Evénement

Saint-Denis : le défilé du 20 Désanm fait son grand retour

  • Publié le 13 décembre 2022 à 18:31
  • Actualisé le 14 décembre 2022 à 10:14

Lors de la présentation du programme du 20 Désanm pour la ville de Saint-Denis, ce mardi 13 décembre 2022 à Îlet Quinquinat, la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, les représentants de l’association Miraz Partaz et tous les intervenants du projet se sont réunis pour présenter le déroulé de l’événement. Le défilé fera son grand retour après trois ans. C’est avec la contribution de chacun que la ville souhaite rendre hommage aux ancêtres. Le 20 Désanm sera célébrée en musique auprès du public. L’ensemble des quartiers de la ville a été convié à la célébration de cette commémoration : les associations et habitants des différents endroits de la ville vont converger vers la Place Marcadet pour défiler jusqu’au Barachois. (Photo d'archive rb/www.imazpress.com)

Le 20 désanm "c'est l'élévation de chacun par la connaissance de notre histoire, une partie de l'histoire la plus ignorée et qui fait le plus notre fierté" estime la maire de Saint-Denis Ericka Bareigts. Celle-ci évoque l'intérêt de continuer d'en parler et de mettre en valeur le travail qui a été fourni afin de toucher le plus de personnes possible.

Les thèmes de la célébration retenus pour cette année sont l'histoire des affranchis et des engagés. Pour cela historiens, militants et bien d'autres sont intervenus pour aider à la reconstitution du passé de nos ancêtres. Lors de la préparation des festivités, s'est dégagée la volonté de "renouer avec la médiation culturelle" précise Ericka Bareigts.

https://www.youtube.com/watch?v=rloRuq2_j7A

Des spécialistes, tel que Stéphane Boquet, sont intervenus dans différents quartiers de la ville. L'essentiel de leur intervention était de transmettre l'histoire des camps d'esclaves de notre île. Au total, 72 heures de médiation sur 18 quartiers de la ville ont été organisés tout au long de l'année. Suite à cela, différents ateliers ont été réalisés dans certains quartiers : maloya, kozkoif, restauration de la fontaine Tadra, graffitis auprès de l'artiste Vincent Box, qui a réalisé le portrait de l'esclave Jacquot que nous retrouvons sur l'affiche de l'événement.

- Retour des festivités -

La maire de Saint-Denis rappelle par ailleurs que pendant la période Covid," il y a eu de nombreuses restrictions qui n'ont pas permis à la ville de célébrer le 20 Désanm comme elle le souhaitait." "Il y a eu un semblant de 20 Désanm, pas de défilé" précise-t-elle. Cette année marque donc le retour du défilé, avec de 1200 participants qui quitteront leur quartier pour rejoindre la place Marcadet et assister aux discours officiels.

Ainsi avec la collaboration de l'association Miraz Partaz l'idée de recréer en grandeur nature le camp d'esclave Jacquot a été proposée, sachant qu'en 2020 un mini camp d'esclave avait été réalisé. Cette année était l'occasion de "rendre le projet plus concret et donc d'accueillir plus de personne".

L'objectif est de faire comprendre à chacun l'importance de ces camps pour nos ancêtres, "là où tous les patrimoines immatériels ont vu le jour, que ce soit la cuisine, les tisanes ou la langue" précise Stéphane Boquet. Le début des discours se fera à 16h avec l'ensemble des participants de chaque quartier, ainsi qu'un représentant du ministère de la culture et des invités du Mozambique et de Madagascar, s'enchaînera à 18h la remontée jusqu'au Barachois où se produira différents artistes tels que Ti Moris (Zarboutan Maloya), Maya Kamaty et les Tambours de Brazza, venus tout du Congo.

Enfin à 19h45 le traditionnel départ de feu aura lieu dans 11 des quartiers qui ont participé au projet, pour permettre à tous de profiter du spectacle juste en sortant de chez eux et en levant les yeux au ciel.

- La symbolique de l'événement -

Le projet tenait à cœur à chacun des participants. "Toutes les étapes on été pensées dans une démarche de partage" expliquent les organisateurs. Pour rendre compte de l'importance du 20 désanm les membres de l'Association du Quartier de l'Îlet Quinquinat (AQIQ) ont pris la décision de se rendre jusqu'au Camp Jacquot (Place Marcadet) à pieds.

La présidente de l'association, Frankline Vochré, explique en effet que "toutes les religions font du pèlerinage, au moins une fois dans l'année on peut faire ça pour nos ancêtres". Cet acte est donc pour eux un acte symbolique pour rendre hommage à leurs ancêtres.

https://www.youtube.com/watch?v=nv957qy8gRA
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