Observatoire de la protection de l'enfance

Le Conseil départemental "en guerre" contre les violences faites aux enfants

  • Publié le 22 juin 2023 à 14:23
  • Actualisé le 22 juin 2023 à 20:33

Ce jeudi 22 juin, se réunissait dans l'Hémicycle du Conseil départemental, l'Observatoire de la protection de l'enfance. Un Observatoire attendu depuis des années par les associations et nécessaire pour faire face à ce chiffre alarmant de 5.348 informations préoccupantes en 2022 à La Réunion. Des violences en hausse de 6,7%. En réunissant autour d'une table l'ensemble des acteurs, l'objectif est clair : présenter un plan d'action départemental de prévention de lutte contre les violences faites aux enfants. Le président l'a d'ailleurs dit, "nous sommes en guerre contre les violences". (Photo photo d'illustration imazpress )

À La Réunion, "le constat est catastrophique", déplore les associations de lutte contre les violences familiales. En 2022, le nombre d'informations préoccupantes (IP) a augmenté de 6,7% (5.348 IP en 2022), dont une part importante d'IP danger (60%).

De plus, 28% des enfants concernés ont moins de six ans et 14% ont moins de deux ans.

Des informations préoccupantes très souvent en lien avec les violences intrafamiliales (54% des IP).

Régulièrement, ces enfants victimes de violences sont placés. À La Réunion, le nombre de ces enfants augmente de 8% en 2022 et de 14% pour les enfants de moins de deux ans.

- Un constat "alarmant" -

"L'état des lieux est malheureusement alarmant voire dramatique", déplore Audrey Coridon, référente du collectif Stop Vif protégeons nos enfants. "On a dépassé le cadre des 5.000 informations préoccupantes annuelles avec une forte proportion des violences sur les petits enfants, c'est triste pour La Réunion", dit-elle.

Face à ce constat, ce que les associations attendent – notamment de l'Observatoire – c'est "que ce ne soit pas une coquille vide". "On veut de vraies propositions opérationnelles."

"Monsieur Melchior a parlé d'état de guerre. Il faut mettre les moyens comme si on était en guerre, car à La Réunion la situation est particulière est le chantier est colossal", ajoute Audrey Coridon.

Ce que déplorent les associations, et ce qu'elles attendent également, ce sont des moyens. Mais pas seulement financiers. Elles attendent des moyens humains. "On a du mal à recruter au niveau du territoire, comment on fait sans les humains et les professionnels."

Des humains nécessaires pour vulgariser et aider les familles dans leur parcours. Des familles "souvent livrées à elles-mêmes".

- Les forces de l'ordre à l'écoute -

Des plaintes que prennent en compte les services de gendarmerie. Des gendarmes qui constatent en effet une hausse des violences. "On a de plus en plus de faits dénoncés et ça c'est une bonne chose", souligne le Lieutenant Colonel Lenne Rudy, officier de prévention en partenariat avec le commandement de gendarmerie de La Réunion. "Cela veut dire que la communication est bien faite et que les gens ont envie de témoigner."

Pour ces familles qui se disent perdues par la procédure judiciaire, "les gendarmes informent des suites de la procédure lorsqu'elles viennent déposer plainte". "On explique qu'il va y avoir des investigations et des témoignages recueillis et qu'ensuite les dossiers vont être transmis au magistrat", ajoute le Lieutenant Colonel Lenne Rudy.

D'autre choses sont également mises en place comme la brigade numérique qui informe les victimes et l'application "Ma Sécurité" où les gens peuvent trouver des informations sur comment se passe la procédure pénale et comment dénoncer les violences.

- Un plan d'action à mettre en place pour les victimes -

Familles à accompagner, victimes à aider, sensibiliser, former… tels sont les axes de travail sur lesquels l'Observatoire départemental de la protection de l'enfance va se pencher.

"La loi confère au Département un rôle majeur en matière de protection des enfants, notamment lorsqu'il y a des violences. C'est pour cela que nous avons réuni l'Obersvatoire", déclare Cyrille Melchior, président du Département.

Plusieurs ateliers ont donc été mis en place pour mettre en place ce plan d'action. "Pour mieux prévenir, détecter les situations de violence, sensibiliser, informer et aller vers les familles, mais également agir, accompagner les victimes, former les personnels et développer les places d'accueil", souligne Cyrille Melchior.

La première phase de ce plan étant celle de la prévention. "Il faut détecter les situations de violence et que le repérage se fasse le plus tôt possible." Notamment dans les écoles du 1er degré.

Il faut également informer "on ne peut pas continuer avec une société de violences".

Troisième axe, accompagner les victimes avec la mise en place d'un numéro d'écoute, la création d'un réseau VIF (violences intrafamiliales), et la formation.

Prochaines étapes de ce plan d'action, en octobre, où il sera validé en séance plénière.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
Cedric E
Cedric E
1 an

C'est vraiment paas évident de travailler de ce secteur, la plupart des éducs sont en arrêts maladie tellement c'est difficile, et les parents souvent sont souvent très agréssifs, ils ne pensent pas à l'intérêt de leurs enfants.

ZembroKaf
ZembroKaf
1 an

@Missouk
Si ce n'était que les "GUT" ... Melchior est un "administratif gestionnaire" il oubli que le CD974 fonctionne avec de l'humain pour des "humains" !!!

ZembroKaf
ZembroKaf
1 an

Les fugues à répétition au Foyer de Terre Rouge ... rien ... personne au CD974 s'en émeuvent !!!

Henriette
Henriette
1 an

Pour aller en guerre il faut mettre les moyens. Le conseil départemental doit embaucher du personnel en conséquence sur les secteurs de l'enfance.

Missouk
Missouk
1 an

Qu'il commence à embaucher des éducateurs pour que les GUT fonctionnent à peu près correctement! Certains dossiers pourtant "urgents" semblent attendre parfois plus d'une année après d'être pris en charge!