Tribune libre du Komité Pangar

Demande de révision de l’arrêté de catastrophe naturelle suite au cyclone Garance

  • Publié le 20 mars 2025 à 09:01

Le 28 février 2025, le cyclone Garance a frappé notre île avec une violence inédite, causant des pertes humaines tragiques et des destructions matérielles considérables. Nous avons pris acte et apprécié votre visite des 6 et 7 mars, qui témoigne de votre volonté et de celle de l’État d’apporter un soutien à notre île sinistrée (Photo : rb/www.imazpress.com)

Toutefois, nous souhaitons vous interpeller sur les insuffisances manifestes de l’arrêté interministériel du 12 mars 2025 reconnaissant l’état de catastrophe naturelle pour La Réunion. Certes, les 24 communes de l’île ont été intégrées à ce dispositif, mais nous constatons avec stupéfaction et incompréhension que seules Sainte-Marie et Sainte-Rose ont été reconnues pour le phénomène de "vents cycloniques", tandis que les 22 autres communes ont été limitées à la reconnaissance des "inondations et coulées de boue" en dépit des dommages qu’elles ont subis.

Cette distinction arbitraire ne reflète en rien la réalité des événements climatiques qui ont ravagé l’ensemble du territoire comme vous avez pu le constater. De nombreuses habitations, infrastructures et exploitations agricoles ont été détruites par des vents violents dépassant 200 km/h et des précipitations excédant 400 mm en plusieurs endroits. Nous nous permettons également de vous rappeler qu'outre les particuliers, communes ou collectivités territoriales, les agriculteurs, TPE et PME dépendent directement de la classification en état de catastrophe naturelle des “vents cycloniques” afin de bénéficier, dans des délais réglementés, de dédommagement ou d'indemnisation suite à cette épreuve.

L’événement exceptionnel qui nous a touchés ne doit pas laisser dans l’esprit de notre population un sentiment d’injustice amère quant au traitement des dommages et à la révision des plans de prévention des risques et autres normes de construction dont on a pu constater l’inadéquation au phénomène du changement climatique.

Nos remontées d’informations nous font tirer un enseignement capital. Les normes françaises et règlements doivent nécessairement dans un avenir proche, être adaptés pour notre territoire insulaire éloigné de la France hexagonale par les acteurs locaux afin que cesse l’infantilisation des territoires ultra-marins. Nous y reviendrons ultérieurement.

Monsieur le Ministre, nous vous demandons instamment de réviser l’arrêté du 12 mars 2025 afin que toutes les communes affectées par les vents cycloniques puissent être justement reconnues et bénéficier des indemnisations appropriées. Nous estimons que le soutien de l’État ne saurait être partiel ni inéquitable lorsque des populations entières sont plongées dans la détresse.

Dans l’attente d’une action concrète et rapide de votre part, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre considération distinguée.

P/ le Komité Pangar !

Le Président Eric Ismaël

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