Pour des interventions plus sécurisées

Cardiologie : Une nouvelle technique médicale au CHU

  • Publié le 18 décembre 2016 à 05:00

Grande nouveauté dans le monde hospitalier réunionnais : le service du CHU Sud s'est équipé cette semaine d'une technologie d'ablation par cryothérapie. Cette procédure permet la destruction des arythmies cardiaques par le froid. Les patients concernés n'auront ainsi plus à se rendre en Métropole pour ce type d'interventions.

C'est une toute nouvelle technique qui a débarqué cette semaine au CHU de Saint-Pierre. La procédure "qui existe déjà dans la plupart des gros centres rythmologiques en France" permet la destruction des arythmies cardiaques par le froid.

"Les arythmies cardiaques à traiter se distinguent en deux catégories; les arythmies exposant à un risque vital et celles invalidantes par la gène occasionnée" indique Guillaume Caudron, cardiologue spécialisé en arythmie cardiaque. "Pour traiter les arythmies cardiaques, nous n'étions équipés jusqu'à présent que de la technique d'ablation par radiofréquence (ablation par "le chaud"). Cette technique interventionnelle permet de guérir de la grande majorité de ces arythmies de façon performante, mais, sur l'ablation les tachycardies jonctionnelles, ou certains faisceaux de Kent, la radiofréquence expose à un risque, certe très faible (autour de 0,5%) mais bien présent de bloc auriculo-ventriculaire. La cryothérapie (ablation par "le froid") permet d'éviter ce type de complication. Elle a également montré son efficacité et sa sécurité dans l'ablation de la fibrillation atriale.

C¹est une vraie avancée technologique pour la population réunionnaise

C'est donc une petite révolution dans le monde hospitalier réunionnais mais aussi un joli pas en avant pour les patients, dont certains étaient parfois dans l¹obligation de se rendre en Métropole pour être soignés. Lorsque d¹autres qui ne pouvaient pas quitter la réunion pour accéder à cette technique, "gardaient des palpitations invalidantes".

Comment ça fonctionne ?

Cette nouvelle technologie se base sur une console équipé d'une bouteille de protoxyde d'azote. Elle est reliée aux sondes d'ablation, que nous allons diriger à l'intérieur du c|ur sur la zone malade via une veine. Le protoxyde d'azote délivré va passer de l'état liquide à l'état gazeux en bout de sonde, formant un véritable glaçon qui va coller la zone précise à traiter sans risque de bouger. Cette technique, complémentaire de la radiofréquence, permet "d'avoir une sécurité sur certaines procédures d'ablations" précise Guillaume Caudron.

La sécurité comme principal avantage

La radiofréquence est efficace et performante, mais quand l'arythmie est proche des voies de conduction normales, on sait qu'une seule seconde d'application trop proche de celles-ci peut entrainer des dommages irréversibles. Même si cela est très rares, le risque n'est pas nul et peut survenir avec les meilleurs rythmologues.  La sanction dans ces conditions est lourde puisqu'elle est synonyme d'implantation d'un pace-maker, sachant que ce type d'arythmies concernent souvent des sujets jeunes. Cette nouvelle technique par cryothérapie permet d'éviter à 100% ce risque de complications.  La deuxième indication d'ablation par cryothérapie concerne la fibrillation atriale qui est un véritable problème de santé publique. Le ballon utilisé en cryothérapie permet de réaliser une ablation de la fibrillation atriale de façon relativement simple et rapide, avec une "sécurité satisfaisante".

Une nouveauté qui exige de la formation

Après s¹être personnellement formé à Marseille cette année, Guillaume Caudron a choisi de faire "venir le Professeur Franceschi et le Dr Koutbi, spécialisé en rythmologie pédiatrique" issus de la ville métropolitaine. Arrivés ce mercredi, ils sont restés trois jours pour assurer la formation de l¹équipe du CHU Sud. "On avait fait la même chose pour la radiofréquence où des équipes de Métropole nous ont accompagné avec les  premiers patients" se rappelle le cardiologue. Nous poursuivons ensuite cette activité en totale autonomie.

Combien ça coûte ?

La prix de la console est de 106 000 euros HT. La société affiliée l'a cependant mise à disposition du centre hospitalier. Ce qui coûte, c¹est ensuite le consommable, "comme les sondes ou les câbles". Les procédures d¹ablation sont " assez onéreuses", allant de 2000 euros pour une ablation de tachycardie jonctionnelle à 5 000 euros pour une ablation de fibrillation auriculaire. Le patient n'a rien à débourser, c'est pris en charge par l'assurance maladie.

www.ipreunion.com

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