Selon les dernières estimations communiquées en préfecture ce vendredi 31 mars 2006, l'épidémie de chikungunya continue de se stabiliser. En effet, même une hausse du nombre de nouveaux cas a été enregistrée la semaine dernière, le pic de la crise semble être passé. Mais, malgré cela et l'approche de l'hiver austral, la vigilance reste de mise. "La population doit plus que jamais se mobiliser contre la maladie" souligne les autorités sanitaires
Depuis un an 230 000 personnes ont été contaminées par le chikungunya dont environ 6 000 au cours de la semaine du 20 au 26 mars 2006. Soit une légère augmentation en comparaison de la semaine précédente o4 500 nouveaux cas avaient été enregistrés. Depuis le 1er janvier 2006, le décès de 174 personnes est lié, directement ou indirectement, au virus.Ces derniers chiffres montrent que la stabilisation de l'épidémie reste encore fragile. Malgré une légère amélioration, le préfet Laurent Cayrel l'a rappelé, "il ne faut en aucun cas baisser la garde" et amplifier la lutte communautaire jugée à ce jour "insuffisante". Il a ajouté: "après le chikungunya, il y a encore le chikungunya, il ne faut pas relâcher nos efforts. Cette lutte doit se traduire par une implication encore plus importante de la population".
Le représentant de l'État a également souligné que la lutte anti-vectorielle continuera à s'appliquer sans changement de protocole. Les effectifs de l'armée déployés sur le terrain resteront les mêmes. À ce jour, 150 000 habitations ont été traitées par les démoustiqueurs militaires. L'objectif de 200 000 maisons traitées devrait être atteint en juin. À noter que 150 000 produits anti-moustiques ont déjà été distribués par le conseil général aux personnes les plus démunies.
Par ailleurs, un bilan de la situation économique engendrée par l'épidémie a été dressé. 464 dossiers de demandes de moratoires pour les charges sociales et fiscales des entreprises sont en cours d'instruction. Concernant les aides économiques 12 dossiers de demandes de subvention ont déjà été acceptés. Les entreprises concernées devraient recevoir leur indemnisation dans le courant de la semaine prochaine.
Paul Vergès, président du conseil régional, estime à ce propos: "la fermeture de la route du littoral encore accentue les problèmes du secteur touristique. Les dispositifs d'aides mis en place par l'État devront peut-être de ce fait être maintenu plus longtemps".
Enfin, la préfecture a annoncé que 250 000 euros ont été débloqué par l'État pour financer une grande campagne de publicité destinée à relancer la destination Réunion auprès des tours operators.
Ingrid Koenig
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