Ce vendredi 7 avril 2023, 47 ex-mineurs Réunionnais dits de la Creuse atterrissent sur le sol de leur terre natale. Pour certains, c’est la première fois depuis leur exil qu’ils rentrent à La Réunion. L’occasion pour ces hommes et ces femmes de retrouver leur famille. Un moment riche en émotions (Photo : sly/www.imazpress.com)
- Les enfants de la Creuse -
Entre 1962 et 1984, plus de 2.000 enfants, nés à La Réunion, ont été transférés de force vers la métropole et principalement dans la Creuse, afin de repeupler des départements touchés par l'exode rural. Ces enfants, généralement issus de classes pauvres ont formé le contingent des “enfants de l'assistance”.
La majorité des parents étaient convaincus que leurs enfants partaient pour un avenir meilleur et qu'ils reviendraient régulièrement à La Réunion. En réalité, la majorité d'entre eux ne sont jamais revenus sur leur île natale, et n'ont alors jamais pu revoir leurs parents. Cet épisode est connu comme l'affaire des “enfants" ou des "réunionnais" "de la Creuse”.
Valérie Andanson a été exilée à l'âge de 3 ans et fait partie des 2.000 histoires difficiles des enfants de la Creuse. Elle est aujourd'hui porte-parole de la Fédération des enfants déracinés des départements et régions d’Outre-mer. L'accueil des 48 ex-mineurs réunionnais dits de la Creuse est "un moment intense en émotion".
"Nous sommes tous traumatisés que l'on ait réussi ou pas. Il fallait absolument monter une fédération et rassembler tous ces enfants pour aider les familles à se retrouver. Nous avons aussi des objectifs de mémoire et de réparation" explique Valérie Andanson.
Les députés de l'Assemblée Nationale ont reconnu la "responsabilité morale" de l'Etat dans l'affaire des "Enfants de la Creuse" en 2014. Aujourd'hui, ces ex-mineurs réunionnais souhaite le pardon public du gouvernement et "une réparation mémorielle". "Il faudrait un lieu de mémoire dans la Creuse et à Saint-Denis, que notre histoire soit étudiée dans les manuels scolaires. Au-delà de la réparation financière nous avons aussi besoin d'un dispositif psychologique quand on voit ces enfants de la creuse qui reviennent pour la première fois sur l'île et sont traumatisés" développe la porte-parole de la féderation.
Des histoires de vies "difficiles" pour les familles et les proches de ces enfants exilés. Pour Valérie Andanson, c'est une histoire transgénérationnelle.
- Un travail de mémoire qui passe par la jeunesse –
Ce retour sur les terres réunionnaises s'organise autour d'un évènement culturel, une pièce de théâtre jouée par des jeunes du collectif V.1 de Montpellier. "Tous nos ciels", inspiré de l'histoire des enfants dits de la Creuse se jouera le vendredi 21 avril à la Cité des Arts de Saint-Denis et le jeudi 27 avril au théâtre Lucet Langenier à Saint-Pierre.
"C'est par la jeunesse que l'on veut faire passer cette histoire. "Tous nos ciels" ce sont le ciel de La Réunion et les ciels de la métropole. Passer par le culturel et la jeunesse pour porter cette histoire permet de passer un message fort non seulement aux réunionnais mais aussi à la population française et au monde entier" révèle Valérie Andanson.
Une création partagée entre des jeunes de la PJJ de Saint-Denis et des ainés dits de la Creuse sera également présentée le mardi 18 avril à la Cité des Arts. "Nos racines" proposera une réflexion partagée sur la question des lieux qui traversent nos vies, nos parcours et qui constituent l'identité de la personne que l'on est aujourd'hui.
"Je crois qu'il est temps aujourd'hui que l'on nous écoute. On vieillit. Dans les enfants dits de la Creuse certains sont en mauvaise santé. Pour quelques-uns c’est le premier voyage mais pour d'autres ce sera leur dernier" conclut Valérie Andanson.
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C'est juste inqualifiable.
il ne faut pas dire les enfants de la creuse, il faut bien préciser les enfants réunionnais de la Creuse.
Bonsoir.
J ai un frère qui aurait pu faire partie de ces enfants car à l'époque des gens passent dans la rue afin de récupérer des enfants Dieu merci il a pu dire non et s enfuire.
J espère qu il y aura reparation dans un 1er temps par un pardon PUBLIC DE L ETAT.
Que de vies brisées ! De mensonges! Faits des gens CIVILISÉS ! Je suis reunionnaise, pupille de l état et je déteste mon enfance et après. Loin de ma famille je suis devenue une étrangère pour eux et une étrangère en Métropole. Quelle vie de merde!
Une histoire très douloureuse
C est bien qu ils puissent revenir
On ne peut pas refaire l histoire ,mais j espère que l état va leur présenter des excuses et pourquoi pas les indemniser ça leur permettrait de revenir plus souvent.....!!
Moi aussi j'ai un frère dans ce qu'à il s'appelait Guibert techer issue de st joseph que j'ai jamais revue depuis 50 ans
J'aimerais avoir les noms de tous ces gens à leur arrivée à la Reunion . Peut être on peut revoir des personnes qu'on connaît bien.
Voilà une histoire douloureuse que celle des enfants de la Creuse...les acteurs sont nombreux : il y ceux qui sont tombés dans un piège tant enfants que parents ; ceux qui, au courant ,ont préféré regarder ailleurs ,se taire ou faire taire; ceux qui ont profité du système opaque de l’époque...il y a aussi ,ils sont discrets,ceux qui ont découvert un autre mode de vie de façon correcte car humaine.
Il est bien de ne pas méconnaitre cette période , savoir s’en remémorer mais sans s’y enchaîner...tel est mon ressenti .
Moi aussi j'aurais peut être fait partir, mais heureusement pour moi, une famille de la Reunion même m'a adoptée, moi ,mon frère, et 1 autre couple d'enfants d'enfants
Pas de mots ni phrases trop dure
Évoque t'on la saisie duTPI pour ces déplacements d'enfants comme on l'a fait pour la Russie ?
Très belle photo de couverture
Bravo
J'aurais pu en faire partie, heureusement que je n'habitais pas sur le littoral à cette époque