Alors que les Réunionnais se pressent aux centres des impôts pour déposer leur déclaration à la dernière minute, le syndicat Solidaires Réunion Finances Publiques a dénoncé ce mardi 19 mai 2015 la fin de l'accueil physique du public, l'urgence de renforcer la lutte contre la fraude fiscale et le repli des collectivités locales vis-à-vis de la Direction générale des finances publiques.
Le syndicat craint "la fin de l'accueil physique du public" de la DGFiP (Direction générale des finances publiques), qui concerne près de 6 millions de personnes, bien que les besoins de la population soient de plus en plus nombreux. Le syndicat Solidaires Réunion finances publiques s’alarme de la diminution constante des effectifs, de plus de 21 % depuis 2002, et de la baisse du nombre des trésoreries de proximité est passé de 4000 en l’an 2000 à moins de 2600 aujourd'hui.
Cette situation se traduit par des délais d'attente de plus en plus longs aux guichets et une indisponibilité pour les agents de s’occuper du public. Face à l’augmentation des besoins et la baisse des effectifs, "les pouvoirs publics s'orientent vers un accueil dématérialisé" à travers des centres téléphoniques, et en incitant les contribuables à utiliser internet, dénonce l'organisation. Au niveau national, Solidaires Finances Publiques demande la fin des suppressions d'emplois et la mise en place d’un plan de recrutement à la hauteur des enjeux.
Dans le cadre de la gestion et de la tenue de leurs comptes, les collectivités locales pâtissent de la diminution des effectifs, affirme l'organisation. De plus, Solidaires souligne que la réduction du nombre de trésoreries est "ortement préjudiciable, particulièrement pour les élus des petites et moyennes communes" et qu'une partie de la population "rencontre des difficultés dans le paiement de certains frais", comme la cantine scolaire.
Solidaires Finances Publiques déplore "la dégradation de l'action publique" car cela "alimente le cercle infernal de la dégradation de la gestion publique d'une part, et de la fracture entre la population et l'action publique d'autre part, au risque d'alimenter le mécontentent et le ras-le-bol social". Dans un tel contexte, le syndicat appelé à "préserver le maillage territorial et le renforcer en effectifs", c’est "plus qu'un enjeu pour la gestion publique, c'est également un enjeu citoyen." D’autant plus que la fraude fiscale représente chaque année entre 60 à 80 milliards d'euros de perte, raison pour laquelle "il ne suffit pas de voter des lois, encore faut-il être en capacité de les mettre en œuvre au quotidien", regrette le syndicat.
Pour l'organisation, il est nécessaire de mettre en place des dispositifs visant à prévenir la fraude, à travers "une législation plus simple, plus juste et plus stable" visant à détecter la fraude, à avoir la possibilité de mener des investigations approfondies et à pouvoir procéder au recouvrement des "redressements fiscaux". Face à cette fraude massive, Solidaires Réunion Finances Publiques veut que "la lutte contre la fraude impose un renforcement des moyens humains sur l'ensemble des services participant à cette chaîne de travail".
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