Journée nationale de prévention du suicide

Quand les mots peuvent guérir des maux

  • Publié le 5 février 2016 à 02:00

C'est ce vendredi 5 février 2016 qu'est organisée la Journée nationale de prévention du suicide. A La Réunion, on compte, selon les chiffres officiels, 105 suicides et près de 3600 tentatives en 2015. Pour éviter que des personnes ne commettent l'irréparable, l'Association Prévention Suicide a mis en place une cellule d'écoute.

" Les causes réelles du mal-être découlent d'un important traumatisme physique ou mental. Ces personnes ont besoin de s’exprimer, de libérer la parole ", explique Danon Lutchmee Odayen, présidente de l'Association prévention suicide. D’où la création, en 2002, d’une cellule consistant à offrir à celles et ceux qui le souhaitent une écoute attentive et même un accompagnement personnalisé.

A La Réunion, ils sont une vingtaine de bénévoles à offrir leurs services à cette cellule d’écoute. " Ce n’est pas facile d’être écoutant. Ils ont une formation personnalisée au préalable afin de leur permettre de cerner toutes les questions relatives au suicide ", précise la responsable associative. " Mais malgré cette formation, des personnes peuvent éprouver des difficultés à assurer cette mission s’ils ne réussissent pas à faire la part des choses", ajoute-t-elle.

C’est ce que confirme Indira (pseudonyme), écoutante bénévole depuis la naissance de l’association. " Il faut savoir prendre du recul par rapport à ce qu’on entend " affirme-t-elle. " Si on se substitue à la personne qui nous appelle, cela ne peut pas marcher ", poursuit-elle. "Nous sommes là pour écouter, conseiller, et éventuellement orienter. En ce qui concerne l'accompagnement, nous avons un réseau actif ", continue-t-elle.

Indira se dit adepte de " l’écoute active ". " Lorsqu’on nous évoque la cause qui provoque le désir de suicide, il faut chercher plus loin, poser des questions, remettre l’individu dans le contexte, tenter de percer l’origine du mal ", détaille-t-elle. Une écoute active qui marche et qui permet de sauver des vies, se réjouissent les membres de l'association prévention suicide. " Il faut que les gens prennent conscience que le suicide n’est pas une fatalité. Chaque problème a une solution. Il faut juste savoir franchir le pas et en parler ", insiste Indira qui souhaite poursuivre son action au sein de l’ASP.

" Il y a une véritable chaine de solidarité que nous avons su mettre en place malgré nos faibles moyens ", se félicite Danon Lutchmee Odayen qui résume son engagement ainsi : " nous ne nous battons pas contre la mort. Nous menons un combat pour la vie ".

 

N° de téléphone de la cellule d'écoute : 0800.620.162 (numéro vert)

 

www.ipreunion.com

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