Depuis ce lundi 17 février 2014, Jocelyn Rivière - délégué syndical CGTR - et son collègue Jean-Jacques Ferrère ont cessé de s'alimenter, réclamant qu'une solution soit trouvée au plus vite pour sauver les 33 emplois de l'usine de la SIB (Société industrielle de Bourbon). De nouveau déçus par la réunion de ce mardi en préfecture, ils entament ce mercredi 19 février leur troisième jour de grève de la faim, les deux hommes étant de plus en plus fatigués, Jocelyn Rivière ayant été pris de vomissements tôt ce mercredi matin et devant recevoir la visite d'un médecin. Une réunion est prévue dans la matinée avec la direction.
Les jours passent et le décompte se poursuit pour les 33 employés de la Société industrielle de Bourbon (SIB). La cessation d’activité décidée par le groupe Colgate/Palmolive est en effet programmée pour le 28 février. Mais les salariés ne l’entendent pas de cette oreille, notamment Jocelyn Rivière et Jean-Jacques Ferrère, en grève de la faim depuis lundi.
Conscients qu’ils affrontent une puissante multinationale, ils n’en demeurent pas moins déterminés. Et ce même s’ils s’étonnent du soutien plus que timide jusque-là de leur syndicat de tutelle, la CGTR, d’ordinaire en pointe dans ce genre de lutte emblématique.
Mais ils n’entendent pas céder au premier compromis proposé, forts du bien-fondé de leur combat. "On veut que Colgate arrive avec un papier signé et l’engagement de trouver une solution pour l’ensemble du personnel de la SIB. C’est ce que je veux entendre, sinon je ne vais plus bouger de là !", lançait ainsi lundi le délégué syndical CGTR. Aussi ce n’est pas la réunion de ce mardi en préfecture, en présence des dirigeants de Colgate/Palmolive venus de métropole et de la direction de la Dieccte, qui l’a réconforté.
Car si le préfet Jean-Luc Marx "s’est assuré que les différentes hypothèses de reprise du site ont bien été mises à l’étude", il n’y a toujours rien de concret concernant un éventuel repreneur, alors que trois sociétés s’étaient manifestées à la mi-janvier.
De son côté, la direction du groupe a présenté un plan d’accompagnement (congé de reclassement d’un an rémunéré à hauteur de 80% du salaire, aide à la formation, à la reprise rapide d’emploi, à la création d’entreprise, mise en place d’une cellule d’accompagnement renforcé…), qui doit être discuté ce vendredi 21 février, lors d’une prochaine réunion avec les représentants du personnel.
La préfecture a par ailleurs assuré que "les services de l’Etat assureront un suivi très vigilant des mesures à mettre en œuvre pour le maintien de l’emploi". Pas sûr là non plus que cela soit très convaincant pour un Jocelyn Rivière qui déclarait lundi : "De toute façon, c’est toujours pareil... Que ce soit à la préfecture ou à la Dieccte, c’est du bla-bla... On nous dit : on vous comprend et on reste vigilant... Mais aujourd’hui ce n’est pas ce qu’on veut entendre, on veut des réelles propositions !"
Ce mercredi matin, une nouvelle réunion est prévue entre les représentants du personnel et la direction de la SIB. "Cette réunion était programmée depuis deux semaines. On avait demandé une réunion intermédiaire par rapport aux autres réunions officielles, ce qui a été accepté. On a mis une liste de questions par écrit, pour avoir de réponses écrites aujourd’hui", précise Jocelyn Rivière. "Mais on ne se fait pas d’illusions, on a très bien vu comment ça s’est passé hier à la préfecture...", confie-t-il. "Tout ce qu’on demande, c’est une solution concrète pour pouvoir sortir de là. J’espère que le combat qu’on mène avec Jean-Jacques va porter ses fruits", insiste encore le délégué syndical.