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Chikungunya : Saint-Denis en ordre de marche pour limiter la propagation de l'épidémie

  • Publié le 14 avril 2025 à 10:18
  • Actualisé le 14 avril 2025 à 18:01

Alors que La Réunion fait face à une épidémie de chikungunya - avec plus de 27.000 cas officiels - la ville de Saint-Denis présente son plan d'actions global contre le moustique ce lundi 14 avril. C'est à l'îlot Flamboyant du Chaudron que la commune, l'Agence régionale de santé (ARS) et les associations se mobilisent pour limiter la propagation de l'épidémie (Photo : sly/www.imazpress.com)

Ce lundi 14 avril 2025, la ville de Saint-Denis a lancé une opération de nettoyage de grande ampleur dans plusieurs quartiers de la commune, dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de chikungunya. D'habitude organisée 3 à 4 fois par an, l'opération "Nétoy nout vil" sera, jusqu'à la fin de l'année 2025, déclinée sous un format solidaire et spécial chikungunya. L'initiative vise ainsi à mobiliser l'ensemble des acteurs - institutions, associations, entreprises et habitants - pour freiner la propagation du virus. Écoutez.

Au total, se sont plus de 400 agents de la ville qui sont mobilisés. De nombreuses directions de la commune participent à cette opération, ainsi que le tissu associatif avec notamment les clubs seniors, l'OMS et les sites sportifs de Saint-Denis. "En tout, on doit être entre 800 et 900 personnes. C'est une mobilisation majeure, XXL, par rapport au chikungunya", appuie Ericka Bareigts.

"Les agents de l'ARS sont aussi mobilisés aux côtés des agents de la ville", explique Gérard Cotellon. "Nous participons à leur formation pour savoir repérer les gites larvaires, parce que l'eau, se cache parfois dans des endroits qu'on ne soupçonne pas". 

La maire de Saint-Denis a insisté sur l'urgence de la situation sanitaire : "Il s’agit vraiment de se dire comment, ensemble, chacun dans sa mission, peut faire en sorte qu’on ne meure plus du chikungunya et qu’on ne soit plus atteint de la maladie". Elle rappelle que des cas graves touchent déjà les nourrissons et les femmes enceintes, soulignant la nécessité d'une mobilisation collective.

- Un plan d'action collectif -

Le plan d'action de la ville repose sur plusieurs axes : la formation des agents municipaux et des associations à la détection et à la suppression des gîtes larvaires, l'implication des acteurs économiques, notamment dans les secteurs du tourisme et de la restauration, mais aussi une campagne de nettoyage intensif dans les quartiers. "Si chaque citoyen ramassait son déchet et respectait le calendrier de collecte, il n'y aurait pas eu de chikungunya", affirme Ericka Bareigts. "C'est parce qu'il y a des incivilités que les maladies se répandent".

À l’occasion du lancement de l’opération Nétoy nout vil ce lundi, un village éphémère a été installé au niveau de l’îlot Flamboyant, au Chaudron. 

Plusieurs stands y accueillaient le public, avec la présence de la Cinor, de l’ARS, de la ville de Saint-Denis, mais aussi de nombreuses associations mobilisées pour la santé et l’environnement. L’Adri (Association pour le Développement des Ressourceries, l’Insertion et l’Environnemen), par exemple, sensibilisait à la récupération et au recyclage des déchets, l’association Gadiamb 974 proposait des solutions naturelles à base de plantes pour éloigner les moustiques, tandis que des clubs seniors participaient également à la mobilisation. 

- "Les amendes vont pleuvoir" -

Ericka Bareigts a également annoncé un renforcement des contrôles et des sanctions à l’encontre des incivilités. En 2024, près de 1.000 procès-verbaux ont été dressés, dont 793 pour dépôts sauvages de déchets. "Après l'opération de nettoyage de cette semaine, c'est PV ! Plus de négociation", a-t-elle averti.

Les propriétés privées abandonnées, identifiées comme foyers de prolifération des moustiques, feront également l’objet d’interventions. Des mises en demeure ont déjà été lancées et le RSMA viendra prêter main-forte pour les cas les plus complexes. "Les amendes vont pleuvoir si les propriétaires ne se bougent pas. Jusqu’à 15 000 euros", a précisé la maire. Écoutez.

- L'ARS appelle à la mobilisation citoyenne -

Présent aux côtés de la maire de Saint-Denis, Gérard Cotellon, directeur de l’ARS Réunion, a rappelé que l’île est encore au cœur de l’épidémie : "On n'a pas encore franchi le pic. On voit qu'on a encore beaucoup de cas de contaminations".

"Si nous affichons 6.000 à 7.000 cas par semaine, on sait que le chiffre est beaucoup plus élevé. Je pense que nous avons franchi, depuis le début de l'épidémie, plus de 100.000 cas de Réunionnais touchés par le virus", il constate. "Si je me base sur la fréquentation des médecins généralistes, on tourne autour de 22.000 à 25.000 consultations par semaine et beaucoup de patients ne se font plus prélever. Le temps que les chiffres redescendent, ça va durer encore un bon mois".

Gérard Cotellon appelle à une mobilisation citoyenne, essentielle selon lui dans la lutte contre le chikungunya : "La lutte anti-vectorielle, c’est du concret, c’est du quotidien, c’est dans chaque cour, dans chaque maison, dans chaque quartier". Écoutez.

Concernant les opérations de démoustication, il indique une évolution de la stratégie : "Nous allons probablement nous concentrer sur les personnes sensibles, et organiser les opérations de démoustications autour des EHPAD, des hôpitaux, des crèches, etc.." Écoutez.

- Un programme déployé dans tous les quartiers -

"Nous n’allons pas baisser les bras. Même en hiver, nous continuerons à agir pour être prêts dès le retour de l’été", a assuré Ericka Bareigts, appelant à une mobilisation durable et solidaire pour faire reculer l’épidémie. Écoutez.

Le déploiement de l’opération "Nétoy nout vil" commencera dès ce lundi dans plusieurs secteurs :
Lundi 14 avril : Chaudron, Moufia 2, Sainte-Clotilde, Marcadet, Centre-ville
Mardi 15 avril : Moufia et Bretagne
Mercredi 16 avril : Montgaillard, Providence, Bellepierre, La Source, Saint-François
Jeudi 17 avril : La Montagne (8e et 15e), Grande-Chaloupe

vg/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Basile
Basile
1 semaine

Plus de 6 semaines d'attente dans certains quartiers dépendant de la CINOR pour voir enlever nos déchets verts.
Le Cotellon, comme d'habitude désigne les particuliers comme responsables de leurs malheurs, pour mieux exonérer les pouvoirs publics (dont l'ARS) de leurs responsabilités !