Un barrage filtrant est toujours en place ce mardi matin 16 décembre 2014 au rond-point de l'aéroport Roland-Garros. Mais si le mouvement de grève des taxiteurs se poursuit pour protester contre la mise en place de dessertes de l'aéroport par le réseau cars jaunes, l'unité intersyndicale s'est fissurée après le retrait du SATR (Syndicat des artisans taxis de La Réunion) présidé par Ary Claude Caro. Ce dernier parle en effet de "fiasco total" du fait du "manque de motivation de nos collègues des autres communes". Ce lundi, une réunion au conseil général n'a pas permis d'avancées significatives : "C'est le statu quo, on reste mobilisés", confiait ce mardi matin Hugues Atchy, président de la FRTI (Fédération régionale des taxis indépendants).
Ils étaient trois syndicats de taxiteurs mobilisés depuis le jeudi 11 décembre 2014 et la mise en place des lignes "Z’éclair" du nouveau réseau car jaunes lancé par le conseil général. Mais ce mardi, seuls la FRTI et le SRETT (Syndicat régional des exploitants taxis transports) demeurent en place pour maintenir le barrage filtrant au rond-point de Gillot.
"Nous avons pris la décision de nous désolidariser du mouvement suite à la réunion qui s’est tenue lundi au conseil général", confie en effet Ary Claude Caro, président du SATR. Non que cette réunion ait apporté des réponses satisfaisantes aux grévistes, le maintien des lignes de bus étant "non négociable" pour le Département. Mais pour Ary Claude Caro, cette grève est "un fiasco total".
Il s’explique : "Nous avons essayé de sensibiliser tous nos collègues car ils sont en train de tout monopoliser au profit d’un petit groupe de transporteurs et que l’on va y laisser des plumes. Mais ce ne sont quasiment que les taxis de l’aéroport qui se sont mobilisés. Il y a un manque d’unité et un manque de motivation de nos collègues des autres communes qui préfèrent travailler..."
Le président du SATR a donc renoncé à poursuivre cette mobilisation aux côtés des autres syndicats, mais demeure "solidaire avec mes collègues grévistes sur l’impact et le préjudice" que vont entraîner selon lui ces nouvelles lignes de bus.
Face à cette concurrence jugée "déloyale" par les taxis, Ary Claude Caro prône la création d’un groupement des artisans taxis de l’île "avec une centrale d’appels, un numéro unique, un site internet...", mais aussi la mise en place d’un "Observatoire des transports" afin d’avoir davantage de lisibilité et de visibilité.
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Dans un département où plus de la moitié est pauvre, et où ceux qui voyagent profitent d'une aide de la région, ce monopole des taxis est simplement injuste et inacceptable! Ceux qui prennent les taxis continueront à les prendre comme à leur habitude! Les transports en commun c'est un droit pour les personnes modestes.