Tribune libre

Guichet Unique : l’entrepreneuriat local alerte sur les  dysfonctionnements et sur la nécessité de trouver des solutions

  • Publié le 19 janvier 2023 à 17:41

Les acteurs de l’économie réunionnaise : CPME et MEDEF, Ordre  des Avocats de St Denis, Ordre des Avocats de St Pierre, Chambre  des Notaires, Compagnie des Commissaires aux comptes Réunion  Mayotte et Ordre des Experts Comptables de La Réunion dénoncent  les dysfonctionnements du Guichet Unique. 

Quinze jours après son entrée en vigueur obligatoire, le Guichet Unique  opéré par l’INPI se caractérise par une complexification du process et des  incertitudes majeures sur sa fiabilité. Malgré les avertissements des  entreprises et de leurs mandataires professionnels du Chiffre et du Droit,  la mise en place précipitée du Guichet Unique pénalise les entreprises et  leurs mandataires et alourdit la charge administrative de ces derniers.  

Rappel du contexte  

C’est une des mesures de simplification issues de la loi Pacte du 22 mai  2019 : remplacer tous les Centres de Formalités des Entreprises par un  Guichet Unique Electronique auprès duquel les entreprises ou leurs  mandataires doivent effectuer l’ensemble de leurs formalités : Formalités de création ii modification et cessation d’activité, bénéficiaires  effectifs, dépôt des comptes annuels, dépôts d’actes au RCS… quel  que soit leur secteur d’activité.  

Confié à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI), ce guichet  unique est ensuite chargé de transmettre ces informations aux  administrations et aux organismes chargés de la tenue d’un registre de  publicité légale (INSEE, greffe du tribunal de commerce, chambre de  Métiers et de l’Artisanat, Chambre de Commerce et de l’Industrie, service  des impôts, sécurité sociale…). 

Des bugs préjudiciables 

Depuis la mise en place du Guichet Unique, on constate un certain  nombre de dysfonctionnements susceptibles d’avoir des conséquences  négatives et significatives sur l’activité des entreprises. Ces  dernières vont pâtir d’un retard considérable dans le traitement de  leurs formalités voire être dans l’impossibilité de respecter certaines  de leurs obligations légales avec des sanctions à la clef.  

- Impossibilité de réaliser un certain nombre de formalités de  modification,  

- Difficultés de connexion nécessitant de réinitialiser le mot de passe  à chaque connexion,  

- Lenteur de fonctionnement du site,  

- Difficultés de remontée d’informations entre le guichet unique et les  différents registres qui empêchent d’effectuer des formalités  modificatives,  

- Pièces justificatives inutilement demandées par le portail… ? 

Au niveau local 

Pour les entreprises locales, c’est un retour en arrière ! La plateforme  Infogreffe, en place depuis 3 ans sur le territoire, fonctionnait bien ! Cette  plateforme permettait jusqu’au 31 décembre 2022 de réaliser toutes les  formalités juridiques relatives aux sociétés et commerçants sans difficulté  que ce soit en tant que chef d’entreprise directement ou via son  mandataire professionnel du chiffre et du droit. 

Pourquoi faire subir cette situation de blocage aux entreprises ? Il faut se  souvenir des dysfonctionnements graves subis par nos entreprises  lorsque nos greffes ultramarins étaient publics, par manque de moyens  dont disposait la justice. Plus de 2 ans pour obtenir un nouveau KBIS ou  une modification, avait déjà conduit les acteurs économiques à se 

mobiliser pour obtenir une privatisation de nos greffes, et ainsi un retour à  la situation « normale » de traitement administratif.  

Ce retour en arrière est intolérable, et nous ne pouvons concevoir que de  nouvelles lourdeurs administratives paralysent la dynamique économique  de notre île. 

Au niveau national  

Nos instances demandent le maintien d’un dispositif transitoire. 

En effet, même si la procédure de secours prévue à l’arrêté du 28 décembre 2022 a été activée avec pour objectif d’éviter un blocage plus  important de la vie économique, le process est lourd : retour du papier et  multiplication des interlocuteurs. Force est également de constater que  nos territoires ultramarins n’ont pas été intégrés dans les réflexions sur le  nouveau processus de l’INPI, puisque les horaires d’appel en cas de  problèmes sont uniquement calés sur l’amplitude métropolitaine.  

De plus, la procédure dérogatoire Infogreffe ne concerne que 4 typologies  de démarches.  

Afin, d’éviter des perturbations massives de l’enregistrement des  formalités, les Professionnels du Chiffre, du Droit et de l’Entreprise  souhaitent le maintien d’Infogreffe dans son entièreté jusqu’à ce  que la plateforme de l’INPI soit totalement opérationnelle.  

CROEC / CRCC / Barreau de St Denis / Barreau de ST  PIERRE / Chambre des Notaires / CPME / MEDEF 

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