Face à "la remise en cause de la fiabilité et de l'utilité" de ses activités

Risque requin et programme CHARC : l'IRD répond à ses détracteurs

  • Publié le 24 avril 2014 à 17:16

Dans un communiqué publié sur son site internet ce jeudi 24 avril 2014, l'Institut de recherche pour le développement (IRD) de La Réunion a tenu à effectuer une mise au point sur ses activités et ses objectifs dans le cadre du programme CHARC. "Dans un contexte de remise en cause de la fiabilité et de l'utilité" des activités de ses chercheurs, l'IRD "tient à réaffirmer son engagement pour l'amélioration des connaissances scientifiques et l'appui à la décision des pouvoirs publics". L'Institut rappelle également que CHARC "n'est pas un programme de prévention du risque requin en tant que tel", mais que son but est de "fournir des données essentielles qui serviront par la suite à la prise de décision des pouvoirs publics".

Avec les services de l’État, les scientifiques de l’IRD sont une des cibles privilégiées de certaines associations d’usagers de la mer et de prévention du risque requin. Soupçonné d’incompétence, voire parfois accusé de mensonges, l’Institut a donc souhaité publier une "mise au point" afin de répondre à ses détracteurs.

L’IRD rappelle ainsi les objectifs, la méthodologie et les résultats du programme CHARC (Connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte ouest de La Réunion), lancé fin 2011 à la demande de l’État et du conseil régional.

"Le programme CHARC est conduit en partenariat avec l’Université de La Réunion (laboratoire ECOMAR), l’Observatoire des tortues marines (Kélonia), le Groupe local d’observation et d’identification des cétacés (Globice), l’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), la Réserve nationale marine de La Réunion (RNMR) et le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) depuis décembre 2011", indique ainsi l’IRD.

L’Institut poursuit : "Il a pour objectif d’étudier l’écologie de deux espèces de requins côtiers de La Réunion (requins tigre et bouledogue), afin de définir les caractéristiques et la dimension de leurs habitats respectifs et d'observer leur évolution dans le temps. Il s’agit de réaliser, pour la première fois, un état des lieux des connaissances sur ces requins et sur leur présence aux abords des côtes réunionnaises. Les recherches visent plus précisément à :

  • Identifier les micro-habitats de ces espèces (où ils se reposent, où ils chassent) ainsi que les périodes d’occupation de ces micro-habitats.
  • Etablir les relations entre les caractéristiques biologiques et comportementales des deux espèces de requin et les conditions environnementales observées dans ces micro-habitats - qui peuvent varier selon la saison - pour construire un modèle de présence/absence de ces deux espèces (basé sur les connaissances actuelles sur leur habitat essentiel respectif, leur comportement alimentaire et les variations saisonnière et journalière de leur activité) afin de contribuer à la mise en place par les autorités décisionnaires d’un outil de gestion du risque requin à La Réunion."

L’IRD tient surtout à insister sur un point : "Il ne s’agit pas d’un programme de prévention du risque requin en tant que tel - les mesures de prévention et d’information du grand public ne relèvent pas de la responsabilité des chercheurs - mais de fournir des données essentielles qui serviront par la suite à la prise de décision des pouvoirs publics."

"CHARC répond à une commande publique. C’est pourquoi les résultats du programme sont transmis régulièrement aux autorités compétentes. Cependant, en raison des enjeux particuliers de cette étude, l’IRD a le souci de communiquer régulièrement au grand public les résultats et avancées du programme, toujours en cours, au fur et à mesure de leur disponibilité, aussi rapidement que possible après une phase de validation préliminaire. Les résultats finaux seront rendus publics, en accord avec les partenaires, au terme du programme (fin 2014). Pour l’heure, dans un souci de transparence et sans attendre les conclusions du programme, tous les résultats et rapports intermédiaires sont disponibles dans un espace dédié sur le site internet de l’IRD à La Réunion", conclut le communiqué.

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Danlemotdit
Danlemotdit
10 ans

Bravo , communiquez un max, tout ce qui permettra de comprendre, préserver les uns et les autres et reprendre les activités aquatiques ira dans les bon sens; j'ai été à l'étranger ces temps, où que l'on soit Réunion= requin, c'est déplorable, comme si derrière chaque bosquet se cachait un monstre des profondeurs...
Pour écorner notre propre image, on a besoin de personne, semble-t-il...
Quant aux surfeurs, beaucoup semblent prêts à aller plus loin, plus cher ( l'Australie...) pour surfer avec les grands blancs...
Vivement des progrès...