Foi et dévotion

Bras-Panon : au temple Sylvio Cadivel-Pétiaye, les fidèles se préparent à la marche sur le feu

  • Publié le 10 août 2024 à 16:40
  • Actualisé le 10 août 2024 à 17:28

Ce samedi 10 août 2024, le temple Sylvio Cadivel-Pétiaye de la Caroline à Bras-Panon se prépare pour un moment de dévotion intense : la marche sur le feu. Cette chapelle, jusque-là familiale, accueille désormais plus de 400 fidèles. Parmi eux, une cinquantaine d'hommes marcheront sur le feu et une soixantaine de femmes feront le tour du feu ce dimanche 11 août à 17h00. En attendant, chacun s'affaire à des tâches différentes : nettoyage du temple, préparation des repas, confection des marleys et décoration du chariot. Toutes les petites mains sont à l'œuvre (Photo : www.imazpress.com)

À J-1 de la marche sur le feu, le temple de la Caroline à Bras-Panon prend des allures de fourmilière. Chacun s'active pour permettre aux cérémonies à venir de se dérouler dans les meilleures conditions possibles. Même s'il reste encore beaucoup de travail. Entre nettoyage, décoration et ateliers fleurs, le programme est complet. Regardez

Une des plus grosses tâches à finir ce samedi : la confection des marley, guirlandes de fleurs destinées aux divinités. Une préparation qui demande jusqu'à six personnes sur une seule guirlande.

"Il faut finir les trois marleys de sept mètres chacun pour que dès demain les hommes puissent monter le karlon", explique Sidey Pajaniaye, responsable des fleurs. Elle précise : "les karlons seront en jaune, blanc et rouge, les couleurs des divinités pour lesquelles les pénitents vont marcher sur le feu. Ce sont des représentations de la déesse Mariammen, Karly et Pandiali". Regardez

- Des quantités astronomiques –

20 kilos de riz, 10 kilos de grains, 30 baguettes : voilà la quantité journalière nécessaire pour nourrir la trentaine de fidèles du temple qui reste dormir sur place. Et pour gérer toutes ces quantités, c'est la responsable de la cuisine, Marie-Andrée Pajaniaye, qui s'occupe de la logistique.

"On essaie de varier les menus tout en proposant du riz à tous les repas, pour que ça tienne au corps", souligne la responsable. La cuisinière rappelle ce qui est pour elle une évidence : "les repas ne contiennent aucune trace de viande, poisson ou d'œufs. On vérifie également la composition des pâtes quand on en propose".

Pour le tout dernier jour, le lundi 12 août, il faudra "casser le carême". Entre massalé cabri, civet coq et encore d'autres plats, les 18 jours de carême s'achèveront avec des mets traditionnels. "Ça aussi c'est tout une préparation, il faut prévoir à l'avance. On a prévu d'éplucher entre 80 et 100 kg d'oignons, le tout avec de la coriandre fraîche, des tomates, de l'ail et encore beaucoup d'autres épices".

- Un héritage familial -

"C'est la troisième année qu'on fait la marche sur le feu. La première année c'était pour la déesse Mariamman le temps qu'on fasse la préparation pour les années suivantes. En 2023 on a commencé pour le Bon Dieu Pandiali et à partir de maintenant ce sera pour la même déesse", explique Sangly Cadivel-Pétiaye, prêtre du temple Sylvio Cadivel-Pétiaye de la Caroline à Bras-Panon.

"Cette cérémonie est en hommage à mon papa Sylvio Cadivel-Pétiaye, un très grand prêtre dans l'Est, ainsi qu'à mon grand-père Marimoutou Cadivel-Pétiaye - qui a exercé la marche sur le feu pendant un certain nombre d'années - sans forcément avoir d'endroit attitré où le faire", dit-il ému.

Pour ce dernier, la nuit va être très longue. "Ce soir on ne va pas dormir, il y a encore trop à faire. "Une marche sur le feu c'est un engagement sérieux et qui demande énormément de préparation". Regardez

Une religion qui regorge de secrets puisque "pour le moment, on ne peut pas dévoiler l'heure du feu. Il faut suivre la cérémonie pour le savoir".

cn/www.imazpress.com/[email protected]

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