Dans le cadre du "Liberation Day", Donald Trump a annoncé mercredi 2 avril 2025 de nouveaux droits de douane sur les importations. Le président américain a décidé de taxer les produits péi à hauteur de 37%, davantage que la taxe imposée aux pays de l'UE. Toutefois, l'impact sur La Réunion sera quasi nul. En 2024, pour La Réunion, le total des exportations vers le pays de l'oncle Sam n'a même pas atteint 4 millions d'euros, soit à peine 2,5% du total des exportations du département estimé à 123 millions pour la même année (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)
"La Réunion exporte peu et peu de choses vers les États-Unis", indique David Perrain, chargé d'études économiques à l'Iedom.
"Nous avons exporté pour environ 3,5 millions d'euros de marchandises ces deux dernières années et uniquement du thon et d'espadons surgelés", ajoute l'Institut d'émission des départements d'outre-mer.
Les produits de la pêche représentant 2, 897 millions d'euros, d'après les chiffres de la Chambre de commerce et d'industrie de La Réunion (CCIR).
Les boissons (autre que le rhum), représentent un marché d'exportation vers les États-Unis de plus de 24.000 euros et 40.000 pour les produits de la construction aéronautique et spatiale.
- Un impact (très) limité pour La Réunion -
Si la taxe qu'impose Donald Trump est de 37% pour les produits exportés de La Réunion, cela n'aura pas d'impact sur le marché réunionnais.
Le rhum – que l'on pensait être exporté vers les États-Unis, ne l'est plus selon le syndicat des producteurs de rhum de La Réunion (SPRR). "Nous ne sommes plus présents aux États-Unis donc cette taxe n'aura pas d'impact particulier sur nos affaires", indique Émilie Marty.
"Par contre effectivement pour des développements futurs, cela pourrait jouer", ajoute-t-elle. "Le marché est géographiquement très lointain et assez compliqué à atteindre pour les entreprises réunionnaises car il faut un volume de production important et peu d'entreprises sont de taille."
Après "cela reste une mauvaise nouvelle puisque le marché américain est l'un des plus gros consommateurs de rhum dans le monde".
"Toutes les exportations de sucre de La Réunion vont vers l’UE", indique Anissa Violas, responsable des affaires extérieures et de la communication au Syndicat du sucre de La Réunion. "Nous n’exportons pas aux US", ajoute-t-elle.
Olivier Cadarbacasse, Réunionnais et producteur de vin à Cilaos et à Bordeaux "espère que Trump va revenir dessus". Ayant exporté ses vins pendant près de 15 ans vers les États-Unis, "le marché américain est quelque chose de primordial".
Du côté de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), "nous ne sommes pas, à ce stade, en mesure de mesurer l'impact de cette annonce pour les entreprises réunionnaises", indique le délégué général, Jean-Philippe Payet. "Nous allons étudier en détail les mesures annoncées et mesurer leur champ précis d'application et les produits concernés", dit-il.
- Quel fondement juridique pour cette taxe douanière ? -
Reste à savoir quel est le fondement juridique cette taxation.
Le président américain Donald Trump "est un ignorant", a commenté jeudi la présidente de Région, Huguette Bello, en réaction aux plans du gouvernement américain qui imposent aux territoires ultramarins français des droits de douane différents du reste de l'Union européenne.
"L’annonce de taxer les produits de La Réunion, qui en sa qualité de région ultrapériphérique fait partie de l’union douanière de l’Europe, à un taux particulier de 37 %, différent du taux appliqué en Europe, n’a donc aucun sens", ajoute Huguette Bello.
"Il convient par ailleurs de préciser que les produits de la pêche issus des eaux des TAAF relève de la souveraineté française et ne relève donc pas de droits de douanes qui s’appliqueraient à des produits originaires La Réunion", ajoute-t-elle.
Pour le président du Département, "à l’heure où nous accompagnons nos entrepreneurs vers de nouveaux marchés, ces barrières douanières risquent de compromettre des années d’efforts et d’investissements.
À l'inverse, le maître de conférences en économie à l'Université de La Réunion, Zoulfikar Issop, explique que "La Réunion a une exception au sein de l'Union européenne. Nous sommes considérés comme un territoire d'exportation et d'importation". "D'où l'existence même de l'octroi de mer", précise-t-il.
De même que le site des douanes françaises indique : "les Drom, s’ils font partie du territoire douanier de l’Union européenne, sont considérés sur le plan fiscal comme des territoires tiers, y compris dans leurs relations avec la métropole".
"Ainsi, les échanges entre chaque Drom et la métropole (ou tout autre pays membre de l’Union européenne) sont considérés, selon les cas, comme des importations ou des exportations", rappelle le site.
La Réunion et les autres Outre-mer tels que La Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Mayotte font donc parties intégrantes du territoire douanier de l'UE mais considérées comme des territoires tiers sur le plan fiscal.
"La différenciation de traitement entre la France et les Outre-mer et les Outre-mer eux-mêmes est pour le moins incompréhensible", note Pierrick Robert, président de la CCIR.
Reste que les analystes peinent à comprendre comment la Maison Blanche a calculé des taux parfois exorbitants et établi une liste en partie incongrue.
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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Si je comprends bien, l'ignorante dans l'histoire c'est Mme Bello qui ne connaît même pas le statut juridique de la région qu'elle dirige...
Et bien voilà, tout est dit. Ce n'est pas la peine de perdre du temps à "discutailler".
Mais que peut bien être le ou les produits exporté(s) par La Réunion pour les besoins de la construction aéronautique et ou spatiale ? Je cherche mais là, je ne trouve pas.
Une bonne nouvelle pour la Reunion ?
M. Trump ne connait pas sa géographie dit Mme Bello, qui connait les cours de géographie du niveau enseignement primaire où elle a enseigné. La réponse ne concerne pas que la géographie physique..
Elle n'ignore pas l'octroi de mer que la Région ne percevrait pas si la Réunion n'avait un statut particulier.
Pour être clair et impartial interro geons un moteur d'intelligence artificielle qui s'appuie sur des textes officiels et voici la réponse :
"L'île de La Réunion fait effectivement partie du territoire douanier de l'Union européenne. Cependant, sur le plan fiscal, elle est considérée comme un territoire tiers. Cela signifie que les échanges entre La Réunion et la métropole ou d'autres pays membres de l'Union européenne sont traités comme des importations ou des exportations
Quant à l'octroi de mer, il s'agit d'une taxe spécifique appliquée dans les départements d'outre-mer, y compris La Réunion. Cette taxe a une double fonction : elle contribue aux finances locales et protège les productions locales en rendant les produits importés plus coûteux"
Donc la Réunion fait partie de l'Union douanière européenne, mais est un territoire tiers avec des échanges considérés comme des importations et exportations
Ceci dit les exportations concernent essentiellement la pêche ..le rhum n'est pas exporté affirme le syndicat du sucre réunionnais...
Le importations concernent l'électronique et des produits pharmaceutiques..
De très petits volumes pour ces échanges, donc peu d'impact pour les consommateurs réunionnais, sauf si la France décide de relever les taxes sur les iPhones.. ou si Mme Bello relève l'octroi de mer sur ces produits
Par contre les industriels de la pêche pourraient augmenter leur marché réunionnais en baissant leur prix..finalement une bonne nouvelle pour la Réunion !
Même si très peu d'impact, on parie que distributeurs et commerçants réunionnais en profiteront pour encore augmenter les prix et s'engraisser encore davantage ?
Promouvons le bouchon gratiné et boycottons le big Mac !!
À l'avenir, je ne prévois plus d'acheter de smartphones ou de produits informatiques en provenance des États-Unis.