Découverte ornithologique

Reproduction de la tourterelle rieuse : première observation documentée à La Réunion

  • Publié le 9 janvier 2025 à 07:38
  • Actualisé le 9 janvier 2025 à 10:15

Le samedi 14 décembre 2024, le photographe "Yabalex" a observé un oiseau juvénile de l'espèce des tourterelles rieuses (Streptopelia risoria) à Pierrefonds (Saint-Pierre). Le 21 août 2022, déjà, cinq volatiles de cette espèce originaire d'Afrique subsaharienne avait été repérés. Lors de cette observation, le photographe avait réalisé pour la première fois la documentation visuelle d’une tourterelle rieuse en phase de couvaison, ce qui renforce l’hypothèse de l’établissement local du volatile (Photo : Yabalex)

Cette espèce est arrivée à La Réunion suite à des importations dans des cages. Certains oiseaux ont été relâchés et d'autres se sont échappés. En tout et pour tout, les volatiles ont été observés sur au moins dix communes de l’île : Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul, Saint-Leu, L'Étang-Salé, Saint-Louis, Le Tampon, Saint-Philippe, Sainte-Rose et Saint-André.

Les observations réalisées de cette espèce ont débuté à partir du 16 mars 2002 à Saint-Leu et ont continué avec plusieurs observations supplémentaires en 2003, 2006, 2008 et 2012.

- La tourterelle rieuse : une adaptation difficile à La Réunion - 

L’établissement de la tourterelle rieuse dans un milieu naturel à La Réunion soulève des questions sur son origine et son impact potentiel sur les écosystèmes locaux.

Le photographe Yabalex exprime son inquiétude face à ces oiseaux qui ont été élevés en captivité et qui se retrouvent dans un milieu de vie naturel. Il explique que généralement, ces oiseaux-là "ne résistent pas dans la nature, notamment avec la difficulté pour eux de se nourrir". 

Cette espèce d'oiseaux, transportée en cage à La Réunion en tant qu'animal de compagnie, n'a pas eu l'habitude de survivre seule dans ce type de climat. Ne connaissant ni les environs ni son environnement, la question de la survie de cette espèce sur notre île se pose.

Bien que le volatile ne soit généralement pas considéré comme invasif, des études supplémentaires seraient nécessaires pour évaluer son intégration écologique et ses interactions avec la faune aviaire indigène.

Cette installation souligne l’importance de surveiller cette espèce introduite à La Réunion, où l’équilibre des écosystèmes est souvent fragile. Afin d'anticiper au mieux leur établissement sur l'ile, il est important de connaitre leurs caractéristiques.

- Une espèce originaire d'Afrique subsaharienne -

Dans son habitat naturel, c’est un oiseau de milieux semi-arides. On le trouve également dans les milieux agricoles ouverts ou les zones herbacées. Dans les zones où il est introduit, on le trouve plutôt à proximité des villes, dans les parcs et les jardins, en bord de routes et à proximité des zones cultivées.

Cette espèce est essentiellement granivore, elle consomme également des baies, des insectes et des escargots. En milieu urbain, il n’est pas rare qu’elle consomme des restes de nourritures et des détritus. 

La période de reproduction est variable dans son aire de répartition naturelle et peut, dans certaines zones, s’étaler sur toute l’année. La femelle pond deux œufs qui éclosent au bout de 15 jours d’incubation. Après l’éclosion des œufs, les jeunes apprennent à voler vers 15 jours et sont rapidement indépendants.

Dans son aire de répartition, cette espèce peut se rencontrer dans des groupes de plusieurs centaines d’individus. En captivité, elle a une espérance de vie de 12 ans.

dn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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