Tribune libre de Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu

"Il est urgent de reprendre les négociations"

  • Publié le 13 avril 2016 à 11:58

Le maire de Saint-Leu a regretté que les négociations entre patronat et syndicats n'aient pas permis de trouver un accord et mettre fin aux blocages. Nous publions ici intégralement son communiqué du mardi 12 avril 2016.

Notre île connaît une situation économique très difficile et tout le monde doit se serrer la ceinture depuis déjà un bon moment. Evidemment, en pareille période de crise où les dotations diminuent, ou les carnets de commande peinent à se remplir, ce sont d’abord les salariés et les petites entreprises qui trinquent ! Il y a de véritables responsabilités politiques et d’abord au niveau local qui conduisent aux difficultés auxquelles nous sommes confrontées.

La politique de l’autruche qui consiste à se cacher que les choix d’investissements régionaux ont des conséquences directes sur toute la filière BTP montre concrètement ses limites en renvoyant dos à dos syndicats et patronaux dans un silence assourdissant de la pyramide inversée acteur principal du développement économique.

Les acteurs du BTP tirent pourtant la sonnette d’alarme depuis plus d’un an et n’ont pas attendu les NAO pour prévenir des difficultés encore plus grandes qui attendaient le secteur déjà en crise au moment de leur cri d’alarme il y a 1 an !

Mais le blocage total n’est pas la solution, la prise d’otage des Réunionnais et des autres secteurs de l’économie n’est pas la bonne réponse, pas plus que l’ultimatum indécent lancé par la FRBTP aux syndicats. Il est urgent de reprendre les négociations, de nommer un médiateur afin d’inviter les parties prenantes à la raison dans leurs revendications et permettre de renouer les conditions d’un dialogue social équilibré et juste.

Si les réticences des acteurs du BTP à proposer une augmentation supérieure à leurs capacités doit être entendues, et notamment les PME qui tirent la langue pour ne serait-ce maintenir les emplois, il n’est clairement pas acceptable de la part des représentants de la FRBTP  de poser comme ultimatum de passer de 0,8% d’augmentation à 0,4%. Une telle manœuvre ne peut qu’entraîner une colère légitime des représentants syndicales. Cela n’est pas  respectueux pour les acteurs syndicaux engagés dans la négociation et un tel coup de pression ne peut avoir pour conséquence que de faire capoter toute discussion et susciter la colère des syndicats ! Aussi, chacun des partenaires doit faire un pas, à commencer par lever l’ultimatum pour se remettre de façon responsable autour d’une table.

Je regrette que La collectivité en charge du développement économique, ainsi que l’Etat ne soient pas intervenus davantage en amont pour éviter la rupture dont les conséquences malheureusement touchent des familles entières paralysées sur des routes déjà saturées, des entreprises déjà en tension et là encore fortement pénalisées !

Thierry Robert

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1 Commentaires
TAGOUN
TAGOUN
9 ans

Tu as raison Thierry et toi tu es bien placé pour connaître la situation.

Mais quel silence assourdissant du côté de la Préfecture........donc de l'Etat !