C'est ce mercredi 20 avril 2022 à 23 heures (Heure de La Réunion) que se déroulera le traditionnel débat d'entre deux tours des présidentielles. Il opposera les deux candidats qualifiés, Emmanuel Macron (27,84%) et Marine Le Pen (23,15%). Une réédition de 2017 mais cette fois dans un contexte de très forte incertitude quant aux résultats du second tour, prévu le 24 avril prochain. Les deux candidats auront environ deux heures pour convaincre les Français avec pour chacun des objectifs différents. Du côté d'Emmanuel Macron, il s'agira de séduire l'électorat de gauche tout en mettant en exergue les points du programme du Rassemblement National qui mettent au coeur du débat ce "choix de civilisation" qu'il défend. Du côté de Marine Le Pen, il s'agira de faire oublier le fiasco de 2017, se donner une stature de présidentiable tout en poursuivant sa stratégie de rénovation de l'image de son parti. Le débat sera à suivre en direct sur notre site (Photo rb/www.ipreunion.com)
- Le déroulement du débat -
Le débat d’entre deux tours aura donc lieu ce mercredi 20 avril à 23h (heure de La Réunion). L’émission sera coproduite et codiffusée par les deux chaînes principales du paysage télévisuel français, TFI et France.
Deux journalistes ont été choisis, d’un commun accord entre les deux candidats, pour présenter cette émission, à savoir Gilles Bouleau pour TF1 et Léa Salamé pour France 2. Un temps pressenti pour être présente sur le plateau, la journaliste Anne-Sophie Lapix a été recalée du casting, notamment par le camp de Marine Le Pen qui estime que cette dernière 'n’arrive pas à dissimuler son hostilité'" à l’encontre de la candidate du Rassemblement National.
Les deux candidats auront environ 2 heures pour convaincre les Français encore hésitants.
- Le débat, un moment de bascule ? -
En théorie, le débat d’entre deux tours ne fait généralement pas le résultat l’élection présidentielle mais il permet très certainement de créer une dynamique en faveur ou en défaveur d’un des candidats.
En 2012 par exemple, le débat entre François Hollande et Nicolas Sarkozy était très attendu, car confrontant deux personnalités opposées. Si les spectateurs pouvaient penser que François Hollande pourrait plier sous les coups de Nicolas Sarkozy, il n’en fut rien. Avec sa longue tirade anaphorique "Moi Président", le candidat socialiste a su créer un moment de rupture dans le débat, dans la campagne, et installer cette stature présidentiable attendue par les Français.
Cette émission est surtout le seul moment de la campagne où un véritable débat peut s’instaurer entre les deux finalistes, qui, face à face, vont défendre leurs projets, leurs idées, mais aussi se critiquer, parfois à coups de petites phrases.
- Marine Le Pen en opération normalisation -
Pour Marine Le Pen, l’enjeu de ce débat sera double. D’abord faire oublier sa prestation cauchemardesque de 2017 où, face à Emmanuel Macron, elle a été dépassée sur tous les aspects. Ne maitrisant pas ses dossiers, semblant perdue dans ses papiers, faisant preuve d’agressivité, elle a rapidement hypothéqué toutes ses chances de rattraper son retard sur le candidat de la République en Marche. Marine Le Pen prépare cette fois de façon méthodique ce débat, afin de se donner la stature présidentielle qui lui a cruellement manqué en 2017. Un échec à ce niveau pourrait lui coûter extrêmement cher.
L’autre enjeu sera de poursuivre sa stratégie de normalisation de son parti, pourtant placé à l’extrême droite de l’échiquier politique.
Marine Le Pen a commencé ce travail dès 2015 en prenant ses distances vis-à-vis de son père, Jean-Marie Le Pen connu pour ses postures polémiques. En parallèle, la nouvelle femme fort du parti tâche de lisser le discours, adoucissant les idées sur l’immigration, promouvant davantage d’intervention de l’Etat et répondant aux sujets qui concernant principalement les Français : l’emploi, le pouvoir d’achat ou encore la sécurité.
La seconde étape de cette stratégie est la renomination en 2018 du Front National qui devient Rassemblement National, une manière pour le camp de se refaire une virginité et faire définitivement oublier l’image de Jean-Marie Le Pen.
Ce débat d’entre deux tours sera l’occasion de définitivement asseoir sa légitimité et de défendre sa capacité de diriger le pays, sur des projets qui, si fondamentalement reposent sur l’idéologie d’extrême droite, semblent désormais entendables et entendus par bon nombre de Français.
- Emmanuel Macron en opération séduction -
Pour le Président de la République sortant, la tâche sera différente de celle de son adversaire du jour. Elu largement en 2017 (66,10%), Emmanuel Macron incarnait un espoir de changement, une alternative aux partis traditionnels et une nouvelle manière de gouverner. Force est de constater que son quinquennat, marqué par la crise des gilets jaunes, la crise Covid-19, des petites phrases qui sont très mal passées, a laissé un goût amer pour beaucoup de Français.
Au point que pour la première fois depuis 2002, le front républicain face à l’extrême droite a du mal à prendre.
Emmanuel Macron doit aussi faire face à une banalisation des idées du programme porté par le Rassemblement National, au point que de plus en plus de Français assument ouvertement de soutenir Marine Le Pen, alors que ce soutien était encore tabou il y a encore quelques années.
Emmanuel Macron aura donc fort à faire pour défendre non seulement son bilan largement critiqué mais aussi son programme auquel les Français n’y croient guère, avec quelques boulets à assumer tels que la retraite à 65 ans (même s’il s’est déclaré favorable à un consensus sur ce sujet) ou encore l’obligation d’activité pour les bénéficiaires du RSA.
Il devra par ailleurs réussir à parler aux électeurs qui n’ont pas voté en sa faveur, notamment ceux de gauche qui ont largement plébiscité Jean-Luc Mélenchon. Il sera donc très attendu sur des questions relatives au social et au pouvoir d’achat des Français.
Emmanuel Macron devra enfin réussir à convaincre les Français du risque que représente le Rassemblement National s’il arrive au pouvoir, une stratégie qu’il a déjà commencé à bâtir, évoquant un "choix de civilisation" en parlant du second tour, et transformant ce scrutin en "référendum pour ou contre l’Europe, pour ou contre la République laïque et fraternelle dans laquelle nous croyons, pour ou contre l’écologique".
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Contre Macron et contre Le Pen, pour le camp des travailleurs !Il est frappant de voir comment l'élection de dimanche prochain a rendu Macron et Le Pen préoccupés du sort des travailleurs. II y a encore à peine dix jours, Macron disait qu'il imposerait la retraite à 65 ans. Il annonce maintenant qu'il est prêt à en rediscuter et à la ramener à 64 ans. Le Pen dit qu'elle fera " du social " et qu'avec elle, l'âge de la retraite sera maintenu à 60 ans' ou peut-être 61 ou 62 ans.Mais quel que soit l'élu, Macron ou Le Pen, il se fichera bien de ce qu'il aura pu dire durant sa campagne. Il gouvernera dans l'intérêt du grand patronat, qui tient son pouvoir de sa domination économique et n'est jamais élu ni contrôlé par personne. Le rôle des élections est justement de masquer ce pouvoir, en laissant croire que chaque citoyen a un droit de vote sur la conduite de l'État pour, au final, le contraindre à choisir entre des candidats qui sont tous du côté de la bourgeoisie.Pendant les cinq ans où Macron a été président, ses décisions ont favorisé la classe capitaliste, qui n'a jamais été aussi riche qu'aujourd'hui. Par contre, les travailleurs ont payé les conséquences de la crise sanitaire par des licenciements et du chômage partiel. Et aujourd'hui, la flambée des prix enrichit les capitalistes et fait fondre le pouvoir d'achat des plus pauvres avec la complicité du gouvernement.Le Pen qui n'a jamais gouverné laisse croire qu'elle serait différente. Elle, qui est d'extrême droite, s'est donnée une image bien policée en se présentant comme une mère de famille célibataire qui aime les chats. Mais elle ne vient pas de nulle part. Son parti s'est construit avec des anciens militaires partisans de " l'Algérie française ", dont beaucoup ont été membres de l'OAS, cette organisation fasciste qui a commis des centaines d'attentats terroristes et des milliers de meurtres en Algérie et en France dans les années 1960.Aujourd'hui, la progression des scores des candidats de l'extrême droite à la présidentielle reflète l'accroissement de son influence dans la société. La menace ne vient pas seulement des groupes d'extrême droite plus ou moins virulents, mais surtout de l'appareil d'État lui-même, en l'occurrence la police et l'armée.Il faut se rappeler la pétition parue il y a un an, signée par des généraux en retraite, qui menaçait d'une intervention de l'armée face à ce qu'ils appelaient " le délitement qui frappe la patrie ". Marine Le Pen, à l'époque, s'était empressée de leur envoyer une lettre de soutien pour leur montrer qu'elle était des leurs.Croire que Macron serait le moindre rempart contre cela est une grave erreur. S'il est réélu, il masquera la menace toujours présente de cette extrême droite à l'intérieur de l'appareil d'État. Car il n'est pas question pour lui de toucher aux principaux instruments du pouvoir que sont l'armée et la police.Rien de bon pour les travailleurs ne peut sortir des urnes dimanche. Même des candidats dits de gauche, comme Mitterrand ou Hollande, soutenus par les partis PS et PCF, que le mouvement ouvrier avait créés, ont mené une fois élus, une politique au service des capitalistes. Alors, les travailleurs n'ont aucun intérêt à se diviser entre eux pour un vote où les deux candidats ne cachent même pas qu'ils sont les serviteurs d'un système économique fondé sur l'exploitation des travailleurs.Dans la situation de crise économique aggravée où les États ont commencé à se réarmer suite à la guerre en Ukraine, c'est aux travailleurs que la classe capitaliste compte bien faire payer l'addition. La simple défense de notre niveau de vie exigera des luttes avec une conscience claire de nos intérêts de classe et de toutes les menaces qui nous visent, y compris celle d'un pouvoir plus répressif et plus dur.Aujourd'hui, le camp ouvrier n'a plus de parti ou d'organisation assez importante pour faire entendre ses intérêts. Toute la propagande de la bourgeoisie et de ses dirigeants politiques vise à détruire l'idée même que les travailleurs, qui constituent un camp social, puissent représenter un camp politique conscient de ses intérêts de classe. Mais il n'empêche que les travailleuses et les travailleurs sont une force sociale considérable. Ils sont à la base de toute la production et des services nécessaires au fonctionnement de la société, et ils le savent. C'est pourquoi tous les espoirs sont permis.Et c'est heureux, car ils sont la seule classe sociale capable d'affronter et renverser la classe capitaliste. Ils sont la seule force pouvant ouvrir une perspective autre que le chaos et la guerre vers lesquels nous mène la classe dirigeante actuelle.Nathalie ARTHAUD
Stop au macronage. Beaucoup de blabla et dans les actes : rien.
Au programme ce sera sport et dodo. Débat peu intéressant.
https://youtu.be/ku7vuyBkDcM
Mon choix est fait Je ne voterai pas MacronJe voterai LA FI aux législatives
Dimanche, je ferais mon choix, mais en vérité, il est fait depuis fort longtemps...Néanmoins, je suis assez surpris que dans beaucoup de grandes villes (Montpellier, Strasbourg, Toulouse, St-Étienne, Nantes, Marseille, même au Havre! etc.) le candidat de la France Insoumise est arrivé largement en tête, parfois avec 10 points d'avance, lorsque le sortant l'était (Nice, Bordeaux, Lyon...) l'écart était plus réduit, les 2 autres le coller davantage !C'est assez curieux... En revanche, le 4ème homme, à une ou deux exceptions près, était toujours Éric Zémmour, avec à peu près le même taux, exemple en Loire (St-Étienne...), le bas du classement également obéissait comme du papier musique, la dernière partout partout est Nathalie Arthaud et l'avant-dernier le candidat NPA, idem pour le vote blanc et les nuls (un rapport de 2 entre les B et les N). Même observations pour la milieu du classement (assez serré entre Jadot, Valérie et Monsieur Jean Lassalle: brillant score d'ailleurs pour ce dernier, loin devant la Anne H. ...)Cela signifierait que les gens hors "grandes villes" pensent et votent très différemment des citadins ! En 2017, en 2012, en 2007, en 2002, en 1995, en 1988, en 1981, ce n'était pas comme ça... Ça attire mon attention !!!