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L’accord UE-Mercosur, c’est non !

  • Publié le 20 novembre 2024 à 20:55
  • Actualisé le 20 novembre 2024 à 20:57

Alors que les agriculteurs expriment leur colère sur nos routes, l’Union européenne et le bloc des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et Bolivie) s’apprêtent à entériner le traité de libre échange UE-Mercosur. Celui-ci vise à accroître les transactions commerciales de biens et de services avec le bloc sud-américain.

Place publique s’oppose à la signature de ce traité car il est …

Désastreux pour notre agriculture et nos agriculteurs

Nous connaissons déjà une crise agricole profonde et ce traité fera peser une concurrence déloyale accrue sur nos agriculteurs, faisant entrer dans le marché européen des produits issus d’exploitations sud-américaines ne respectant pas les mêmes normes environnementales et sociales que les nôtres.

Délétère pour les droits humains

Les productions de viande bovine, de volaille ou encore de sucre en Amérique du Sud représentent les principaux facteurs de déforestation en Amazonie, de déplacements de population et de violations des droits humains. Les produits destinés à l’export sont bien souvent obtenus dans des conditions marquées par des conflits violents qui font payer un lourd tribu aux populations rurales autochtones.

Climaticide, et catastrophique pour la biodiversité

La déforestation grandissante de l’Amazonie est par ailleurs un grave danger pour la biodiversité et le climat, entraînant une augmentation alarmante des émissions de gaz à effet de serre chaque année.
Alors que les conséquences du dérèglement climatique se font de plus en plus sentir à travers le monde, il est urgent de changer de logiciel.

Pour une véritable souveraineté alimentaire européenne, nous devons sortir de la religion du libre-échange et de la moins-disance sociale et environnementale liés à ce type d’échanges commerciaux. Nous devons bâtir une agriculture durable, résiliente face aux changements climatiques et rémunératrice pour nos agriculteurs.

Mais le refus de ce traité ne sera pas suffisant face à la détresse des agricultrices et agriculteurs français.

Il faudra encore se pencher sur les autres grands défis de l’agriculture française : les conséquences du changement climatique, la refonte de la Politique Agricole Commune et de son système de subvention favorisant les plus gros, la démographie professionnelle, l‘inévitable transition agroécologique, la dépendance totale à l’énergie importée, et les questions de surendettement.

Le défi est immense pour notre agriculture, les chantiers nombreux, notre détermination absolue.

Place Publique

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