Héritage culinaire

Concours gato péi : la transmission du goût lontan

  • Publié le 29 juin 2024 à 13:00
  • Actualisé le 29 juin 2024 à 14:41

Le jeudi 27 juin 2024 s’est tenu le premier concours gato péi au centre de formation des apprentis (CFA) de Sainte-Clotilde. Au programme, une épreuve gâteau patate et une épreuve pâté créole sucré pour départager les gagnants de chaque catégorie : Stéphanie Julie et Giovanni Bassonville. L’occasion pour eux de partager des valeurs familiales et des souvenirs d’enfance dans une pâtisserie lontan (Photo : www.imazpress.com)

À vos marques, prêts ? Pâtissez ! Dès 8h00 ce jeudi 27 juin 2024, les pâtissiers professionnels se sont lancés à l’assaut des recettes pour créer les gâteaux de leur enfance. Mais cette année, aucune revisite n’est à l’ordre du jour : il faut rester dans l’authenticité et les artistes culinaires vont de bon train user de leurs petits secrets familiaux.

À la chambre des métiers et de l’artisanat de La Réunion, ce concours culinaire est le deuxième concours à se passer sur le site. "L’année dernière, on a réalisé un concours de samoussas dans le but de promouvoir les traditions de l’île", rappelle Anaïs Hoarau chargée de développement économique au CMA. Elle ajoute : "cette année se sont les fabricants de gâteaux péi et la culture réunionnaise que l’on veut mettre en avant à travers la réalisation de gâteaux patate et pâté créole sans revisite". Le but : se démarquer sans pour autant dénaturer le produit. Regardez

C’est d’ailleurs le cas de Giovanni Bassonville, le gagnant de la catégorie pâté créole, qui s’est démarqué en utilisant une touche "familiale" pour la préparation de sa pâte. "J’ai fait mon mélange d’épices pour la pâte la veille pour ne pas être pris par le temps", révèle le pâtissier du jour sans trahir son secret de fabrication.

Pour le gérant de la pizzéria et biscuiterie Pépé Canio à Saint-Pierre, réaliser des gâteaux de son enfance c’est partager "un bout de son héritage" dont il est très fier. Il ajoute : "l’assaisonnement de la pâte est un secret familiale tenu de Pépé Canio, mon papa, qui lui-même le tien de son papa". Regardez

Ce concours ayant réuni un peu moins d’une dizaine de participants en raison de l’absence de certains participants, a mobilisé six jurys pour l’évaluation : trois pour la catégorie gâteau patate et les trois autres pour le pâté créole. Marie-Hélène Malaise responsable du service alimentation à la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) affirme : "en tant que jury de l’épreuve pâté créole, il n’y en a pas un seul qui ressemble en termes de goût".

Malgré cette différence, la notation de l’épreuve s’est avérée difficile. En effet, les candidats étants noté sur le visuel avec la vivacité des couleurs et l’uniformité du produit ainsi que sur le goût avec la justesse des assaisonnements et l’arrière-goût. "En termes d’épaisseurs, de saveurs et de textures de pâte, le produit était original mais pas innovant : on retrouvait bien le pâté créole", souligne le membre du jury. Regardez

- Chacun sa motivation-

"Le but de ce concours c’est vraiment de partager les techniques et astuces de chacun pour continuer à s’améliorer. Pour ma part je retiens la recette du bonbon cravate pour l’intégrer dans ma liste", explique Sabine Parmentier gérante de Mam Zelle Gâteau au Tampon. Cette dernière, soutenue par sa fille et sa nièce, confie : "la pâtisserie me permet aussi de transmettre des recettes et partager des moments de complicité avec ma fille, par exemple c’est elle qui a choisi le nom de l’entreprise". Regardez

Du côté de la gagnante du concours dans la catégorie gâteau patate, son secret réside dans une routine bien millimétrée et dans tous les sens du terme. "J’ai bien sûr mes secrets de fabrication mais au niveau de la recette, j’utilise toujours les mêmes ingrédients et les mêmes outils. J’ai mes marques préférées pour les ingrédients et j’ai l’habitude d’avoir un dosage précis avec mes ustensiles", confie-t-elle.

Pourtant, son aventure n’a rien de l’histoire familiale des autres participants. "J’avais commencé cette entreprise de gâteau avec mon mari, mais il a décidé d’arrêter pour se consacrer à sa carrière de sapeur-pompier", dit la gagnante. Dépitée de devoir abandonner ce projet, elle décide de reprendre l’entreprise en solo et en très peu de temps la sainte-rosienne connait un succès. "Bien que je n’ai pas encore de local, mon travail a payé et aujourd’hui avec ce prix c’est la cerise sur le gâteau patate", s’amuse-t-elle. Regardez

Les deux gagnants se sont vu remettre un lauréat du concours dans leur catégorie respectives ainsi chèque d’une valeur de 500 euros chacun. Le tout accompagné de la fierté d’avoir partagé une recette qui est une partie de leur héritage culturel familial.

cn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
0 Commentaires