Après la réquisition de plusieurs salariés (actualisé)

Étang-Salé : la grève à l'abattoir de volailles prendra fin ce jeudi matin

  • Publié le 11 septembre 2024 à 14:14
  • Actualisé le 11 septembre 2024 à 15:59

La grève à l'abattoir prend fin à compter de jeudi matin, a annoncé ce mercredi 11 septembre 2024 en milieu de journée Thibault Lecerf, représentant des salariés. L'annonce de la fin de la grève arrive alors que les rayons de plusieurs commerces sont vides puisque l'approvisionnement en volaille n'était plus assuré. Cette décision intervient après la réquisition par la préfecture de plusieurs dizaine de salariés. Selon les services de l'État, ils devaient procéder à l’abattage et à l'incinération des volailles. Les salariés jugent "cette situation inacceptable". Ils ont donc décidé de "reprendre le travail collectivement dès ce jeudi matin". "10.000 volailles prêtes à être consommées seront livrées à des associations caritatives d'ici au 19 septembre annoncent" les salariés (Photo : www.imazpress.com)

La réquisition de ces salariés avait été décidée par la préfecture pour "assurer la continuité de la récupération chez les éleveurs des poulets pour abattage, au titre du bien-être animal et de la sécurité sanitaire".

Pour les salariés, si le travail va reprendre "ce n'est pas la fin d'un combat", assurent-ils. "Depuis maintenant trois jours, nous avons pu tous ensemble vous exprimer haut et fort qui nous sommes et nos craintes face à la situation dans laquelle nous nous trouvons."

"Et à ce titre, il est impensable de laisser 55 de nos collègues réquisitionnés travailler sans que les autres ne les rejoignent."

"Le travail va reprendre dans des conditions normales pour l'abattage mais en revanche ce mouvement ne s'arrête pas là. Nous resterons mobilisés jusqu'au 19 septembre", a indiqué Thibault Lecerf, représentant des salariés.

Lire aussi - Étang-Salé : l'abattoir de volailles Evollys lance un avis de grève illimitée

Cédric Duchemann, président des sociétés EDG, Evollys Production "salue cette décision qui est un geste symbolique très important. Aussi forte et remarquable que leur arrêt de travail, débuté ce lundi".

"À deux reprises, ces salariés ont montré leur sens exemplaire des responsabilités et leur profond respect pour les éleveurs et consommateurs réunionnais."

"Rappelons que ce mouvement spontané a été la traduction de la grande inquiétude du personnel de l'abattoir et un moyen d'alerter les autorités et décideurs sur le danger que représente un retour de l'Urcoopa à la gestion de leur abattoir", ajoute la direction dans un communiqué.

Le président ajoute : "ces salariés montrent aussi un grand esprit de solidarité, d'abord exprimé avec la direction qu'ils soutiennent pleinement dans la bataille juridique actuelle, puis avec les personnels qui auraient pu être réquisitionnés par la préfecture".

- Un conflit de gouvernance au coeur de la bataille -

La raison de ce mouvement de grève. Une bataille judiciaire pour la gouvernance des abattoirs opposant Duchemann et Grondin à Urcoopa.

Dans ce conflit, c'est le tribunal de commerce de Saint-Denis qui devrait statuer le 19 septembre 2024 sur la demande de l’Urcoopa de faire annuler un pacte d’associés signé avec le groupe privé Duchemann et Grondin concernant la gestion de l'abattoir de volailles de l'Etang-Salé.

"Depuis 2017, suite à une "accumulation de dettes très importantes", l'Urcoopa a cédé la présidence via un protocole que l'entreprise veut désormais faire annuler", rappelle Mickael Guillou, secrétaire CSE UES Evollys.

L'exploitation d’Evollys est dirigée par l'entreprise Duchemann et Grondin, mais c'est bien l'Urcoopa via sa filiale Soficoop qui en est propriétaire.

Les travailleurs redoutent eux les conséquences économiques et sociales que peuvent amener le retour de l'Urcoopa à la tête de l'entreprise et proposent une solution "simple" : le respect des accords pris en 2017 par le président de la filiale.

400 des 434 employés de l'abattoir Evollys ont signé une pétition réclamant le maintien de la présidence actuelle, pointant du doigt les "conditions de travail dégradées" qui existaient avant 2017 et le changement de présidence.

Un courrier a été adressé au préfet et aux différents présidents de collectivités de l'île pour alerter sur la situation.

Contactée, l'Urcoopa n'a pour l'heure pas donné suite à nos sollicitations.

Lire aussi - Abattoir de volailles de l’Etang-Salé : les salariés ne veulent pas d'un changement de direction

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
legrevistemakote
legrevistemakote
1 semaine

tout ça pour ça