"Chasse à l'information" pour les consommateurs

Ukraine et pénurie de tournesols : Foodwatch alerte contre les changements de recettes

  • Publié le 26 avril 2022 à 16:12
  • Actualisé le 26 avril 2022 à 19:28

Foodwatch lance une nouvelle alerte ce mardi 26 avril 2022 : face à la guerre en Ukraine et à la pénurie de tournesols et ses produits dérivés, les recettes de l'industrie agroalimentaire changent. Et ce, sans obligation d'en informer les consommateurs. C'est pourquoi, l'organisation tire la sonnette d'alarme et demande à ce que le public soit clairement informé en rayons et en ligne, pour chaque produit. (Photo d'illustration : rb/www.ipreunion.com)

La guerre en Ukraine a un impact sur l’approvisionnement en tournesol que l’on retrouve dans des milliers de produits : frites, chips, sauces, biscuits, margarines, plats préparés, pesto, poisson pané… En France, l’industrie agroalimentaire vient donc de se voir accorder le droit de modifier ses recettes sans nécessairement informer les consommateurs sur les emballages, selon Foodwatch.

En raison de la pénurie de tournesols, conséquence de la guerre en Ukraine, l’industrie agroalimentaire procède à des remplacements en utilisant de l’huile de palme, de l’huile de colza et de l’huile de soja. "Il n’est pas exclu que des tourteaux de soja OGM remplacent les tourteaux de tournesol pour l’alimentation animale", détaille Foodwatch.

- Foodwatch exige plus de transparence –

Les grands de l’industrie agroalimentaire, les associations de consommateurs et le gouvernement se sont concertés pendant plusieurs semaines pour évoquer ce problème, relaie l'organisation Foodwatch. Si le ministère de l'Économie, des finances et de la relance a annoncé les modalités de ces dérogations, l’organisation demande plus de lisibilité pour les consommateurs.

"Ce sera au mieux via des stickers apposés sur les emballages - mais pas toujours - ou via un QR code dans les magasins renvoyant vers le site internet de la Répression des fraudes. Foodwatch continue d’exiger des fabricants et distributeurs, avec une pétition à l’appui, qu’ils facilitent au maximum l’accès à l’information dans les rayons et directement sur les produits concernés", indique l’organisation. Voici ses recommandations :

"Une mention clairement lisible – via un sticker par exemple - devra être apposée directement sur les produits alimentaires, lorsque :

• Le moindre risque pour la santé est identifié, notamment si les aliments contiennent nouvellement un allergène auparavant non-mentionné dans la liste d’ingrédients - par exemple, de la lécithine de soja en remplacement de la lécithine de tournesol ;

• Des allégations marketing telles que " sans huile de palme ", " bio " ou " nourri sans OGM " ne seront plus vraies ; par exemple lorsque l’huile de palme remplacera l’huile de tournesol. Deux points sur lesquels foodwatch avait insisté dès le début des échanges autour des dérogations.

Les autres modalités des dérogations prévoient :

• Certains aliments apposeront au tampon encreur les lettres " DEROG " à côté de la date de péremption. Une mention très discrète, insuffisante pour foodwatch, d’autant plus qu’on ignore à ce jour sur quels produits ce tampon (non-généralisé) figurera ;

• Pour d’autres aliments, aucune information ne sera apposée sur l’emballage. Un simple affichage est prévu en rayon, en caisse et à l’entrée du magasin pour signaler qu’il y a des dérogations sur certains produits – sans donner le détail des produits - et inviter les consommateurs à scanner un QR code qui renverra vers le site de la Répression des fraudes (DGCCRF). Certains publics qui ne sont pas à l’aise avec l’utilisation d’un smartphone ou ne sont pas aguerris aux recherches sur internet seront donc privés de ces informations. Cette autorisation de dérogation sans aucun affichage sur le produit a été limité dans le temps à 2 mois, sous la pression des associations de consommateurs."

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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