Une centaine de dossiers, un millier de plaignants, des années de procédure, des milliers de procès verbaux, une salle d'audience spécialement aménagée... c'est un procès hors normes qui commence ce mardi après-midi 18 février 2014 au parc des expositions de Saint-Denis. Les magistrats de la chambre sociale de la cour d'appel auront en effet à examiner les requêtes de anciens salariés de l'Arast, (association réunionnaise d'accompagnement social territorialisé). Spécialisée, notamment, dans l'aide à domicile pour les personnes âgées et dépendante, la structure avait été liquidée par le tribunal de commerce de Saint-Denis vendredi 27 novembre 2009. 1196 salariés se retrouvaient ainsi au chômage. Du jamais vu à la Réunion. C'était le début d'un immense imbroglio politique, social et prud'hommal.
A centre de la discorde la somme de 20 à 27 millions d’euros que les salariés auraient dû percevoir au titre de leurs indemnités de licenciement. L'AGS (association de gestion des créances des salariés), structure ayant pour vocation unique l’indemnisation des personnels licenciés, et le conseil général, principal bailleur de fonds de l’Arast, se rejetaient la balle pour savoir qui devait payer cette somme astronomique.
Le débat n’est toujours pas tranché malgré plusieurs jours d’occupation du siège du conseil général à Saint-Denis, deux grèves de la faim – menées notamment par Paul Junot, dirigeant de la CFTC, des manifestations parfois musclées, plusieurs procès et des affrontements politiques entre Nassimah Dindar, présidente du conseil générale et ses opposants.
Nombreux sont les salariés de l’Arast à n’avoir jamais retrouvé d’emploi. Ils seront en première ligne ce mardi, pour la nouvelle grande étape de ce dossier hors normes.
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