Après l'observation de chauves-souris Roussette noire, le groupe Chiroptères océan Indien (GCOI) rappelle que "les chauves-souris sont les seuls mammifères terrestres indigènes de l'île". Parmi les 3 espèces identifiées à ce jour à La Réunion figure la Roussette noire (Pteropus niger). Endémique des Mascareignes, il s'agit de la plus grande chauve-souris de l'île. Elle mesure un mètre d'envergure et pèse environ 500 g. Plusieurs dizaines sont présentes sur l'île, elle avait disparu à la fin du 19ème siècle avant de réapparaître (Photo D.R./GCOI)
Cette espèce arboricole se suspend aux branches des arbres dortoirs et est active de la fin d'après-midi jusqu'au lever du jour. "De par son régime alimentaire frugivore, elle consomme des fruits, des feuilles, des fleurs et du nectar tout au long de l'année", explique le groupe Chiroptères océan Indien (GCOI). "Elle joue donc un rôle extrêmement important dans la régénération des forêts puisqu'elle fait partie des derniers animaux capables de disperser les grosses graines de certains arbres. Sans cette espèce, ces arbres souvent endémiques et rares sont voués à disparaître."
La perte de son habitat naturel (déforestation) et le dérangement ont mené à sa disparition sur l'île entre 1772 et 1800, "mais plusieurs dizaines d'individus sont de nouveau observés depuis le début des années 2000". Très certainement revenue à la faveur de courants cycloniques depuis l’île Maurice, la Roussette noire s'est réinstallée peu à peu.
"Il s'agit-là d'une voie de colonisation classique de l'espèce vers l'île, naturelle, non contrôlée et tout à fait normal. D'autres arrivées épisodiques pourraient très bien avoir lieu à l'avenir", indique le GCOI.
- Des balises GPS -
Alors combien sont-elles à ce jour ? "Plusieurs dizaines", précise Pauline Malandain, animatrice et médiatrice faune sauvage. Pour des raisons de conservation, l'association ne peut communiquer sur le chiffre exact, mais la population est en augmentation depuis 2007 (pour rappel les chauves-souris ne pullulent pas, elles ne font qu'un seul petit par an, et seulement 50 % des juvéniles arrivent à l'âge adulte).
Présentes sur au moins trois arbres dortoirs permanents et quelques dortoirs temporaires sur l'ensemble de l'île, le GCOI réalise actuellement une étude scientifique pour connaître leurs déplacements.
"Plusieurs individus ont donc été équipés de balises GPS et apportent mensuellement de nouvelles données qui sont en cours d’analyse. D’autres études ont également démontré que 86 % des points de pose sont en zone naturelle, 20 % en zone de végétation indigène intacte ou peu dégradée, 12 % en zone à vocation agricole dont 1,3 % dans des vergers déclarés." "Une excellente nouvelle donc pour ce (seul) mammifère volant que l’on accuse régulièrement à tort de piller les vergers", souligne le groupe Chiroptères océan Indien.
D’ailleurs, "contrairement à l'île Maurice qui ne compte plus que 4 % de forêt sur son territoire pour plusieurs dizaines de milliers de roussettes, La Réunion, elle, compte 40 % de forêt pour quelques dizaines d'individus seulement, avec un patrimoine mondial naturel labellisé par l'Unesco". "Pour éviter que le triste abattage massif qu’ont connues les roussettes à Maurice (50.000 individus tués entre 2015 et 2018) ne se réitère sur l’île, le GCOI travaille en concertation avec les acteurs de la filière agricole de La Réunion depuis 2018."
- Espèce menacée d'extinction -
De plus, "l’espèce est toujours considérée comme menacée d’extinction (classée "en danger critique" selon la liste rouge nationale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN))", note l'équipe du GCOI.
Pour rappel, toutes les espèces de chauves-souris de La Réunion sont protégées au titre de l’article L.411-1 du Code de l’Environnement et de l’Arrêté ministériel du 17 février 1989 qui fixe les mesures de protection de ces espèces animales.
"Il est donc notamment interdit de les détruire, de les capturer, de les transporter et de détruire leur gîte. Les sanctions pénales encourues s’élèvent à 150.000 € d’amende et 3 ans d’emprisonnement. Elles peuvent être doublées en coeur de Parc National ou au sein d’une Réserve naturelle.
Par ailleurs, en cas d’infraction en bande organisée, les sanctions s’élèvent alors à 7 ans d’emprisonnement et 750.000 € d’amende", conclut le GCOI.
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A Maurice, elles mangent les mangues et les letchis . Du coup ces fruits sont rares et donc chers.
Si li.mange mon letchis ek mon.mangue ki sa y gagne 75000 euros.ammende?
Très informatif
Merci
Merci de vous intéresser à ce gentil mammifère.
et Maurice, néna presque pu de forêt .. lé écrit dans larticle
Les pieds de leetchis sont recouverts de filets à Maurice pour éviter qu’elles ne dévorent tout