Plusieurs blessés en quelques jours

Déchaînement de violences urbaines : les policiers du Raid de La Réunion déployés à Mayotte

  • Publié le 22 novembre 2022 à 12:13

Les violences urbaines font rage à Mayotte depuis plusieurs jours après des mois de tension. Ce week-end du 19 et 20 novembre 2022, des attaques à coups de machettes et de couteaux ont eu lieu entre bandes rivales. Pour venir en renfort des forces de l’ordre sur place, « une dizaine de policiers » du Raid, l’unité d’intervention d’élite de la police, va quitter La Réunion pour être déployée à Mayotte. (Photo photo RB imazpress )

C’est Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer qui l'’a annoncé hier, lundi 21 novembre 2022, lors du Congrès des maires de France.

Face à la situation qui se dégrade chaque jour toujours plus à Mayotte et la multiplication des violences, l’envoi de ces renforts avait été réclamé par plusieurs élus. Les membres du Raid participeront aux côtés des forces de l'ordre à rétablir le calme.

La présence du RAID est de nature à rassurer la population, mais ramener le calme -si c'est possible -, ne résoudra pas pour autant les problèmes de violences urbaines liés à des graves problèmes de fracture sociale.

https://twitter.com/TMohamedSoilihi/status/1594684095447040000

- De vraies scènes de guérillas -

Jets de projectiles, dégradation de véhicules, incendie… les affrontements entre bandes rivales n’ont de cesse de perdurer. En soirée ce lundi, les forces de l'ordre ont signalé de l'agitation au nord de l'agglomération de Mamoudzou, entre Kawéni et Majikavo, alors que des bandes des deux villages étaient déterminées à en découdre. Dans la journée, des élèves du secteur ont d'abord été confinés dans les collèges et lycées avant de rentrer à pied, faute de bus.

Des barricades ont été dressées, selon l'autre source policière. Il n'y a eu aucune interpellation.

"La différence avec d'habitude, c'est que les violences n'étaient pas à un endroit fixe, ce week-end, Mamoudzou brûlait de partout", raconte Abdel Aziz Sakhi, secrétaire zonal du syndicat Alternative police, qui était sur le terrain ce week-end.

Comme à Cavani, un bourg du sud de Mamoudzou. "Les jeunes étaient une centaine à nous faire face, à frotter leurs machettes sur le sol pour montrer qu'ils voulaient en découdre avec nous. Ils ont attaqué, on a dû se replier... Ensuite, on n'a pas eu d'autre choix que de forcer le barrage, de foncer avec nos véhicules pour les disperser", livre le policier "complètement crevé". "Entre eux, il y a sûrement des blessés, voire des morts mais on ne peut pas le savoir, ils ne viennent pas nous voir pour nous le signaler", dit-il.

"C'est ingérable, ce n'est plus possible de subir comme ça. On n'est plus dans des violences urbaines mais dans de la guérilla", poursuit le syndicaliste, qui réclame le déploiement permanent d'une compagnie de CRS sur le territoire.

Le député Mansour Kamardine a déploré que l'archipel de l'océan Indien "bascule dans la guerre civile" et demandé au gouvernement de "franchir un saut quantitatif et qualitatif en matière de lutte contre l’insécurité".

- Des violences toujours plus présentes -

Dimanche, un automobiliste a été poignardé à Mtsapéré Bonovo, un village de Mamoudzou. SSon pronostic vital est toujours engagé. Le 12 novembre, c’est un jeune de 20 qui a trouvé la mort, tué à la machette. Le village de Kawéni d’où était originaire la victime s’est ensuite embrasé.

C’est d’ailleurs dans ce même village que, le 16 novembre, un bus scolaire a été sauvagement attaqué par plusieurs jeunes. Plusieurs élèves ont reçu des coups de machettes et de couteaux.

Samedi, 200 à 250 jeunes issus de ce quartier se sont réunis pour en découdre avec ceux du quartier de Doujani, plus au sud, selon la police.

Les enquêtes sur les faits qui se sont déroulés la semaine passée sont "en cours", a indiqué à l'AFP le procureur de la République Yann Le Bris, précisant qu'"à ce stade, seuls quelques mineurs ont été interpellés".

www.imazpress.com avec l'AFP / redac@ipreunion.com

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