Ultra-sécurisés

Mondial-2018: les camps de bases, des "bunkers" quasi inaccessibles

  • Publié le 19 juin 2018 à 19:08
  • Actualisé le 19 juin 2018 à 21:35

Citadelles assiégées par les médias en quête de scoops ou des fans un peu trop curieux, la majorité des camps de base des 32 équipes du Mondial-2018 ressemble à des "bunkers" ultra-sécurisés et à l'écart des centres-villes, pour préparer les matches en toute sérénité.

- Murs de quatre mètres de haut -

Les cas des favoris est éloquent. Prenons l'exemple de l'Argentine qui vit recluse dans le centre d'entraînement de Bronnitsy (60 km au sud-est de Moscou). Les coéquipiers de Lionel Messi ne sortent même pas fouler le terrain la veille d'un match. Le seul moment où ils peuvent s'évader reste les conférences de presse et les déplacements pour les prochaines rencontres.

En outre, selon des sources proches de l'Albiceleste, les joueurs ne sont même pas allés se promener en ville, et n'ont eu que... cinq minutes pour observer la fresque géante consacrée à Lionel Messi qui occupe tout le mur d'un bâtiment proche! L'Espagne à Krasnodar, l'Uruguay à Nijni Novgorod, la Colombie à Kazan, ou encore le Mexique et la France à Moscou, tous ont choisi de procéder de la même façon avec un camp de base inaccessible sans montrer patte blanche.

Idem pour les Allemands, qui sont totalement isolés du monde extérieur. Leur camp de base de Vatutinki est à une heure de route de Moscou, et on n'y voit jamais un fan, pour la bonne raison que tout contact, même visuel, avec les joueurs est impossible. Le très grand domaine dans lequel ils vivent est entouré de murs de quatre mètres de haut. Et après l'entraînement ouvert au public le lendemain de leur arrivée, toutes les séances sont désormais à huis clos, avec seulement les 15 minutes obligatoires pour prendre photos et vidéos de l'échauffement.

Les journalistes sont admis dans le domaine, où un espace de travail leur est réservé, mais ils sont totalement isolés des joueurs et ne peuvent avoir aucun contact spontané avec eux. L'équipe est "bunkerisée", pour assurer sa tranquillité, et la communication est du coup parfaitement contrôlée par l'encadrement, qui décide quel joueur peut rencontrer des médias et à quel moment.

- Famille admise pour le Brésil, fans pour le Pérou -

Dans le cas du Brésil, l'encadrement a misé sur plus de souplesse. Les joueurs peuvent aller rendre visite à leurs familles, hébergées dans un hôtel voisin, avec même une salle spéciale pour recevoir les enfants. "Tout a été très bien pensé", se félicite le capitaine Marcelo. "Nous sommes très heureux d'être proches des familles."

Du côté de l'hôtel Sheraton Sheremetievo, le camp de base du Pérou situé à environ deux kilomètres de l'aéroport de Moscou, on peut y entrer comme dans un moulin. De sorte que le hall de l'établissement voit défiler les fans, les journalistes et les membres de l'équipe technique. En toute harmonie et sans drame.
"Depuis que (Ricardo) Gareca est arrivé à la tête de l'équipe nationale, il a facilité la proximité des supporters. Ils nous permettent d'être proches, même lors des entraînements. Pouvoir prendre une bière dans cet hôtel à leurs côtés est un moyen de remercier ceux d'entre nous qui viennent de loin", apprécie Giancarlo Raez, un supporters des Incas originaire de Miami.

Edison Flores et Renato Tapia, deux titulaires indiscutables de la sélection, peuvent par exemple se rendre sur le balcon pour saluer les fans du premier étage: "Il faut gagner contre la France", lancent les supporters. "Merci", répondent-ils avec courtoisie.

Signe d'une atmosphère détendue, les conférences de presse commencent toujours par des blagues. Un jour, un journaliste s'est assis à la place réservée au sélectionneur, a pris le micro et a lancé comme s'il était un joueur: "Nous avons gagné contre la France, merci à tous", suscitant les rires des camarades. La décontraction, finalement la formule gagnante ?
AFP

guest
0 Commentaires