1er-Novembre

Hommage aux défuntes et aux défunts

  • Publié le 1 novembre 2024 à 06:26
  • Actualisé le 1 novembre 2024 à 07:55

En ce vendredi 1er novembre 2024, jour de la Toussaint, l'heure est au recueillement pour bon nombre de Réunionnais.e.s. Cette fête chrétienne, originaire du IVe siècle, a été instituée pour honorer ceux qui ont mené une vie exemplaire dans la foi. Depuis, la Toussaint est aussi devenue un jour de commémoration à toutes les défunts, à tous les défunts. En ce jour férié, la population se rend dans les différents cimetières de l'île les bras chargés de fleurs pour célébrer la mémoire de leurs proches disparus (Photo rb/www.imazpress.com)

Mélange de fête et de mélancolie ou encore de religion et de tradition: voilà ce que représente le 1er novembre de nos jours. Mais ça n'a pas toujours été le cas.

Auparavant, la Toussaint était une fête chrétienne datant du IVe siècle, représentant tout comme son nom l'indique la fête de tous les saints. Fêtée le 1er novembre, cette célébration était un moment de joie. Une fête totalement dissociée de la commémoration des morts qui avait lieu le 2 novembre pour la fête des défunts. Comme l'indique le calendrier.

Aujourd'hui les pratiques ont changé, et bien que la Toussaint soit toujours ancrée chez les croyants catholiques, un lien indéfectible existe désormais entre ces deux célébrations, désormais célébrées le 1er novembre sans distinction.

- Un rituel toujours ancré dans l'île - 

Bien qu'étant un rituel religieux, la commémoration des défunts est devenue une habitude ancrée dans les moeurs réunionnaises, même pour ceux qui ne s'identifie à aucune confession. 

C'est d'ailleurs le cas de Natcha, Dionysienne de 46 ans qui explique : "je vais effectivement déposer des fleurs sur les tombes parce que c'est important de ne pas oublier les proches disparus. Mais c'est plus par rapport au mouvement familial que je rendais hommage à mes défunts. Et puis après c'est quelque chose de très personnel, mais rien à voir avec la religion". 

Une opinion qui n'est pas forcément partagée par tout le monde. Amandine 32 ans et Marie 44 ans s'accordent à dire que la commémoration des défunts est un mélange de religion et d'habitude. Amandine renchérit : "il s'agit un peu des deux en réalité, si on y croit, on y va". 

Qu'il soit question de religion ou pas, les habitudes restent bien présentes sur l'île et le 1er novembre offre une occasion précieuse de se reconnecter avec ses racines spirituelles en célébrant la mémoire des défunts. 

- Un hommage qui peut vite devenir onéreux -

Fleurs de lys, roses ou encore chrysanthèmes, acheter un petit bouquet pour honorer la mémoire d'un défunt peut paraître peu cher. Néanmoins, c'est également à cette époque que les familles s'occupent de l'entretien voire de la rénovation de certaines tombes qui, contrairement aux fleurs, peut vite devenir onéreux.

Comme chaque année Maryse, va sur la tombe de ses proches pour bine la nettoyer. Même si elle paye une personne à l"année pour entretenir la tombe, elle a besoin de pouvoir s'en occuper elle-même, au moins en ce jour. "Je paye la personne 200 euros sur l'année. C'est souvent le 1er novembre que je le revois pour lui donner son dû", confie la septuagénaire.

Courbée au-dessus de la tombe de son garçon, Maryse arrache les mauvaises herbes à la main et lave la croix qui a subi quelques dégâts à la suite de Belal. "Bien sûr j'aimerais acheter une nouvelle croix, mais je voudrais quelque chose de plus robuste que celle avec des carreaux, je voudrais une en granit avec un renforcement en fer pour ne plus qu'elle s'abîme", explique cette maman.

Acheter une croix, refaire les bordures ou encore investir dans un livre funéraire peut rapidement faire un trou dans le porte-monnaie. Il faut compter un minimum de 90 euros pour le moins cher. Elle ajoute : "malheureusement celle que je veux est au-dessus de mon budget, il faut compter 250 euros. Ajouté à l'argent de l'entretien, il faudrait que je débourse 400 euros au total et c'est impossible". 

Maryse se désole : "en général ce sont les personnes de mon âge qui entretiennent les tombes. Quand elles finissent par partir à leur tour, il ne reste plus personne pour entretenir les sépultures parce que ça revient cher. Et si ce budget n'était pas prévu dès le départ, les tombes finissent à l'abandon".

cn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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