Il fait beau, il fait très chaud, et forcément durant le week-end, nombreux sont ceux qui profitent, des rivières et des bassins pour se rafraîchir. Sauf qu'avec les pluies de ces derniers jours, il faut se méfier de l'eau qui dort. En l'espace de quelques secondes, un cours d'eau et sa cascade peuvent se transformer en de véritables torrents d'eau, particulièrement dangereux pour ceux qui oseraient s'en approcher (Photo : www.imazpress.com)
"Il peut faire très beau au niveau des bassins – par exemple à Bassin Bœuf – et faire très gris au niveau du bassin versant et s'il pleut, l'eau peut descendre très rapidement, en l'espèce d'une demi-heure voire même parfois un quart d'heure", explique François Bonnardot, responsable du service prévision à Météo France.
La vidéo publiée par Actu Météo 974 sur les réseaux sociaux parle d'elle-même. Le 16 février, alors que le ciel était bleu et que les baigneurs étaient présents dans le lit de la rivière des Roches, l'eau s'est rapidement déchaînée. Regardez.
À la Rivière des Roches toujours, le 15 février, "le niveau d'eau est passé de 70cm à 16h05 à 5,5m à 16h35".
- Attention aux crues avec le retour de la pluie -
La vigilance aux abords des rivières, alors qu'il peut pleuvoir en amont ou qu'il a plu les heures ou jours précédents est donc de rigueur.
"Les cours d'eau de La Réunion sont très réactifs. Le délai entre le moment où les fortes pluies tombent et la montée des eaux peut être seulement de quelques heures, voire de quelques dizaines de minutes", rappelle la cellule de veille hydrologique (CVH) de la Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL).
Dès que "Météo France déclenche une vigilance, même jaune, les consignes comportementales invitent à s’éloigner des cours d’eau. Au regard du gonflement rapide de ces derniers, même sans aucune vigilance déclenchée il est conseillé d’être prudent en cas d’orage ou de pluies", précise la préfecture.
Il est donc primordial de consulter régulièrement les vigilances en cours sur les 17 cours d'eau de La Réunion.
Des vigilances que chacun peut constater via le site Vigicrue Réunion qui "permet de visualiser les niveaux de vigilance crue et de suivre l'évolution du débit des principaux cours d'eau".
- Des vigilances crues pour faire preuve de prudence -
Les vigilances crues à La Réunion, sont définies par la préfecture, avec l'appui des informations délivrées par Météo France.
Météo France fournit "les données de pluies à la cellule de veille hydrologique (CVH) de la DEAL". Cette cellule "les traduits en quantité de pluie pour pouvoir estimer le débit des rivières et cours d'eau et émettre une alerte sur besoin", ajoute François Bonnardot.
Pour chaque bassin versant, le choix du niveau de la vigilance crues se fait selon une approche multi-critères. Les principaux critères pris en compte sont :
• les hauteurs d’eau (et/ou le débit) observées,
• l'état initial du bassin versant (état de saturation des sols avant l'épisode),
• la répartition spatio-temporelle des pluies (localisation et durée des précipitations),
• l'intensité des pluies (cumul horaire des précipitations en mm/h),
• l'évolution des pluies estimée par Météo France,
• les enjeux potentiellement concernés (taux de fréquentation saisonnier du cours d'eau par les usagers, ampleur des secteurs potentiellement touchés par la crue, ...).
L’information de vigilance crues consiste, de façon cohérente avec le dispositif de la vigilance météorologique, à qualifier le niveau de vigilance requis, compte tenu des phénomènes observés ou attendus et des risques associés, par une échelle de couleur à quatre niveaux : vert, jaune, orange et rouge, en allant du niveau de risque le plus faible au plus élevé.
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- Des systèmes d'alerte existent… mais ne fonctionnent pas -
À La Réunion, pour prévenir les baigneurs du danger potentiel, certains bassins disposent de systèmes d'alertes sonores qui se déclenchent en cas de risque de crue soudaine.
"Il en existe sous la responsabilité des collectivités, l'un sur la rivière Sainte-Suzanne et le second sur la rivière des Marsouins", explique les services de l'État.
"Le premier a été dégradé par le cyclone Belal et sa remise en état est annoncée d'ici deux mois", indique la préfecture.
Sur la rivière des Marsouins en revanche, "des travaux réalisés en 2023 demandent de redéfinir ce système, qui est donc temporairement inactif".
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