Grèves des médecins urgentistes

Vers un durcissement du mouvement

  • Publié le 8 avril 2005 à 00:00

Relayant un mot d'ordre national les urgentistes de La Réunion entament leur cinquième jour de grève ce vendredi Ils prévoient de durcir le mouvement dans les prochaines jours si aucun accord n'est trouvé avec le gouvernement

"Il ne se passe rien. Nous avons l'impression que le ministre fait la sourde oreille. Nous allons attendre quelques jours encore, puis nous allons passer à la vitesse supérieure. Si les choses ne s'arrangent pas, pour travailler il y a l'Angleterre et Maurice qui n'est pas loin" déclare le docteur Eddie Mercoyrol, médecin urgentiste au centre hospitalier (CHD) de Bellepierre à Saint-Denis.
Pour l'heure, même si 100% du personnel est en grève sur l'ensemble de La Réunion, les urgences fonctionnent normalement, les praticiens étant réquisitionnés. Mais le docteur Eddie Mercoyrol, prévient que les choses pourraient changer.

Moyens humains supplémentaires

Rappelons que le mouvement de protestation des urgentistes fait suite à l'appel de la grève lancé la semaine dernière en métropole. À La Réunion, Les grévistes revendiquent non pas de meilleurs statuts et salaires, mais des moyens humains supplémentaires. Avec moins de 100 praticiens pour une population de 700 000 habitants, l'engorgement des urgences, la saturation des services et la pénurie du personnel se font cruellement sentir. Selon le docteur Mercoyrol, l'offre des soins n'a pas évolué depuis six ans. À cet état de fait s'ajoutent la disparition de la permanence des soins des médecins de ville et le démantèlement de la prise en charge à domicile.

Réunion sur les besoins en urgence

Une réunion a eu lieu ce 7 avril entre la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales, les syndicats des médecins urgentistes et l'agence régionale de l'hôpital pour faire état d'un bilan sur les besoins dans le service des urgences en 2004 et évoquer les perspectives pour 2005. Selon le Dr Mercoyrol, cette réunion se tient indépendamment de la grève, puisqu'elle avait été prévue avant le mouvement.
À l'issue de la rencontre, le docteur Morbidelli de l'AMUHF (association des médecins urgentistes hopistaliers de France) s'est dit déçu. "Les avancées si avancées il doit y avoir ne viendront pas localement mais du plan national" remarquait-il en indiquant que les grévistes aviseront après la réunion de conciliation prévue à Paris .
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