Ce lundi 11 novembre 2024, La Réunion commémore à la fois l’armistice de 1918, et la fin de l'engagisme en 1882. Plusieurs événements commémoratifs sont organisés dans les communes de l'île. (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)
• 11 novembre 1882, les engagé.e.s sont libres
Pour La Réunion, le 11 novembre 1882 marque la fin de l’engagisme. Si les premiers travailleurs immigrés sont arrivés à La Réunion en 1828, le recours à l’engagisme enregistre une forte croissance après 1848 et l’abolition de l’esclavage pour compenser la baisse des ressources humaines disponibles.
Ces engagés venus d’Inde, d’Afrique, de Chine, du Vietnam ou encore de Rodrigues viendront donc à La Réunion pour travailler dans les plantations de canne à sucre. Leur sort est à peine meilleur que celui des esclaves qu'ils ont remplacés. Ils gardent leur nom et peuvent le transmettre, ils peuvent pratiquer leur religion et ils n’appartiennent pas à un propriétaire.
Mais derrière ce "contrat d’engagement", se cachent des conditions de vie et de travail extrêmement pénibles et humiliantes, comme cette la mise en quarantaine obligatoire, dès leur arrivée, au Lazaret de la Grande Chaloupe. Ce site est devenu aujourd’hui un lieu de mémoire où, la fin de l’engagisme est commémorée le 11 novembre.
"Cette cérémonie est importante à deux titres", déclarait le vice-Président Gilles Hubert, qui représentait le Président Cyrille Melchior lors de la conférence de presse de présentation de l’événement.
"Elle permet de garder vivace la flamme du souvenir, celle de la mémoire de l’engagisme, et est une belle célébration du bien vivre ensemble réunionnais. Elle donne voir toute la richesse et la diversité de notre île métisse et la force de résilience de notre peuple qui a su, malgré la douleur et le déchirement, se souder autour des valeurs de solidarité et de bienveillance", a-t-il souligné.
Et de continuer : "Voilà La Réunion que nous voulons perpétuer. Cette Réunion que nous héritons de nos ancêtres est fragile, nous avons le devoir de tout mettre en œuvre pour qu’elle continue d’être".
Pour la Fédération tamoule, Daniel Minienpoullé rappelait également que cet hommage commun donne du retentissement à ce que les différentes communautés cultuelles et culturelles de l’île pouvaient, auparavant, organiser de manière isolée.
"Le Lazaret est un lieu ouvert à tous. Dans toutes les composantes de la société réunionnaise, il y a le respect des ancêtres. Jusqu’à il y a quelques années, chacun faisait sa manifestation dans son coin. C’est une date importante aussi par ses aspects culturels", a-t-il rappelé.
La journée commémorative du 11 novembre a été précédée d’un cycle de conférences sur l’engagisme, données au centre culturel départemental Le Sud, à Saint-Pierre.
La journée commémorative sera notamment marquée par une procession des différentes communautés vers la mer. Un repas partage, des temps culturels et des balades en ti train lontan sont également prévus.
Pour rappel, La Réunion a accueilli au total près de 200 000 engagés, dont une grande majorité originaire de l’Inde. Beaucoup se sont ensuite installés à La Réunion, contribuant à leur manière au métissage et à la richesse culturelle de l’île.
• 11 novembre 1918, la fin de la Grande Guerre
Le 11 novembre est avant tout férié puisque la France commémore la signature, le 11 novembre 1918, de l’armistice entre la France et l’Allemagne actant la fin de la Première Guerre Mondiale. Cette guerre fut particulièrement dévastatrice, avec un lourd bilan de près de 20 millions de morts et près de 20 millions de blessés.
Durant cette guerre, La Réunion, alors colonie, apporte sa contribution à cette guerre. En effet, le 4 août 1914n le gouverneur de l’île fait paraître l’ordre de mobilisation générale, engendrant une certaine ferveur et un élan patriotique considérable. Nombreux sont les Réunionnais à vouloir adhérer à cette dynamique d’unité nationale.
Selon Rachel Mnemosyne, professeure d’histoire, plus de 14 000 Réunionnais ont ainsi été recrutés pour participer à l’effort de guerre. Environ 12 000 aurais participé au théâtre des opérations, pour un bilan de 763 morts et 274 disparus.
A noter que tout au long de cette guerre, La Réunion vivra sous la psychose d’une possible attaque allemande qui n’aura finalement pas lieu.
Le temps fort se déroulera à Saint-Denis. Pour l'occasion, un élève du collège de l’Etang Saint-Paul procédera à la lecture d’une lettre d’un poilu et le refrain de la Marseillaise sera interprété par les élèves du collège Adrien Cerneau de Sainte-Marie.
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Je suis désolé de voir que l'on confond encore et toujours deux termes à l'endroit de la question Malbar dans ce récit :" le terme immigré et le terme d'engagé" ; Si quelqu'un peut me donner des explications afin que ma thèse soit rectifiée ou confrontée . Merci.
11 novembre 1882 fin de l'engagisme indien
Mais l'engagisme a pris fin en 1934 avec l'arrivée des derniers engagés venant de Rodrigues.