L'Insee (institut national de la statistique et des études économiques) et la Dieccte (direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) ont dressé ce mardi 26 juin 2012 le bilan des services marchands à La Réunion depuis 2005. L'objectif : mieux orienter les actions visant à l'accompagnement de l'innovation, la valorisation des métiers et la structuration des entreprises du secteur. Il en ressort notamment qu'à la fin 2010, 39 000 salariés travaillent dans les services marchands, soit une hausse de 17% par rapport à 2005, et cela malgré deux crises successives, sanitaire puis économique.
Ainsi, selon l'Insee et la Dieccte, entre 2005 et 2010, les services marchands, qui concernent notamment les transports, l'hébergement-restauration, la communication et le soutien aux entreprises, montrent leur capacité à résister à la crise. En effet, sur cette période, le nombre de salariés a augmenté de 17 % malgré deux crises successives, sanitaire puis économique, alors qu'il augmentait de 7 % pour l'ensemble des salariés réunionnais.Deux activités de soutien aux entreprises emploient le tiers des salariés du secteur, soit 13 700 salariés : les activités spécialisées, scientifiques et techniques d'une part et les activités de services administratifs et de soutien d'autre part. Les activités spécialisées, scientifiques et techniques créent beaucoup de richesses (520 millions d'euros de valeur ajoutée) et sont très dynamiques depuis 2005 (+ 21 % de salariés) mais elles restent peu développées sur l'île. En effet, seulement 2,5 % de l'ensemble des salariés de l'île travaillent dans ces activités contre 4 % en province.
L'Insee et la Dieccte notent qu'à la fin 2010, 39 000 salariés travaillent dans les services marchands, soit un salarié sur cinq (19 %). C'est moins qu'aux Antilles (21%) et en province (22 %). La première cause est le faible développement du tissu industriel à La Réunion comme aux Antilles ; seulement 8 % de leurs salariés travaillent dans l'industrie contre 17 % en province. Ensuite les services non marchands regroupent la majorité des salariés réunionnais. L'enseignement occupe une place prépondérante en raison de la jeunesse de la population réunionnaise, un tiers de la population de l'île a moins de 20 ans contre un quart en France métropolitaine.
Par ailleurs, le transport de voyageurs est conforté par la croissance de la population et le coût croissant des carburants. Le transport de fret et le transport aérien sont plus en difficulté et auront besoin d'être consolidés.
En 2006, avec la crise du chikungunya, les effectifs dans l'hébergement ont fondu d'un quart, passant de 1 900 à 1 400 salariés. Grâce au retour des touristes en 2011, avec un nombre record de 471 000 visiteurs, le nombre de salariés dans ce secteur est remonté à 1 700 fin 2010 et pourrait même dépasser le niveau de 2005. L'hébergement est donc un secteur où les perspectives d'emplois supplémentaires sont probables. Cependant, l'ampleur de cet essor est conditionnée par le développement de l'offre d'hébergement sur l'île.
La restauration emploie 4 800 personnes fin 2010, soit un quart de plus qu'en 2005. Les services de ce secteur s'adressent surtout aux résidents ce qui lui a permis de mieux résister à la crise sanitaire du chikungunya et à la crise économique de 2008. Ce secteur a profité de la croissance économique de 2006 et 2007 ainsi que de la forte augmentation démographique réunionnaise. La restauration bénéficie donc d'un dynamisme démographique favorable et, pour certaines communes, du retour des touristes.
Enfin, le taux de création d'établissements dans les services marchands est particulièrement élevé à La Réunion : 18 % en 2005 contre 12 % en province. Cela peut s'expliquer par la mobilisation d'aides financières à la création d'entreprises spécifiques aux DOM et par la tentative des demandeurs d'emploi de créer leur propre emploi. Le statut d'auto-entrepreneur, mis en place au 1er janvier 2009, n'a pas dopé les créations d'entreprises déjà élevées sur l'île. En 2011, le taux de création à La Réunion (20 %) reste supérieur à celui de la province (18 %) où l'engouement autour de l'auto-entreprenariat est retombé.
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