Vives réactions à La Réunion

Johnny Payet veut "oublier l'esclavage" : des propos qui ne passent pas

  • Publié le 19 juin 2024 à 09:46

Johnny Payet, maire RN de la Plaine des Palmistes et secrétaire départemental du parti à La Réunion, a déclaré ce mardi 18 juin 2024 sur Réunion la 1ère qu'il ne "célèbre pas la Fête Kaf" car il ne faut pas rester bloqué sur le passé. Des propos qui ont suscité l'indignation dans la classe politique réunionnaise... et pas seulement. (Photo photo RB imazpress)

- Cyrille Melchior

Je dénonce les propos du Maire de la Plaine-des-Palmistes, Secrétaire départemental du RN au sujet de sa remise en cause de la célébration de l’Abolition de l’Esclavage à La Réunion.

En tant que Réunionnais(e)s, nous avons un devoir de mémoire envers tous ceux et celles qui ont façonné notre île. Pour construire au mieux l'avenir de notre pays, nous avons aussi un devoir de transmission aux générations futures, les valeurs et les traditions inestimables que nous avons héritées, pour ne citer que le maloya, inscrit au titre de patrimoine immatériel de l'Humanité.

"Un peuple qui ignore son histoire est comme un arbre sans racine" disait Marcus Garvey.

La position du maire de la Plaine-des-Palmistes, démontre que beaucoup de chemin reste à parcourir dans la connaissance de notre Histoire.

Nous nous devons de continuer à célébrer comme il se doit notre 20 désamb, Fête de la Liberté".

- Pour La Réunion

Dans une interview accordée à Réunion 1ère ce mardi 18 juin, Johnny Payet, maire RN de la Plaine des Palmistes, a exprimé une position aussi claire que lamentable. Il conviendrait, selon le secrétaire départemental du Rassemblement National, "d’arrêter de parler d’esclavage". Lors du même entretien, Johnny Payet s’est également positionné contre la Fet Kaf et toute forme de festivités pour le 20 décembre.

Nous condamnons avec la plus grande force ces propos qui sont une insulte à la mémoire de nos aînés, victimes de l’esclavage et de l’engagisme et qui ont bâti La Réunion au prix de leur sueur, de leur sang et de leurs larmes. Jamais nous ne cesserons d’affirmer leur existence, de saluer leur résistance et de rappeler l’abomination que furent la traite négrière et l'esclavage colonial qui restent pour l'humanité une tache indélébile !

La position exprimée par le maire de la Plaine des Palmistes, Johnny Payet, dévoile le vrai visage du Rassemblement National. Elle préfigure nettement de la façon dont l’histoire sera revisitée par l’extrême-droite si celle-ci accédait au pouvoir. L’Histoire des Outre-mer et le devoir de mémoire seront jetés dans les fosses de l’oubli. C’est une alerte et un appel à la plus grande vigilance ! Le projet raciste et xénophobe du Rassemblement National est contraire aux valeurs humanistes et solidaires qui sont les ciments de notre culture réunionnaise.

Le dimanche 30 juin, jour d’élections législatives, sera l’occasion de condamner ces propos et de dire notre attachement à notre Histoire et au devoir de mémoire !

- Juliana M'Doihoma, maire de Saint-Louis

Monsieur Johnny Payet, représentant local du parti d’extrême-droite, le Rassemblement National, est intervenu ce mardi 18 juin midi sur une radio locale déclarant qu’il "ne faut plus parler d'esclavage" et qu'il "ne fête pas le 20 décembre"... Je suis profondément choquée par de tels propos indignes d’un responsable politique, de surcroît originaire de La Réunion. M. Johnny Payet est un élu local, responsable d’une ville dans un territoire ultra-marin où le vivre-ensemble est aussi admiré qu’à préserver !

Ce genre de propos qui nie toute une part de notre histoire et des étapes de reconstruction nécessaires à notre société riche de sa diversité sont graves !

M. Payet dit justifier sa position par le fait de ne pas vivre dans le passé… Je suis sidérée d’un tel manque de considération pour notre héritage et ses richesses…

Les mises à l’honneur de nos mémoires ne sont pas un retour en arrière, mais une vraie chance d’avancer dignement et la tête haute, guérie des blessures passées. Celles et ceux qui s’opposent à ces étapes et veulent revisiter l’histoire, dénigrent et nient celles et ceux qui s’y reconnaissent comme bon nombre de Réunionnaises et de Réunionnais.

S’il s’agit là d’une technique de buzz pour récolter des voix aux prochaines élections ? La déception n’en est que plus forte…

Au final, en s’exprimant ainsi, M. Payet met en lumière le fait que son parti, le RN, aura beau tenter de se maquiller par des techniques de dédiabolisation, il reste bel et bien l’héritier du FN et des négations  ignobles de soi-disants « détails » historiques.

En tant que Maire d’une ville qui s’estime être fièrement le berceau du maloya et où la valorisation de la fet kaf est au cœur de notre politique culturelle, je ne peux que condamner ce genre de propos…

Nout péi bato fou : ousa bana y rode rale a nou

Nou viv pa dans le passé... mais par contre, nou doit jamé oubli ousa nou sorte ! Nou doit pas fé semblant de ne pas voir les conséquences que ces temps esclavagistes néna encore su nout société !

20 désanm sa lé a nou ! Fetkaf nou lé fier ! I fé parti de nout lidentité et nou largue pas nout Kiltir !

Ici, à Sin lui, a nou berso Maloya, nou va continuer porte le flambo !

- Ericka Bareigts

Johnny Payet, secrétaire départemental du Rassemblement National, fait une fois encore la démonstration du peu de connaissance et de respect de son parti pour notre histoire réunionnaise à travers des propos choquants.

Considérer que "l’esclavage fait partie du passé, qu’il ne faut plus en parler, qu’il s’agissait d’une façon de vivre » et « qu’il ne faut pas commémorer son abolition", est un réel danger pour notre vivre-ensemble. Non l’esclavage n’était pas un style de vie choisi mais une période de l’histoire subie !

Renier notre histoire coloniale et esclavagiste, en s’opposant à notre devoir de mémoire, c’est nier la libération de plus de 60 000 êtres humains à La Réunion.

L’abolition de l’esclavage est un moment clé de l’histoire qui symbolise la fin de l’une des plus grandes abominations humaines.

Célébrer cet événement permet de rendre hommage aux luttes et aux souffrances de nos ancêtres, et de reconnaître leur contribution à la société actuelle. C’est aussi créer des occasions d’éduquer les jeunes générations sur l’histoire de l’esclavage et ses conséquences et de promouvoir des valeurs de tolérance, d’égalité et de respect des droits humains.

Commémorer le 20 décembre, c’est ne pas nier que l’esclavage a laissé une empreinte indélébile sur l’histoire et la société de La Réunion.

Bien que cette période ait été marquée par des souffrances et des injustices, elle a aussi donné naissance à une riche diversité culturelle.

Les descendants d’esclaves ont contribué à façonner l’identité culturelle unique de La Réunion, caractérisée par un métissage culturel.

Les cultures africaines, malgaches, indiennes, chinoises et européennes se sont mêlées pour former une culture réunionnaise singulière.

Ces liens fraternels créent ce sentiment d’unité entre tous les Réunionnais qui sont rassemblés dans la reconnaissance de cette histoire commune.
     
Notre culture réunionnaise serait en danger si le Rassemblement National devait être aux commandes du pays ! Supprimer notre 20 décembre ne serait qu’une première étape.

Avec pour slogan "La France Revient", le RN mettra fin à la singularité de nos langues régionales, à notre « batay coq », à nos marches sur le feu, à nos fêtes de la Eid, à notre fête de Guandi, à nos "sèrvis kabaré".

Avec le RN, ce sera la fin de notre singulière richesse réunionnaise, symbole de notre vivre- ensemble, qui nous est envié dans le monde envié.

L’histoire de l’esclavage nous a montré les dangers de l’inhumanité et de l’importance de lutter contre toutes les formes de discrimination et d’oppression.

Alors M. Payet, secrétaire du RN, parti qui a voté contre la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité au Parlement européen en 2020, nous montre à quel point il méprise notre histoire et les Réunionnais. Mais il met surtout en lumière le risque de voir effacer notre liberté de pouvoir vivre nos particularités réunionnaises dans le respect de chacun.

Au sein de la plateforme réunionnaise, nous ne resterons pas passifs face à la montée de l’extrême droite et de ses propos irresponsables et dangereux pour notre vivre-ensemble.

- Génération écologie

Dans le refus du maire de La Plaine des Palmistes de participer aux commémorations de l'abolition de l'esclavage à Génération Ecologie La Réunion nous y voyons dans sa décision la volonté de minimiser ou d'effacer une partie sombre de notre histoire, ce qui s'inscrit dans une politique plus large de révisionnisme historique ou de focalisation sur son AGENDA POLITIQUE.

En effet ses motivations, derrière cette prise de position, semblent viser à séduire les collaborateurs du Président du RN. C’est un secret de Polichinelle que certains d’entre eux veulent rejeter ce qu'ils perçoivent comme une "culpabilité historique" ou promouvoir une vision nationaliste qui ignore les aspects négatifs de l'histoire nationale. Peut-être que Johny Payet se voit déjà à un poste de ministre sous un éventuel gouvernement Bardella.

Le fait qu’un maire d’une île où de nombreux administrés ont des ancêtres esclaves refuse de participer aux commémorations de l'abolition de l'esclavage est préoccupant, surtout que cette date est un jour férié sur notre territoire. A Génération Ecologie La Réunion nous dénonçons ces tentatives d’effacer cette partie de l'histoire de l'humanité. Jean-Marie Le Pen avait déjà accusé Nicolas Sarkozy de céder à la repentance.

En 2014, le maire nouvellement élu sous l'étiquette FN de Villers-Cotterêts avait également refusé de participer aux commémorations de l'abolition de l'esclavage dans sa ville. Bien que Marine Le Pen ait déclaré à l'époque qu'elle n'aurait pas agi ainsi, elle poursuivait un objectif précis : dénoncer l'esclavage actuel pratiqué, selon elle, au Qatar, non pas pour commémorer l'abolition de l'esclavage, mais pour pointer du doigt des pays avec lesquels elle souhaitait que la France prenne ses distances.

"Le président de la République [Nicolas Sarkozy] s'honorerait à rompre les relations avec le Qatar, petit pays par la superficie mais grand pays par l'esclavage", avait-elle déclaré selon Le Figaro. L'argument de Marine Le Pen sur l'esclavage moderne au Qatar, nous semble être utilisé une manière de détourner l'attention des commémorations historiques en France. En focalisant sur des pratiques actuelles dans d'autres pays, elle tente de rediriger la discussion loin du passé colonial et esclavagiste de la France.

En minimisant l'importance de ces commémorations, Johny Payet risque de priver la population réunionnaise d'un espace de réflexion et d'éducation sur ces atrocités. Cela pourrait même conduire à une forme de "lobotomisation" où la population serait moins consciente des luttes passées et actuelles pour les droits humains.

Génération Ecologie La Réunion dénonce de telles tentatives d'effacement historique. L'histoire de l'esclavage fait partie intégrante de notre histoire et de celle de l'humanité. Elle doit être reconnue et commémorée pour honorer les victimes et prévenir de futures injustices. Génération Ecologie La Réunion se mobilisera toujours pour s'assurer que ces événements restent dans la mémoire collective et que les leçons tirées du passé continuent d'informer les actions présentes et futures.

- Philippe Naillet

 Ma réaction aux propos tenus par Johnny Payet, secrétaire départemental du RN et maire de la Plaine-des-Palmistes sur l'esclavage et le 20 desanm. Ses dires m'ont profondément choqué et blessé.

"Je suis blessé par cela car quand on célèbre le 20 décembre on rend hommage à nos ancêtres et je suis choqué, blessé et dire qu'à travers ses propos, chaque Réunionnais, Réunionnaise, on voit ce qui va se passer si le RN passe c'est-à-dire, l'effacement de notre mémoire."

- Erick Fontaine

Je condamne les propos de Payet Johnny Maire de La Plaine Des Palmistes. J'exprime ma profonde indignation et condamne fermement les propos tenus récemment par le maire de la Plaine Des Palmistes qui renie publiquement l'esclavage et son impact historique et actuel.

L'esclavage est une page sombre et indélébile de l'histoire de l'humanité. Il est crucial de reconnaître les souffrances endurées par des millions de personnes et l'impact durable de cette pratique sur les descendants des victimes. Les propos du maire sont  profondément offensants pour les communautés touchées par cette atrocité.

J'appelle à une prise de responsabilité immédiate de la part du maire. Je  demande  une rétractation publique et des excuses sincères envers tous les Reunionnais blessés par ces propos inacceptables.

En cette période où la reconnaissance et la réconciliation sont plus que jamais nécessaires, je réaffirme mon engagement à combattre toutes formes de négationnisme et de révisionnisme historique. Il est de notre devoir collectif de maintenir la mémoire vivante et d'honorer la vérité historique pour construire une société plus juste et équitable.

- Jean-Luc Poudroux

En tant que citoyen français et Réunionnais engagé de longue date dans la vie publique, en tant que candidat RN sur la 7e circonscription, je dénonce les déclarations de Johnny Payet à propos des festivités du 20 décembre, ou "Fet Kaf", qui célèbrent l'abolition de l'esclavage à La Réunion, depuis l'inscription de ce jour férié au calendrier républicain en 1983.

Ses propos n'engagent que sa personne. Ses déclarations, aussi absurdes qu'aberrantes, méritent condamnation et réprobation, d'autant qu'elles ne sont portées ni par le Rassemblement National, ni par ses candidats engagés sur les législatives.

Le 20 décembre est certes la "fet kaf", mais c'est aussi la commémoration de l'aboutissement d'un mouvement philosophique d'émancipation qui honore notre pays et qui concerne, au-delà de la mémoire des victimes de l'esclavage, tous les Réunionnais qui chérissent la liberté… ce qui est mon cas et qui  participe aussi des valeurs républicaines du Rassemblement National.

D'où notre devise Liberté - Egalité - Fraternité. Rien de moins !

Lire aussi - Johnny Payet, dirigeant du RN à La Réunion, veut que l'on arrête de parler de l'esclavage
 

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2 Commentaires
GHERARDI épouse LEONARD
GHERARDI épouse LEONARD
3 semaines

Ce n'est qu'avec le passé qu'on construit l'avenir » nous invite chaque jour à nous interroger sur les traces du passé et d'en tirer profit et de se poser de bonne question sur le présent sur no « représentant ».

Pour une Charte européenne des droits sociaux applicable outre-mer ÉCLAIRAGE LIBERTÉS PUBLIQUES / DDH Publié le 21/05/2025 à 9h00 Patrick Lingibé Membre du Conseil national des barreaux ancien vice-président de la Conférence des bâtonniers de France.

La Charte européenne des droits sociaux est une convention du Conseil de l’Europe signée le 18 Octobre 1961 à Turin qui complète les dispositions de la Convention européenne des droits de
L’homme. Par exception au droit des traités internationaux, elle ne s’applique pas aux territoires Ultramarins. Une discrimination appelée à disparaître. Les explications de Me Patrick Lingibé. La Charte européenne des droits sociaux est une convention du Conseil de l’Europe signée le 18Octobre 1961 à Turin et révisée le 3 mai 1996 à Strasbourg. C’est un instrument juridique qui vise à
Garantir les droits sociaux et économiques fondamentaux des individus dans leur vie Quotidienne. L’objectif de la Charte sociale européenne est de compléter les dispositions de la Convention Européenne des Droits de l’Homme signée à Rome le 4 novembre 1950.

Une discrimination envers les populations d’outre-mer

Le comité européen des droits sociaux du Conseil de l’Europe, le 19 mars 2025, a constaté une Discrimination de la France envers les populations d’outre-mer quant à l’application de la Charte Sociale européenne. Ce comité avait été saisi par la Fédération internationale pour les droits Humains (FIDH) d’une réclamation collective contre la France concernant des violations
Présumées des droits sociaux et économiques en Guadeloupe et en Martinique. Les principales Allégations soulevées par la FIDH portaient d’une part, sur l’accès inadéquat à l’eau potable en Guadeloupe, où jusqu’à 80 % de l’eau produite est perdue en raison de fuites dans les réseaux
Vétustes et, d’autre part, sur la contamination généralisée au chlordécone en Guadeloupe et en Martinique affectant notamment les sols. Si le Comité a reconnu que la réclamation formulée Par le FIDH était conforme aux exigences procédurales de recevabilité prévues par le Protocole Additionnel à la Charte, il a cependant dû rejeter la requête sur le fond au motif que les Dispositions de la Charte ne s’appliquent pas aux territoires non-métropolitains français

Le principe d’égalité est loin d’être une réalité ultramarine

Cette disposition d’application territoriale limitant la Charte au seul territoire hexagonal figurait à l’origine dans le texte de 1961. Il convient de rappeler qu’à cette date, le principe d’égalité pourtant garanti par la loi de départementalisation du 19 mars 1946 était très loin de trouver une
application, notamment au niveau social. Il existait des discriminations héritées de l’histoire coloniale que même une loi ne pouvait régler d’un trait de plume dans chacune des anciennes colonies. Ainsi, il existait une différence salariale entre les salariés ultramarins et ceux de l’hexagone, les premiers étant rémunérés sur la base d’un SMIC inférieur. Ce n’est finalement
qu’au 1ᵉʳ janvier 1996, soit 50 années après la départementalisation, que le SMIC outre-mer s’est aligné sur le niveau du SMIC de la France hexagonale. Le principe d’égalité est donc loin d’être une réalité ultramarine, ce d’autant qu’il existe toujours actuellement un écart évident puisque le SMIC outre-mer ne tient nullement compte des différences de coûts existant dans chacun des
territoires ultramarins Dans son considérant n° 12, le Comité a noté qu’il était bien compétent pour traiter sur le fond la réclamation de la FIDH portant sur des questions touchant à la protection de la santé, la protection des enfants, le droit au logement, la situation des catégories défavorisées et
vulnérables, celles-ci étant couvertes par la Charte européenne des droits sociaux. Mais leComité a rappelé que l’article L§2 constitue une exception au principe général d’application automatique des traités internationaux sur tout le territoire d’un État qui s’impose à lui : sans déclaration explicite et expresse de la France, les garanties offertes par la Charte des droits sociaux ne peuvent être étendues aux territoires d’outre-mer.

La Charte sociale européenne bientôt étendue aux départements et régions d’outre-mer

L’application de cette Charte mettrait ainsi fin à la discrimination dénoncée par le Comité des droits sociaux et permettrait à la France d’être en cohérence avec notamment deux textes de droit interne : le premier a trait au principe d’égalité des territoires et peuples français dits « d’outre-mer » dans la Constitution française, l’article 72-3, alinéa 1ᵉʳ de la Constitution française
disposant « La République reconnaît, au sein du peuple français, les populations d’outre-mer, dans un idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité » ; le deuxième concerne l’article 1 de la loi n° 2017-256 du 28 février 2017 de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer et portant
autres dispositions en matière sociale et économique qui pose en son premier alinéa un principe majeur : « La République reconnaît aux populations des outre-mer le droit à l’égalité réelle au sein du peuple français ». Il convient également d’ajouter l’article 2 de la Déclaration universelle des
droits de l’homme du 10 décembre 1948 qui dispose que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés sans « aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont [il] est ressortissant, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté » Le 8 avril 2025, lors d’une séance au Sénat, le ministre délégué chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi, a officiellement annoncé que le gouvernement français s’engageait à étendre l’application de la Charte sociale européenne aux
départements et régions d’Outre-mer. Il est regrettable que cette position nouvelle résulte de la récente décision d’irrecevabilité prononcée par le Comité européen des droits sociaux, qui a souligné l’absence de déclaration formelle de la France pour ses territoires ultramarins. Étendre la Charte sociale européenne aux territoires ultramarins permettrait de mettre fin à
une discrimination persistante, reconnue par le Comité européen des droits sociaux, et d’aligner la France sur ses propres principes constitutionnels d’égalité et d’unité du peuple français. Cette extension ne requiert qu’une simple déclaration expresse du gouvernement auprès duSecrétaire général du Conseil de l’Europe. Après plus de soixante ans d’exclusion, elle ouvrirait
ainsi des perspectives concrètes de recours et de protection pour des populations confrontées à des difficultés sociales et économiques majeures, même si cette Charte ne crée pas de droitsdirectement invocables par les particuliers. Néanmoins, elle constituerait un levier important
pour rappeler à la France ses engagements internationaux, étant rappelé qu’aux termes de l’article 55 de la Constitution, les traités et accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont dès leur publication une valeur juridique supérieure aux lois nationales. Face à la dégradation
continue des droits sociaux en outre-mer, il est urgent que les autorités françaises prennent leurs responsabilités et procèdent, comme promis, sans plus attendre, à cette démarcheindispensable pour garantir l’égalité réelle et la dignité de tous les citoyens, quel que soit leur
territoire de résidence.

Référence : AJU499069

Mémoire
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11 mois

N'oublions jamais l'Histoire de La Réunion. Kreol rouv zot zieu.