Pas à n'importe quel prix

À La Réunion, des grandes villes troquent les places de parking pour les terrasses

  • Publié le 22 juillet 2024 à 16:30

A Saint-Denis comme à Saint-Pierre, certaines places de parking ont disparu au profit de terrasses au profit des restaurateurs demandeurs. Snack, glaciers, bars… ils sont plusieurs à avoir vu leur périmètre s'étendre légèrement pour accueillir davantage de clients. Mais attention, s'étendre ne doit pas se faire au détriment des usagers de la voie publique, surtout lorsque des places de parking sont réquisitionnées pour s'installer (Photo sly/www.imazpress.com)

Gain de place, plus de clients, tables en extérieur… ces terrasses permettent à ces commerces de proposer plus de places assises à ceux qui viennent consommer sur place.

Dans le chef-lieu, le restaurant le Mahé La Bourdonnais dispose lui de terrasses extérieures sur le domaine public. "Une demande soumise à autorisation est faite en mairie", explique Bruno Hernandez.

"Si la mairie accepte, nous avons une convention pour une durée déterminée avec une location mensuelle."

"Nous avons accepté l'année dernière la demande de Häagen-Dazs et Plan B d'étendre leur terrasse car il s'agit de petites surfaces de vente, inférieures à 30, 40 mètres carrés, qui ne pouvaient pas accueillir beaucoup de personnes", précise Yassine Mangrolia.

"Leurs terrasses sont sur pilotis, donc démontables s'il y a le moindre problème ou qu'il y a nécessité de les retirer."

L'élu de la ville assume "totalement le fait qu'Häagen-dazs prenne une place de parking. Il y a assez de parkings où la population peut se garer", dit-il à Imaz Press.

"C'est une volonté de la mairie de permettre aux personnes de profiter des terrasses et c'est beaucoup plus sympathique", ajoute-t-il.

Mais bien sûr, nul ne peut s'installer, poser sa table et ses chaises comme bon lui semble.

- Des terrasses oui… mais pas n'importe comment -

"Si un commerce souhaite une partie de l'espace public (trottoir, places de parking) pour installer ou étendre une terrasse, il doit faire une demande d'AOT (autorisation d'occupation temporaire du domaine public)", expliquent les services de la préfecture.

À La Réunion – comme dans le reste de la France - il existe trois types d'autorisations : les permis de stationnement (terrasse ouverte, food-truck, étalage et fête foraine), les permis de voirie (terrasse fermée, kiosque) et les droits de place (marchés, halles).

Dans les cas suivants, c'est de permis de stationnement dont nous parlons. Soit l'autorisation d'installer une terrasse sur une ou des places de parking.

L’autorisation fait l’objet d’un contrôle systématique par les services techniques de la ville via ses services de l’urbanisme. La compatibilité de la demande d’installation est systématiquement vérifiée avec les règles de l’espace public.

Le règlement des étalages et terrasses repose sur un équilibre pour assurer la coexistence des terrasses, la tranquillité des habitants, le non-encombrement de la chaussée afin de garantir l’espace suffisant aux piétons, aux familles et personnes à mobilité réduite.

"On a dû refuser des AOT à certains restaurateurs qui voulaient une terrasse sur le trottoir car il fallait laisser un passage d'un mètre quarante pour le passage des personnes à mobilité réduite", explique Yassine Mangrolia.

À Saint-Denis, on explique que : "les différents services – la voirie, l'urbanisation, la police municipale et la tranquillité publique instruisent le dossier", indique Yassine Mangrolia, élu au développement touristique et économique.

"Le délai de réponse est entre deux et trois mois." "On regarde différents critères pour valider la demande de terrasse : la zone de localisation du commerce, la surface, les critères de sécurité, l'insertion dans l'environnement au niveau esthétique, si cela ne dérange pas la circulation mais également le stationnement et les impacts sonores."

Une autorisation valable seulement un an.

Dans le sud, à Saint-Pierre, pour pouvoir installer des terrasses sur le domaine public, la procédure est la même : "demande d'occupation du domaine public, vérifications que l'installation ne pose pas de problèmes de sécurité et rédaction d'un arrêté précisant le nombre de tables autorisées".

L'arrêté étant valable sur une année.

- Les terrasses ont un coût -

Il faut savoir que pour installer ces terrasses, les commerçants qui en font la demande – une demande autorisée par la commune – doivent payer une redevance "selon le tarif fixé par la mairie", ajoute la préfecture.

Dans le chef-lieu, le tarif est décidé lors du conseil municipal. "Une place de parking occupée coûte 250 euros."

Yassine Mangrolia tient d'ailleurs à préciser que "notre tarif est beaucoup moins élevé qu'à Saint-Paul ou Saint-Pierre".

À Saint-Pierre justement, si la réponse à une occupation temporaire du domaine public est positive, "la redevance prévue par la délibération en date du 21 février 2023 est de "28 euros par table et par mois pour le centre-ville et 23 euros par table et par mois dans les écarts", précise la commune.

"Une installation sans AOT, sans respect des termes d'une autorisation d'occupation temporaire ou sans paiement du droit de voirie entraîne une amende de 1.500 euros", précise la préfecture.

- Qui est garant de la propreté de l’espace occupé ? -

L’exploitant est responsable de l’entretien et du nettoyage régulier de l’espace autorisé. À la fermeture de son commerce, le mobilier des terrasses sur trottoir et place de stationnement devra être prioritairement rangé à l’intérieur de l’établissement, exceptionnellement stocké en toute sécurité le long de la façade du commerce, ou dans l’emprise de la contre-terrasse sur stationnement.

La police municipale "inspecte parfois pour voir si les commerçants respectent les délimitations de terrasses", explique Yassine Mangrolia.

Il reste à savoir que disposer d'une terrasse ne permet pas tout. Chaque citoyen est libre "de dénoncer, surtout s'il y a du tapage nocturne", ajoute l'élu.

"Si une plainte est faite ou constat de non-respect de l'arrêté, la mairie procède au rappel des obligations et/ou abrogation de l'arrêté", prévient la collectivité de Saint-Pierre.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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7 Commentaires
Pierrot 974
Pierrot 974
1 mois

Bien vu Galatime.
C'est tellement facile de se garer à St Denis que je n'y mets plus les roues depuis un moment.

Papillon dirune
Papillon dirune
1 mois

Ah... la gestion du DPC (domaine public communal), dans les communes les plus densément peuplées de notre petite île de seulement 2 512 km2... assortie de 40% classés patrimoine mondial de l'UNESCO... (LE PORT NUMBER ONE, St-Denis two, St-André three...)... inaliénable et normalement imprescriptible!!!
La Réunion est vachement très en retard en matière d'aménagement de son territoire, son urbanisation est en souffrance, la qualité de vie chute de jour en jour partout...
À chaque fois, 1995..., 2011, maintenant, lorsque l'on revient dessus... à l'occasion du SAR... puis SCoT, PLU, PDU, PLH, et cetera, on ressort les mêmes phrases et discours hypocrites... on se gargarise avec les mêmes gros mensonges !!!
Un jour, ici, on se piétinera dessus..., les gens se battront dans la rue, les immeubles, les cages d'escalier, les aires de pique-nique, les parkings... là peut-être qu'on se souviendra que La Réunion est une île et a donc des limites... sans oublier ses contraintes naturelles, son exposition au milieu tropical et insulaire...
J'espère ne plus habiter ici... lorsque ça arrivera quoi qu'il advienne...

Marécage
Marécage
1 mois

Et nous piéton marche sur la route, fait écrase a nous, faut jure a nous par les conducteurs. Faut surtout pas déranger les clients, car ce morceau de trottoir nous est interdit de passage.

galatime
galatime
1 mois

La perle de cet article dite par l'élu de St Denis:
" Il y a assez de parkings où la population peut se garer", dit-il à Imaz Press."

Ma phrase préf de cet article !!!!

Galatime
Galatime
1 mois

Phrase de l'élu de St Denis :
" Il y a assez de parkings où la population peut se garer", dit-il à Imaz Press."

Ma phrase préférée de cet article !!!!!

loulou
loulou
1 mois

On s occupe réellement du problème ? La circulation est quasiment saturée. Alors amenageons des parkings périphériques, organisons un transport public centre ville- périphérie efficace. Ça se fait pour de grands événements comme Sakifo , et réduisons le transport automobile au maximum. Sinon, dans combien de temps ça sera réellement bloqué ? Plusieurs chauffeurs de bus disent: 2 ans. Au fait, cette organisation existe en Europe depuis des années, il y donc un savoir-faire à disposition.

Alé dit partout
Alé dit partout
1 mois

Mettez ces clowns avec une grosse amende point final