Le Comité de réduction du risque requin à La Réunion (C4R) s'est réuni ce mercredi 5 février 2014 en préfecture. L'occasion pour le préfet Jean-Luc Marx de confirmer la prolongation de l'arrêté d'interdiction de la baignade et de certaines activités nautiques en dehors du lagon et des zones surveillées au-delà du 15 février, " selon des modalités et pour une durée qui seront définies très prochainement ". Il s'agissait également de faire le point sur les actions en cours, comme le programme CHARC, le projet Cap Requins, ou encore l'étude sociologique autour du risque requin.
Bilan intermédiaire de l’étude CHARC (Connaissance de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte ouest de La Réunion)
Les résultats relatifs à l’analyse du comportement des requins bouledogue et des requins tigre sur la période 2012-2013 ont été présentés en séance. Les résultats intermédiaires indiquent que la fréquentation des requins à La Réunion pourrait être liée à des comportements de reproduction ou de repos.
Concernant le comportement des 39 requins bouledogue marqués sur la zone côtière de La Réunion, les résultats préliminaires indiquent que ces requins fréquentent la côte davantage l’hiver austral (avril–août) que l’été (octobre–février). Pour la plupart, les requins marqués explorent l’ensemble de la zone d’étude (sud-ouest) et sont donc très mobiles. Ils sont de plus capables d’explorer tout le pourtour de l’île et de se déplacer en grande profondeur au large des côtes. Leur présence près des côtes est le plus souvent ponctuelle et occasionnelle. Elle est principalement constatée sur trois sites du littoral ouest : baie de Saint-Paul, large de Saint-Gilles et Etang du Gol. La présence de quelques individus est plus marquée au cours des périodes de transition saisonnière (mars et septembre).
Ces éléments restent à approfondir et à valider au cours des analyses à venir. A terme, l’étude CHARC devrait permettre de disposer d’informations précieuses dans la perspective de réduction du risque (niveau de fidélité au site privilégiées observés, part de l’effet des comportements de repos et de reproduction dans l’occupation des sites, effet des facteurs environnementaux, interactions entre espèces, régime alimentaire...).
Projet " Cap Requins "
Le projet " Cap Requins ", mis en œuvre depuis le 14 janvier 2014 et porté par le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins, vise à expérimenter le recours à certaines techniques de capture et de marquage des requins dans un objectif de sécurisation.
Ce projet est conduit avec le concours scientifique et opérationnel des experts sud-africains du Kwazulu Natal Sharks Board et d’un comité d’experts locaux et nationaux réuni pour la première fois le lundi 3 février 2014.
Engagement d’une étude sociologique autour du risque " requins "
Une étude participative sociale et économique relative à la prévention et à la gestion du risque requin, dénommée " Mieux connaître pour mieux agir ", est engagée sous maîtrise d’ouvrage de l’Etat (direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). Elle s’appuie sur le recours à deux sociétés spécialisées, qui conduiront leurs travaux jusqu’en décembre 2014.
Les deux prestataires retenus ont présenté les grandes lignes de leur mission, qui vise à élaborer une stratégie de communication, d’information et de sensibilisation s’appuyant sur l’analyse des dimensions sociale et économique du risque requin.