Le sujet de la santé est une thématique clé de cette élection présidentielle, tout particulièrement après deux ans de crise sanitaire. Alors que le secteur connaît d'immenses difficultés, maltraité par des années de réformes et coupes budgétaires, les deux candidats à la présidentielle ont tous les deux promis de mettre l'hôpital public au coeur de leur programme. Mesure phare de Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national : la suppression de l'Aide médicale d'Etat (AME). Cette aide, destinée aux personnes étrangères en situation irrégulière, permet de bénéficier d'une offre de soin basique pour toute personne n'étant pas régularisée sur le sol français. Elle pourrait donc disparaître, au grand dam de nombreux soignants et des associations luttant pour les droits humains. (Photo photo RB imazpress)
Un grain de sable dans le désert. Voilà à quoi correspond le budget alloué à l'AME chaque année par le ministère de la Santé, d'après la Cimade, une association qui vient en aide aux réfugiés. "L'AME représente 0,5% du budget annuel, et c'est l'un des rares budgets à être tenu en France" assure Elodie Auzole, présidente du groupe local pour La Réunion. Sa suppression, si Marine Le Pen devait accéder à la présidence, ne représenterait finalement que très peu d'économie. Le bilan en matière de droits humains et de santé publique, lui, serait par contre catastrophique.
"Si l'on regarde cette problématique de façon purement égoïste, l'AME permet de limiter la transmission de maladies contagieuses dont peuvent être atteintes les personnes prises en charge par le dispositif" souligne la Cimade. Un avis partagé par de nombreux professionnels de la santé, qui se sont exprimés récemment dans le JDD à travers une tribune dénonçant le programme de Marine Le Pen en matière de santé. "La suppression de l’AME mettrait en danger toute la population en favorisant la propagation de maladies infectieuses en apparence non-urgentes" ont en effet alerté plus de 1.000 professionnels de la santé.
- Fragiliser un public déjà précaire -
Mais au-delà de la question de santé publique, la question du respect de l'être humain est centrale. "Supprimer l'AME, c'est s'attaquer à l'un des publics les plus fragiles. On sait que les personnes les plus précaires sont celles confrontées au plus grand nombre de problèmes de santé. Plus on est pauvre, plus on est malade" observe la Cimade. "C'est une double peine".
Supprimer l'AME priverait donc de tout accès aux soins une population isolée et précaire. "Il faut aussi rappeler que ce dispositif ne représente qu'un petit panier de soins, il s'agit d'une prise en charge de soins primaires ou urgent, dont les personnes en situation irrégulière seraient privées" rappelle Elodie Auzole.
Supprimer l'AME signifierait aussi une porte ouverte sur la suppression d'autres droits pour les personnes étrangères, aux yeux des associations. "On s'attaque d'abord aux sans-papiers car ce sont les personnes les plus fragiles. Puis, peu à peu, on commence à s'attaquer aux personnes étrangères en situation régulière, puis aux femmes, puis aux personnes LGBTQIA+…" s'inquiète-t-elle. "C'est un processus fascisant" affirme-t-elle.
"A l'approche ethnique et nationaliste et aux risques de fracture de notre pacte civique qu’elle porte, nous opposons la France républicaine, universelle et solidaire, cette France du soin de l’autre qu’incarne parfaitement notre système santé" estiment de leur côté les 1.000 signataires de la tribune.
- Un dispositif à 1 milliard -
Ce dispositif est décrié depuis longtemps maintenant par la droite et l'extrême-droite française, notamment suite aux augmentations successives du budget qui lui est alloué. En 2022, c'est 1 milliard d'euros qui a été voté pour l'AME sur un budget total de…500 milliards d'euros. D'après le ministère de la Santé, ce sont environ 383.000 personnes qui en auraient bénéficié en 2021. Difficile de mettre un chiffre pour La Réunion uniquement. "Il s'agit de personnes en situation irrégulière, nous n'avons donc pas de chiffre exact" indique la Cimade.
"Il faut garde en tête que le budget augmente parce que le nombre de personnes en situation irrégulière augmente aussi, c'est mécanique. Et si ce nombre augmente ce n'est pas parce qu'il y a plus de personnes qui arrivent en France, mais parce que de moins en moins de titres de séjour sont accordés" souligne par ailleurs l'association.
A La Réunion, par exemple, de nombreuses personnes arrivant de Mayotte avec un titre de séjour se retrouvent en situation irrégulière, et rencontrent de nombreuses difficultés à se faire régulariser une fois sur le sol réunionnais. "Un titre de séjour de Mayotte n'est valable que là-bas, il faut refaire une demande une fois arrivé à La Réunion. Demande qui est souvent refusée" regrette Elodie Auzole.
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L'Aide Médicale d'Etat incarne les valeurs émancipatrices de la république : liberté, égalité fraternité, qu'on a besoin. @Daniel: "ceux qui méprisent la France" Comme si ceux qui déménagent d'un autre pays en France, que ce soit avec des documents ou pas, mépriseraient forcément la France ' Je vois du mépris dans cette phrase.
Oui-oui nous ont paye pour ceux qui méprise la France
Macron Il a licenciée combien personnel de santé Quel sont le nombre de lits supprimé Les hôpitaux et maternité Le pire il suffit de traversé pour trouvé du travail pour être emmerder