Urbanisme commercial à La Réunion

Les grandes surfaces mangent les petites

  • Publié le 7 décembre 2006 à 00:00

L'équilibre était difficile à conserver et il ne l'a pas été : à La Réunion, comme en métropole, les grands groupes de distribution ont largement dépassé les petits magasins de proximité. Une logique de concentration est à l'oeuvre et la réglementation visant à protéger une forme de commerce à taille humaine n'a pas atteint ses objectifs.

À La Réunion, le phénomène a été particulièrement rapide et tend encore à
s'accélérer : les grands groupes commerciaux de périphérie se multiplient et font de l'ombre aux petites surfaces des centres villes. Mercredi 6 décembre 2006, la chambre de commerce et d'industrie de La Réunion proposait ses mesures " pour un développement équilibré et durable " mais dressait déjà un constat quelque peu amer : la réglementation mise en place pour tenter de préserver une forme d'équilibre entre les différentes formes de distribution n'a pas atteint ses objectifs. Les centres commerciaux de périphérie sont de plus en plus grands, attractifs et complets et, contre eux, les commerces de proximité ont du mal à lutter. Ils sont d'ailleurs incités à grossir pour ne pas disparaître. Un phénomène lié à la combinaison des logiques des acteurs de l'aménagement avec celle des grands groupes qui paraît inéluctable.

Ne pas bloquer toute dynamique

" Le Schéma de Développement Commercial, initié pour guider les choix des décideurs n'a jamais été évoqué en CDEC. L'Office Départemental d'Equipement Commercial est en panne - ou en sommeil volontaire, et ne peut jouer son rôle de régulation ", explique-t-on à la CCI. La réglementation serait-elle impuissante et ce phénomène économique irrestible? En tout cas, les élus de la CCI ont tenté de réduire le volume annuel des nouvelles autorisations. Du coup, l'année 2005 a connu un net recul des autorisations délivrées par rapport à 2004 et 2006 devrait également rester sur cette tendance ralentie. A terme, la CCI souhaite fixer un plafond annuel autour de 25.000 m_ par an pour ne pas, non plus, " bloquer toute dynamique ". Il apparaît par ailleurs que dans une île comme La Réunion, la probabilité d'une concentration excessive exige l'existence d'une loi anti-trust. L'amélioration et l'extension de l'article 56 de la loi de programme pour l'Outre-Mer qui fixe à 25% le seuil maximum que peut détenir un même groupe ou une même enseigne dans la distribution alimentaire pourrait jouer ce rôle.
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