qui sont concernés par cette problématique de l’errance animale : les vétérinaires, les élus, les associations, les éleveurs, le Parc National, la DAAF, les EPCI, les forces de l'ordre, le rectorat... Afin que tous ensemble, à travers des rencontres régulières, nous puissions trouver des solutions pérennes, dans le respect du bien-être de tous, humains et animaux.
La liste des signataires
Je suis signataire de cette tribune. Il faut que la maltraitance animale cesse. On a touché le fond.
Racisme animal (désolé) : Il faut mieux naître chien ou chat que naître cochon ou poulet. Dans un cas, on est nourri à l'oeil, dans l'autre cas, on sert de nourriture...