Enquête sur le budget des familles réunionnaises

La consommation des ménages ralentit

  • Publié le 25 août 2014 à 18:02

L'Insee a dévoilé ce lundi 25 août 2014 les résultats de son enquête réalisée en 2011 sur le budget des familles réunionnaises. Malgré une augmentation de 22 % entre 2006 et 2011, la croissance de la consommation ralentit. "En moyenne, un ménage réunionnais dépense 1861 euros par mois en consommation, ce qui est une très faible progression en 5 ans", commente Valérie Roux, directrice régionale de l'Insee Réunion-Mayotte.

L’Insee a présenté à la presse les résultats de son étude sur la consommation des ménages réunionnais. Réalisée entre novembre 2010 et octobre 2011, cette enquête est organisée tous les 5 ans, depuis 1995 à La Réunion. A cette occasion, 1 169 ménages réunionnais ont accepté de répondre à l’institut de statistiques. "C’est une enquête très riche puisque nous avons demandé à chaque ménage de nous détailler tout ce qu’il achète pendant une semaine de référence. Cela nécessite des traitements parfois un petit peu lourds, mais cette étude est pleine d’enseignements", assure Valérie Roux, directrice régionale de l’Insee.

La consommation totale augmente ainsi de 22 % entre 2006 et 2011. Un ménage moyen consommait ainsi 1861 euros par mois en 2011. Un chiffre inférieur de 16 % à la consommation moyenne des ménages métropolitains. "On voit un effet de la crise de 2009 et de la morosité économique qui a suivi", note Michel Brasset, responsable de l’enquête. Trois postes de consommation représentent près de la moitié du budget des ménages : l’alimentation, les transports et le logement. "Le poids de l’alimentation dans le budget des ménages, qui est de 18 %, ne baisse plus alors qu’il avait tendance à se rapprocher du niveau de la métropole qui est de 16 %", souligne Valérie Roux.

L’alimentation est d’ailleurs un exemple flagrant des différences de consommation entre les foyers les plus aisés et les plus modestes. "Si vos ressources actuelles augmentaient de 10 %, que feriez-vous en priorité avec cet argent ?", a demandé l’institut aux ménages sondés. Pour 40 % des ménages les plus pauvres, les dépenses concerneraient en priorité l’alimentation. "Le problème alimentaire est encore présent à La Réunion", ajoute Michel Brasset, alors que 20 % des ménages réunionnais choisiraient d’épargner cet argent.

Un niveau de vie supérieur permet également de diversifier la consommation alimentaire. L’enquête de l’Insee confirme les idées reçues sur les différentes habitudes d’alimentation : "les ménages modestes consomment plus de riz et de légumes sec, les plus aisés achètent plus de pâtes et de préparations à base de céréales. Même différence de consommation pour la viande : volaille pour les plus modestes, boeuf pour les plus aisés."

Ainsi, les ménages réunionnais les plus aisés ont un niveau de vie équivalent aux ménages métropolitains les plus riches. Cet écart de consommation est au contraire beaucoup plus élevé pour les familles les plus modestes qui dépensent 30 % de moins que les foyers de métropole. "On voit également que les plus aisés consomment 3400 euros en moyenne, contre 1000 euros pour les plus modestes qui ont des budgets très contraints. Ces foyers les plus pauvres ont des dépenses incontournables, soumises à un contrat, qui représentent 33 % de leur budget. C’est beaucoup", commente la directrice régionale de l’Insee.

"En revanche, on a le poids du logement qui a tendance à diminuer, principalement parce que de plus en plus de ménages bénéficient d’allocations qui permettent de compenser le loyer", ajoute Valérie Roux. Les dépenses de logement représentent 13 % du budget des ménages réunionnais, mais 25 % pour les locataires. Ces derniers paient en moyenne un loyer de 332 euros par mois (en déduisant les allocations logement), soit une diminution de 15 % par rapport à 2006.

L’Insee s’est également penchée sur le taux d’équipement des ménages réunionnais, qui compte par exemple deux fois plus d’abonnés à internet entre 2006 et 2011. "Les 20 % de ménages les plus modestes accèdent désormais à une connexion internet avec un taux d’abonnés de 28 %, contre seulement 3 % en 2006", note l’institut. Par conséquent, 43 % des ménages ont un ordinateur portable, alors qu’ils n’étaient que 8 % en 2006.

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