Dans le cadre de son déplacement aux Antilles, le ministre d’État en charge des Outre-mer a confirmé qu’il déposerait au nom du gouvernement avant l’été un projet de loi visant à lutter contre la vie chère dans les territoires ultramarins. (Photo : www.imazpress.com)
Cette annonce est bienvenue alors que la vie chère continue d’empoisonner l’existence des citoyens d’Outre-mer.
Cependant, il ne peut certainement s’agir ici de repartir de zéro alors que les parlementaires socialistes ont mené depuis plusieurs mois un travail conséquent sur cette question avec une commission d’enquête en 2023 dont j’ai eu l’honneur d’être le vice-président ainsi que deux propositions de loi, une votée à l’Assemblée nationale en date de janvier 2025 et une autre au Sénat en mars 2025.
En effet, notre groupe à l’Assemblée a ainsi fait adopter en première lecture dans le cadre de sa niche parlementaire de janvier dernier une proposition de loi qui met des leviers efficaces sur la table (renforcement du BQP, renforcement des sanctions contre les sociétés ne publiant pas leurs comptes, contrôle accru des concentrations).
J’avais à cette occasion fait adopter un amendement sur la transparence et les marges arrières, une disposition qui doit avoir toute sa place dans le futur projet de loi alors que le ministre a déclaré souhaiter “imposer aussi la transparence sur les marges arrières”.
La vie chère vient de loin et découle de logiques d’économies de comptoir qui perdurent depuis trop longtemps. Il faut donc véritablement s’attaquer à ses causes structurelles.
Elle est bien sûr liée aux prix mais elle est aussi par ailleurs une question de revenus, alors que le niveau de vie des Réunionnaises et des Réunionnais reste grandement inférieur à leurs compatriotes de l’Hexagone (36% de la population sous le taux de pauvreté, 18% de chômage, et des prix 36% plus élevés sur l’alimentation comparés aux prix hexagonaux).
A cet égard, la production locale, synonyme d’emploi pour les habitants de notre île, doit pouvoir prendre toute sa place dans l’avènement d’un système économique plus juste.
Philippe Naillet, Député de La Réunion