[PHOTOS/VIDÉO] Bras-Rouge (actualisé)

Cilaos : un lac émeraude qui peut s'avérer dangereux

  • Publié le 2 avril 2024 à 16:15
  • Actualisé le 3 avril 2024 à 12:14

Depuis le passage de Belal en janvier 2024, un magnifique lac émeraude est apparu à Bras-Rouge à Cilaos. Long d'environ 400 mètres et large de 15 mètres, il offre un spectacle impressionnant, mais aussi dangereux. Le risque d'éboulis est bien présent, et la crainte que le barrage lâche existe toujours malgré le faible écoulement de l'eau (Photos : rb/wwwimazpress.com)

Plusieurs internautes ont déjà tenté le voyage sur place, malgré la difficulté d'accès et la dangerosité des lieux.

Plusieurs mesures ont été prises pour interdire l’accès à ce site :

- Le sentier Burel a été fermé par arrêté préfectoral et l’office national des forêts a apposé un panneau de fermeture à l'entrée du sentier Burel ;
- La commune de Cilaos a pris un arrêté d'interdiction d'accès au lit et aux berges basses de la rivière, depuis l'éboulis et jusqu'au Pavillon ;
- La commune de Saint Louis a également pris un arrêté d'interdiction aux berges de la rivière Saint-Étienne situées sur son territoire ;
- La Saphir, distributeur d’eau, a posé une signalétique au niveau de la route nationale 5 indiquant un danger, avec risque de vagues suite à la rupture barrage naturel.

"Des observations sont régulièrement réalisées par le BRGM, en particulier après des épisodes de fortes pluies, pour suivre l'évolution du phénomène. À ce jour, aucune évolution est constatée" indique la préfecture.

Imaz Press a donc préféré admirer les lieux depuis le ciel, par souci de sécurité. Regardez :

Bien que magnifique, ce lac peut rapidement devenir extrêmement dangereux. La situation n'est pas sans rappeler le drame survenu en mars 2002 : après la rupture du barrage qui s'était formé dans le lit de la rivière des Pluies après un éboulis, trois personnes étaient décédées, dont le journaliste du JIR Philippe Petit. Les trois victimes ont été emportées par les eaux.

"On ne situe pas ici dans la même configuration qu’en 2002 à la Rivière des Pluies à Sainte- Marie. L’éboulis de 2002 obstruait entièrement le lit de la rivière. Il n’y avait plus d’écoulement possible vers l’aval, avec une infiltration à travers le barrage et donc une augmentation de la pression. Cette configuration constituait le scenario le plus défavorable, avec un fort risque de rupture brutale (ce qui s’est produit)" souligne cependant la préfecture.

"Dans le cas de Cilaos, l’éboulis n’obstrue pas entièrement le lit de la rivière. Un bon débit peut s’écouler vers l’aval, ce qui limite la montée en charge du lac et la pression exercée sur l’éboulis. Dans cette configuration, le risque de rupture est très limité." 

En revanche, plusieurs risques sont à considérer : un nouvel éboulement au même endroit qui viendrait limiter ou totalement obstruer l’écoulement de la rivière, ou une forte crue qui viendrait submerger et éroder le cône d’éboulis. Dans ce cas, une vidange rapide du lac est possible, de manière synchrone à la crue.

"Cela peut engendrer une montée rapide du niveau de la rivière à l’aval (sensiblement plus importante qu’en cas de crue normale) et des transports solides importants liés au charriage des matériaux du cône d’éboulis" alertent les autorités.

Les recommandations sont donc simples : il est interdit d’accéder au lit et aux berges basses de la rivière, depuis l’éboulis jusqu’au Pavillon et au-delà sur la commune de Saint-Louis, en raison de la dangerosité du site. Outre la présence de ce lac et de ses risques associés, la zone concernée est particulièrement encaissée, très fortement exposée aux chutes de blocs et aux crues du bras de Cilaos, sans échappatoire possible. Il est donc extrêmement dangereux de s'y rendre en toutes circonstances.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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