Ce mercredi 20 novembre 2024, le jardin de l’État à Saint-Denis accueillait une journée départementale dédiée aux droits de l’enfant et à la parentalité. Une mobilisation pour "informer et outiller les familles réunionnaises" face à des réalités souvent marquées par les violences intrafamiliales et les situations de danger (Photo : www.imazpress.com)
La journée départementale des droits de l’enfant et de la parentalité, organisée par le Département au jardin de l’État à Saint-Denis, a réuni enfants, parents, et professionnels autour d’un programme riche et diversifié.
Spectacles de moringue et de marionnettes, ateliers ludiques et éducatifs sur les droits de l’enfant, animations interactives comme la pêche aux canards ou encore les mascottes et autres robots : l’événement visait à sensibiliser les familles aux besoins fondamentaux des enfants.
- Une action pour outiller les familles -
Selon le Département, l’objectif principal de cette journée était de renforcer "la parentalité positive et de sensibiliser les familles sur les droits de l’enfant". Grâce à son stand, l’Association médiation familiale en action (AMEFA), a notamment pu expliquer le rôle des médiateurs qui interviennent dans des cas de conflit. La secrétaire de l'association en dit plus. Écoutez :
Michelle Grondin est médiatrice familiale à l'AMEFA. À l'occasion de cette journée spéciale, elle a pu de son côté mettre en lumière l’importance d’introduire la philosophie dans les échanges avec les enfants. Cette pratique, en plein développement à La Réunion, "aide à structurer la pensée des enfants et à mieux gérer les conflits familiaux", explique-t-elle. Regardez :
Les stands proposaient des ateliers sur des thématiques variées : le droit à la santé, le droit d’être protégé, le droit à l’éducation, et le droit de s’amuser. Ces animations ludiques étaient complétées par des interventions pédagogiques des partenaires institutionnels et associatifs présents.
- Des chiffres alarmants sur les violences intrafamiliales -
Les acteurs n'ont pas caché que cette journée s’inscrit dans un contexte préoccupant. En 2022, à La Réunion, une personne sur deux victime de violences l’était au sein de sa propre famille. En ce qui concerne les enfants, l'année passée, 6192 informations préoccupantes ont été enregistrées par la cellule dédiée (CRIP), soit une hausse de 15 % par rapport à 2022.
Parmi elles, 60 % concernaient des situations qualifiées de danger. Cyrille Melchior, président du Conseil départemental, a souligné l’urgence d’une action concertée : "Nous vivons dans une société de plus en plus violente. Les premières victimes de ces violences sont souvent les enfants. C’est pourquoi nous mettons tout en œuvre pour une politique volontariste en faveur de l’enfance", assure le chef de file du Département.
- Un système de protection à péreniser et renforcer -
Avec 850 familles d’accueil et 2.150 enfants confiés chaque année à des assistants familiaux, le Département souhaite "poursuivre les efforts" pour protéger les mineurs en danger. "Un enfant s’épanouit d’abord dans sa famille naturelle. Si cette sphère ne peut assumer son rôle, des solutions adaptées sont mises en place", a précisé Cyrille Melchior. Regardez :
Patrick Dalo, directeur du service enfance et famille au Conseil départemental, a insisté sur la complexité croissante des situations rencontrées. "Nous devons diversifier nos modes de prise en charge pour répondre au mieux aux besoins des enfants, que ce soit en famille d’accueil, en établissements spécialisés ou via des tiers dignes de confiance". Écoutez:
Les tiers dignes de confiance (TDC) jouent un rôle crucial en permettant à un enfant en danger d’être accueilli par un adulte désigné par le juge, souvent un membre de la famille ou un proche.
Cela vise à favoriser le maintien du lien familial tout en garantissant la sécurité de l’enfant. Sans compter les tiers, 3500 enfants peuvent être pris en charge grâce aux familles d'accueil, aux structures comme les Maisons d'enfants à caractère social (Mecs) ou les pouponnières.
- Un plan pour faire bouger les lignes -
Afin d'aller plus loin et de répondre aux différents défis, le Département est à l'origine d'un plan 2024-2028 de prévention et de lutte contre les violences intrafamiliales non conjugales.
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Porté par un partenariat avec l’autorité judiciaire, le rectorat, l’ARS et les associations locales, il vise à enrayer la hausse des violences et à renforcer l’accompagnement des familles.
Grâce à ces initiatives, les acteurs locaux espèrent inverser la tendance et faire évoluer rapidement et durablement la situation.
pb/www.imazpress.com / redaction@ipreunion.com
Des droits mais pas de devoirs? Bah, voilà pourquoi, en partie, des enfants rois insupportables.