Après l'épidémie de chikungunya qui a touché le Nord-est de l'Italie pendant l'été 2007, l'Europe craint une nouvelle menace sanitaire dans les pays occidentaux, liée au réchauffement de la planète et à la mondialisation.
L'Aedes albopictus, vecteur du virus chikungunya, semble apprécier le vieux continent. Selon le Bulletin Eurosurveillance (édité par Destination Santé) de février 2008, il a été observé en 2007 en Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Espagne, France (Côte d'azur et Corse), Grèce mais aussi au Monténégro, aux Pays-Bas, en Serbie, en Slovénie et en Suisse ! Mais le chikungunya ne s'est déclaré qu'en Italie. Pendant l'été 2007, les régions de Ravenne et de Rimini (au Nord est) ont enregistré près de 200 cas. Si l'épidémie a souffert des frimas et disparu à l'orée de l'hiver, les autorités sanitaires craignent un retour et une éventuelle dissémination de la maladie à l'arrivée de la belle saison. Le Centre européen de Prévention et de Contrôle des Maladies, (ECDC pour European Centre for Disease Prevention and Control) vient d'établir une cartographie précise de la distribution d'Aedes Albopcitus en Europe afin de surveiller et surtout de contrôler la propagation du vecteur du Chikungunya. Car les scientifiques s'inquiètent et s'interrogent : pourquoi l'Italie a t-elle été touchée alors que d'autres régions européennes paraissaient plus favorables, et que se serait-il passé si l'hiver n'était fort opportunément venu interrompre la transmission ?Gare à l'Aedes albopictus mais aussi à l'Aedes aegypti
L'ECDE craint le pire pour l'année à venir. D'après les spécialistes, l'Aedes albopictus se maintiendra partout où les conditions hivernales ne sont pas trop drastiques, où il tombe au moins 500 mm de pluies par an et où la température atteint 25-30°C en été. De plus, avec l'accroissement de la circulation des personnes, les risques d'importation et de propagation sont grands. Alors, 2008 sera-t-elle l'année du chikungunya en Europe ? Selon le Docteur Jack Breuil, dans un article du Journal International de la Médecine, la réponse dépend en grande partie " des caractéristiques thermiques et pluviométriques des mois à venir ". Des conditions qui, en ces temps de réchauffement climatique, pourraient également favoriser un autre moustique exotique, appelé Aedes aegypti. Vecteur du chikungunya mais aussi de la dengue et de la fièvre jaune, ce cousin a déjà élu domicile sur l'île de Madeira (Portugal) d'où il fait de fréquentes incursions sur le continent.
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