Recrutement à la centrale thermique du Port

"Tout le monde nous ment"

  • Publié le 17 août 2011 à 13:30

Il n'y a aucune transparence dans le dossier des recrutements sur le chantier de la centrale thermique du Port. C'est en substance ce que dénonce Pierre Savigny, représentant de la CFDT BTP, alors qu'une réunion est prévue ce jeudi 18 août 2011 entre les syndicats et les responsables d'EDF. Le représentant de la CFDT attend de cette rencontre "des preuves" sur les conditions de travail de ces salariés.

"Nous ne sommes pas racistes", tient tout d'abord à préciser Pierre Savigny qui dit avoir été accusé de défendre les thèses du Front national. "Nous défendons les Réunion et l'emploi à La Réunion", ajoute-t-il. "Nous n'avons rien contre les travailleurs européens recrutés. Ce que nous dénonçons, ce sont les méthode de recrutement"n martèle-t-il. Et pour cause, sur les 1 200 ouvriers travaillant sur le chantier de la centrale thermique du Port, près de 200 viendraient d'Europe. Ce qui a provoqué la colère des syndicats qui ont manifesté devant le chantier le 9 août dernier.

A l'issue de cette manifestation, les syndicats ont obtenu l'organisation d'une table ronde ce jeudi 18 août. Une table ronde durant laquelle la lumière devra être faite sur les méthodes de recrutement et les conditions de travail de ces ouvriers européens. Selon Pierre Savigny, leur employeur ne respecterait pas la réglementation européenne sur le travail. "Certains d'entre eux travailleraient près de 60 heures par semaine sans être payé en heure supplémentaire. Nous voulons des réponses sur ce point", indique le représentant de la CFDT BTP.

Pierre Savigny, tout comme Jacky Balmine de la CGTR BTP, iront à la rencontre de ce jeudi avec "beaucoup de méfiance". Les deux syndicalistes estiment en effet que "tout le monde ment" dans cette affaire. EDF, préfecture ou encore inspection du travail, "personne ne veut être transparent". "Ce n'est pas bon", juge Pierre Savigny qui redoute "une explosion sociale lorsque les Réunionnais en auront marre".

Mounice Najafaly pour
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