Les salles obscures attirent de nouveau

Envers et contre les plateformes de streaming, le cinéma n'a pas dit son dernier mot

  • Publié le 11 juin 2023 à 12:20
  • Actualisé le 11 juin 2023 à 14:36

Salles obscures, ou alors en jogging sur son canapé ?... Entre les deux, le cœur des spectateurs balance. Depuis plusieurs années, les plateformes de streaming n'ont cessé de se multiplier : Netflix, Disney+, OCS, Prima Vidéo, Apple Tv… Une concurrence directe pour les salles de cinéma qui s'est répandue comme une traînée de poudre lors de la crise Covid et du confinement. Mais en 2023, alors que Netflix a stoppé les partages de connexion, que les plateformes se multiplient… faut-il déjà signer la mort du cinéma ?

Pour les amateurs et cinéphiles… pas encore. Avant le Covid, Stéphane allait tous les mois au cinéma voir le blockbuster ou le film qui l'intéressait. En bon cinéphile, il ne manquait pas une occasion d'y aller. Mais avec le Covid, les salles fermées, le confinement, Stéphane s'est abonné à plusieurs plateformes de streaming. "C'est bien le soir quand on est à la maison, qu'il n'y a rien à la télé, on met une série, on se pose et voilà…", nous dit-il.

Mais alors que les salles ont rouvert et que les restrictions ont été levées, il lui a fallu plus de temps pour retourner dans les salles obscures. Une habitude qu'il a rapidement reprise en tant que bon cinéphile. "Dès qu'il y a un super film à l'affiche je réserve mes places. Le cinéma c'est quand même mieux pour le grand écran, le confort des sièges, ainsi que la qualité de l'image et du son."

Toutefois, il l'avoue, quand il y a un bon film, mais pas suffisamment bon (à son goût) pour le regarder, il essaye de le trouver en ligne.

- Rien ne vaut une salle obscure -

À La Réunion, il ne faut pas se le cacher, les cinémas sont particulièrement impactés par cette concurrence féroce. Il n'y a qu'à voir les séances pour constater que les salles ne sont pas aussi pleines qu'avant.

"Depuis plusieurs années maintenant, nous sommes fortement impactés par les différentes crises que nous traversons", note Isabel Fontaine, responsable marketing du réseau ICC Cinépalmes (Investissement et commerce cinéma).

"La crise sanitaire a fortement impacté la fréquentation de nos salles (le confinement, la mise en place du pass sanitaire/vaccinal, les différents couvre-feu…) et quelque peu changé les habitudes des spectateurs", indique-t-elle.

Toutefois, si les salles sont moins remplies qu'avant, elles connaissent un rebond de fréquentation ces derniers mois. "Depuis plusieurs mois, nous observons une hausse de fréquentation sur nos trois sites (Sainte-Marie, Saint-Denis et Saint-Pierre)", souligne Isabel Fontaine.

"Avec les derniers blockbusters sortis récemment, les gens se sont naturellement rendus au cinéma et ont redécouvert le plaisir de la salle, du grand écran et de l'expérience commune." "En famille, entre amis, les spectateurs reviennent plus ou moins nombreux, voir (et parfois revoir) les films que nous leur proposons", ajoute la responsable marketing du réseau ICC.

De plus, pour Frédéric Drotkowski, directeur général du réseau ICC, "les plateformes de streaming sont en perte de vitesse". Il ajoute, "le cinéma est une sortie sociale et offre des conditions d'images (écran de 20 mètres de large) et de son (dolby atmos) que les gens ne pourront jamais avoir chez eux".

Un confort qui s'ajoute au prix des places de cinéma qui, selon Frédéric Drotkowski, "reste en-dessous de celui de l'hexagone ou le tarif plein est de 12 à 15 euros contre 9 à La Réunion. Et ce, malgré l'inflation".

Un réseau qui "est plus que ravi de retrouver cette dynamique que nous avions perdu ces derniers temps".

- "Il faut donner l'envie de fréquenter les salles de cinéma" -

Mais alors, comment font les salles de cinéma pour faire face à cette concurrence sur le net.

"Nous faisons de notre mieux pour exploiter le potentiel de chaque film en organisant des avant-premières, des soirées spéciales, des CinéDiscussion, des événements pour les enfants, des activités…", précise Isabel Fontaine.

"Nous tenons également à cœur de mettre en lumière la culture et les talents locaux dans nos salles." "Pendant plusieurs mois – et en partenariat avec l'association Kourmétragerie – nous avons organisé par deux fois au Cinépalmes de Saint-Denis et au Rex à Saint-Pierre, des projections de courts-métrages réalisés à La Réunion par des Réunionnais", explique le réseau ICC.

"Il est important d'apporter une plus-value sur nos programmations et sur ce que nous proposons à nos spectateurs pour continuer à donner envie de fréquenter les salles de cinéma et le plaisir du grand écran tout simplement", ajoute Isabel Fontaine.

- Le streaming, vraie fausse concurrence -

Des salles de cinéma qui sont en pleine concurrence avec les plateformes de streaming bien connues de tous.

Il est vrai que sur chacune des plateformes, se trouvent de milliers films et séries que beaucoup suivent depuis les premières saisons. De plus, l'abonnement est plutôt avantageux, notamment pour une famille qui doit débourser en moyenne 40 euros pour aller voir un film dans les salles obscures.

Même les réalisateurs français et internationaux tels que Steven Spielberg, signent des accords via leur société de production pour que leurs films n'apparaissent que sur la plateforme de streaming.

Prenez l'exemple de Jonathan Cohen. Le réalisateur français est venu il y a quelques mois tourner à La Réunion une série. Une série qui sera visionnable exclusivement sur Prima vidéo.

Toutefois, le cinéma n'a pas encore trop à craindre des plateformes de streaming qui (pour certaines) enregistre des pertes d'abonnés. Prenez Netflix. Suite à l'annonce de la fin du partage de compte, la plateforme a perdu plus d'un million d'utilisateurs, rien qu'en Espagne. Pas de quoi inquiéter la plateforme qui s'attend à une augmentation des recettes à mesure que les ménages activeront leurs comptes respectifs.

La plateforme Disney+ a elle aussi perdu quatre millions d'abonnés au premier trimestre 2023.

Quoiqu'il en soit, salles obscures ou streaming… le cinéma a encore de beaux jours devant soi.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Boyer
Boyer
1 an

Je n'avais pas lu entièrement l'article
on ne peut pas avoir un écran de 20 m chez soi certe
mais quand vous avez un écran de 2 à 4m de base chez vous ça le fais
Et pour le dolby atmos ça fait des années que cela existe pour le particulier

Bruno
Bruno
1 an

C'est vrai que l'on paie moins cher qu'en métropole
Malgré tout Je ne vais au cinéma qu'une à deux fois par an juste pour les films à grand spectacle malheureusement équipé de bouchons d'oreille car souvent le son et beaucoup trop fort
Pourtant il y a des normes de décibels
Peu importe le matériel
il suffit de baisser le volume 🙉😂

Je ne parle même pas dans les scènes d'action on entend même plus les dialogues problème d'optimisation des canaux ( diaphonie )

C'est la base
étant du métier dans le domaine moyen et haut de gamme grand public.

Quand je vois ce que l'on peut obtenir chez soi en qualité audio même sur du matériel moyenne gamme bien optimiser vidéoprojecteur inclus.


S'il vous plaît faites au moins
la salle 1 avec du matériel haut de gamme bien optimisée
Les gens auront le choix après avoir goûter à un son image 4 étoiles
s'ils ont l'effet Wahou!
Chose que je n'ai jamais eu en salle ici juste chez des clients

Car vous devriez avoir un son et une image toujours supérieurs à ce que l'on peut avoir chez soi

C'est ça le vrai cinéma

Kaz
Kaz
1 an

J’aime le cinéma mais les programmations des salles ne me plaisent pas( trop de films américains) , je ne veux pas utiliser les plateformes de streaming. A quand une salle dédiée aux films indépendants, aux films art et essai?
Si cela existe, merci de me faire signe!
Je retourne à ma lecture😏