Dans 45 jours, c'est le retour du Grand Raid à La Réunion pour ses 30 ans d'existence. Le Grand Raid va se tenir cette année du 20 au 23 octobre 2022. Avant de se positionner sur la ligne de départ, les milliers de participants à cet évènement sportif constitué de quatre courses, il y a toute une préparation à ne pas négliger. Cela va de l'entraînement, à la nutrition en passant par la préparation de son équipement. Ce qui est sûr, c'est que pour les participants aux courses, l'objectif c'est de franchir la ligne d'arrivée à la Redoute, à Saint-Denis. (Photo d'illustration : rb/www.ipreunion.com)
Cet évènement sportif est composé de 4 courses qui jalonnent l’intérieur, les hauteurs et les littoraux de l’île : la Diagonale des fous, le Trail de Bourbon, la Mascareignes et le relais Zembrocal.
Des milliers de coureurs se préparent ainsi à arpenter les sentiers de l’île. Le mental, le physique et la nutrition sont trois paramètres importants pour une bonne préparation. En plus de l’accompagnement familial et l’assistance dont certains peuvent bénéficier lors des courses.
- Objectif : franchir la ligne d’arrivée -
Pour Jocelyn, futur fou – et donc participant à la Diagonale des Fous dans la catégorie vétéran 4 –, il a été difficile de se préparer pour cette année. "Il a fallu conjuguer entre vie professionnelle, personnelle et les entraînements. Je pense être à peu près prêt", lance-t-il. Si l’inspecteur des impôts a déjà fait plusieurs diagonales des fous dans le passé, "l’objectif cette année c’est de la terminer à nouveau !". C’est en duo que ce passionné de course de montagne compte bien le faire à l’occasion des 30 ans d’existence de ce rendez-vous sportif annuel. Il compte bien arriver le samedi 22 octobre avant minuit, "voire même avant 6 heures du matin le lendemain".
L'entraînement de Jocelyn, futur fou de la course, a débuté à la fin de l’année 2021. Il a alterné entre les entraînements et les renforcements musculaires (gainage, abdos, étirements) en semaine et les "longues sorties" de plusieurs heures de marche de façon ponctuelle. "Cette semaine je compte faire un parcours de 8 à 10 heures de marche et ainsi commencer à 4h – 4h30 du matin. Comme pour la diagonale, et en totale configuration avec l’épreuve, je vais apporter avec moi ma couverture de survie, la lampe frontale, la tenue, l’eau, etc", détaille le saint-paulois.
Pour rallier la ligne de départ à la ligne d’arrivée, il faut aborder son épreuve "comme une grande balade", conseille de son côté Jérôme Pépin, organisateur de course et coordonnateur de manifestation sportive à Saint-Denis. Ancien participant au Grand Raid, Jérôme Pépin affirme qu’il est indispensable de s’entraîner et qu’il faut " savoir écouter son corps lors de la course". Comme l’ajoute Julien Barcatoula, directeur du magasin franchisé R-Running Réunion, spécialisé dans les courses et le trail, "il faut savoir partir à son rythme". Selon les professionnels, la préparation au Grand Raid doit se faire au moins un an à l’avance.
Pour les amateurs, les novices de la course, Jérôme Pépin recommande aux coureurs de faire des sorties de nuits. "C’est important de le faire car il faut savoir s’entraîner et courir avec la lampe frontale. Le mieux c’est aussi de faire de longues sorties à partir du mois de mars – avril", conseille le sportif. Pour soulager ses muscles, ses articulations, les coureurs peuvent effectuer "un entraînement croisé". "C’est-à-dire que le week-end on peut faire des sorties à vélo. Cela sollicite les mêmes muscles que ceux utilisés pour courir. Après en semaine on peut faire quelques footings et du renforcement musculaire", poursuit-il. A la différence de Jocelyn, traileur amateur, les professionnels ont leur propre planning et sont beaucoup plus réguliers. "Certains font également de la rando-course en montagne toutes les deux semaines ; ils alternent entre le footing et la course", affirme le coordonnateur de manifestation sportive.
Au-delà de la préparation physique, le mental joue également son rôle dans les épreuves. Il est donc important de se conditionner psychologiquement pour arpenter les kilomètres des différents parcours. Jérôme Pépin alerte sur les phases d’euphorie qui peuvent vite conduire "à des coups de fatigue", au bout de 6 à 5 heures de courses. C’est pourquoi il conseille aux futurs participants de bien s’hydrater et de bien se reposer avant le 20 octobre. Le Jour J. "C’est là aussi que l’assistance, l’aide de la part de ses proches est important", ajoute Jocelyn.
- Le bon équipement -
Mais s’y préparer c’est aussi bien s’équiper. Comme le martèle Julien Barcatoula, le directeur du magasin R-Running Réunion, pour une bonne course "il faut être bien chaussé !". Pour cela, le professionnel de l’équipement sportif estime que le choix de la paire de chaussures doit se faire selon la morphologie, la légèreté de la chaussure et les amortis. "Pour la Diagonale des Fous, on recommande à nos clients d’avoir au moins deux chaussures lors de la course. Une paire déjà utilisée et une paire presque neuve achetée au maximum trois semaines avant l’épreuve ; le temps de se faire à la chaussure", clame-t-il. L’expert en équipement explique qu’une paire de chaussures c’est 600 à 800 kilomètres de course avec des amortis ou des crampons. Au-delà, elle est usée. Il recommande aux concurrents de préférer la chaussure type "trail" qui permet une meilleure adhérence au sol, à la différence du "running" susceptible de s’abîmer au contact du paysage montagneux.
Pour ce qui est des vêtements (tee-shirt et short), cela reste moins important que le reste de la préparation estime le directeur de R-Running. Le conseil de notre expert pour le choix du tee-shirt : "un haut aéré et/ou à séchage rapide". Au sac de course pour la compétition viennent s’ajouter l’équipement obligatoire imposé par l’organisation du Grand Raid : la lampe frontale et sa batterie, la réserve d’eau, le sifflet, le téléphone portable, des bandes adhésives ou strappings, une réserve alimentaire, un vêtement de pluie imperméable avec capuche et coutures thermo-soudées, un vêtement chaud, une seconde peau, un gobelet réutilisable, une pièce d’identité ou encore les couvertures de survie. Le Grand Raid précise sur son site la liste de l’équipement type à avoir.
Et puis pour ce qui est de la nutrition, un conseil de la part de nos experts : "il faut manger ce que l’on aime". L’alimentation doit être variée sur une année sans trop d’excès et d’autant plus à l’approche des épreuves. Eau, Féculents, racines (comme la patate douce), légumes, fruits, bars énergétiques ou encore boissons énergétiques.
Pour ce qui est du budget pour pouvoir participer au Grand Raid, notre conseiller en équipement habitué des courses de montagne, explique qu'il faut compter entre 3 à 4.000 euros pour une année. "Cela comprend l’équipement - avec notamment les 4 à 7 paires de chaussures utilisées en moyenne en un an-, l’inscription au Grand Raid et autres courses sur l’année ou encore la nutrition", explique Julien Barcatoula. Un coût susceptible de changer face à la crise économique actuelle. Le directeur du R-Running de Saint-Denis relève une augmentation des prix de ses produits de l’ordre de 30 à 35 % suite au manque d’approvisionnement.
- Les conseils de dernière minute -
Au fur et à mesure que le jour fatidique se rapproche pour les coureurs, il est judicieux selon Jérôme Pépin de diminuer ses jours d’entraînement, " deux semaines avant le début des épreuves. Pour permettre la régénération du corps. Et puis il faut faire également le plein de sommeil et manger beaucoup de légumes la semaine qui précède. " De son côté, Julien Barcatoula explique que pour éviter les abandons, il faut savoir écouter son corps. "Le plus important aussi c’est de ne pas consommer de produits que l’on ne connaît pas, que l’on n’a pas l’habitude de prendre. Au risque d’avoir des soucis gastriques ; un problème devenu aujourd’hui assez récurrent dans le milieu de la course", réaffirme le directeur de magasin. Comme le rappellent nos interlocuteurs "il faut bien s’hydrater pendant les entraînements, et surtout lorsque la course va avoir lieu".
Jocelyn, notre coureur amateur, confie qu’il a fait le choix lui de s’orienter vers une alimentation adaptée avec par exemple moins de gras, "moins de cari la pâte cochon" dit-il avec humour. Cela va donc être pomme de terre, pâte, viande blanche au menu de la dernière semaine avant de s’élancer avec les autres folles et fous participant.e.s. "J’espère bien que c’est ma dernière course", conclut-il.
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